N° 037 Guerre économique : déni français

France Culture [ POLITIQUE ! ] 9 mars 2019, intervenant :Christian HARBULOT, fondateur et directeur de l’École de guerre économique. Émission que l’on peut écouter ou réécouter via ce site [31 min].

Christian HARBULOT est un stratège français créateur du concept d’intelligence économique. Il est directeur de l’École de guerre économique et directeur associé du cabinet de conseil Spin Partners, spécialisé en intelligence économique et lobbying. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (PES 1975), il est diplômé d’une licence en histoire (Paris-VII) et titulaire d’un DEA d’analyse comparée des systèmes politiques (Paris-I) sous la direction de Maurice DUVERGER.

Dans le cadre du projet loi Pacte, le gouvernement veut privatiser le groupe Aéroports de Paris (ADP). Les oppositions, à droite comme à gauche, dénoncent une atteinte au patrimoine national et craignent une perte de rentabilité financière importante. Ils s’interrogent sur l’intérêt comptable de l’opération et oublient l’importance stratégique d’un aéroport.

Pour rassurer, le ministre Bruno LEMAIRE a déclarer qu’il garantissait que l’État aurait la dernière main. Dans son intervention diffusée sur France Culture le 9 mars Christian HARBULOT a expliqué pourquoi un État stratège devait absolument, dans le cas d’ADP, garder la première main. (Enregistrement audible ci-dessous).

Présentation de l’émission

La France et l’Europe disposent-elles des bons outils pour peser dans la mondialisation à l’heure des guerres commerciales ? Quels sont d’ailleurs ces outils (champions nationaux, réglementations, tarifs douaniers…) et comment défendent-ils – ou non – les priorités stratégiques des États ?

La guerre économique fait désormais partie intégrante de l’arsenal stratégique des grandes puissances. La France et l’Europe sont-elles équipées pour y faire face ?

Le commerce adoucit les mœurs. C’est ce que pensait Montesquieu et si l’on adhère à ce précepte, il en découle que la mondialisation économique à des vertus apaisantes. Une potion contre les passions tristes. De ce point de vue, l’idée-même de guerre économique relève de l’oxymore.

La réalité est tout autre en ce début de XXIème siècle : le conflit qui oppose la Chine aux États-Unis en donne davantage qu’un aperçu. Les deux pays se livrent une guerre commerciale impitoyable. Dans leur arsenal : des droits de douane, de l’espionnage industriel, et des outils juridiques, qui permettent en particulier aux Américains d’imposer leurs règles en dehors de leurs frontières.

Que font l’Europe et la France sous ce déluge ?

Elles peinent à organiser la riposte. L’échec de la fusion entre Siemens et Alstom en est l’illustration la plus récente. Le refus de la Commission européenne de laisser se constituer un géant continental du ferroviaire a été perçu par beaucoup comme une erreur stratégique majeure, dans un monde où la compétition entre puissances économiques se fait de plus en plus féroce.

Émission que l’on peut écouter ou réécouter [31 min] en allant sur le site de France Culture.

Cliquer sur l’image ci-dessus.

[Le 10 mars 2019, 20 H 40, M A, Paris] : Il est regrettable que le grand débat  fasse l’impasse sur la guerre économique.