N° 092 Et si c’était pour changer en bien ?

Ne nourrir ni animosité ni ressentiment ne doit pas nous empêcher de garder la mémoire.

En 1975, dans une note qu’il avait rédigé pour la Commission trilatérale, l’intellectuel conservateur Samuel HUTTINGTON (théoricien du « choc des civilisations« ) faisait état de ces inquiétudes : « Le souci, aujourd’hui, c’est que les peuples prennent la démocratie vraiment au sérieux. Ce qui fait que les gouvernants ne peuvent plus gouverner, et que les dirigeants ne peuvent plus diriger« . Pour lui il devenait urgent d’ ‘instaurer de l’apathie politique« .  

Pour instaurer l’apathie politique, rien de tel que de promouvoir l’amnésie collective, rien de tel que de faire oublier les promesses, les engagements et les déclarations péremptoires. Mais avec l’omniprésence et la toute puissance des réseaux sociaux, l’exercice devient de plus plus délicat pour  les responsables politiques. Il est en effet facile désormais pour les citoyens de faire remonter les mensonges, les contradictions et les changements brusques de leurs dirigeants et de leurs élus.

Durant 40 ans (1967-2007), avant qu’internet ne s’installe massivement dans l’espace public,  Jacques CHIRAC a pu imprimer une marque toute particulière à la politique française sans être sérieusement contrarié. Immobilisme et opportunisme furent les deux mamelles du chiraquisme. Tous ceux qui ne sauraient pas, ou tous ceux qui auraient oublié ce que cela signifie regarderont avec profit la vidéo ci-dessous.

Depuis plus de 2 ans, le président Emmanuel MACRON s’efforce avec grand mérite de rompre avec la chiraquisation du discours et de l’action politique. Malheureusement, certaines déclarations anciennes de ses principaux ministres sont de nature à semer le trouble.

Dans le discours qu’il prononça mercredi 12 juin devant l’Assemblé nationale, le premier ministre, Édouard PHILIPPE, a promis « un profond changement de méthode », « un changement de ton », mais avec de la « constance » et de la « cohérence », pas un changement de cap.

 

Pourquoi refuser de changer de cap, si c’est pour changer en bien ?

Jacques CHIRAC : « j’ai toujours été un Européen convaincu ! »

Gérard DARMANIN : « Emmanuel MACRON est quelqu’un qui ne connaît pas le pays »

Bruno LE MAIRE :  » La réalité c’est qu’Emmanuel MACRON c’est une coquille vide »

François BAYROU :  » Je ne me reconnais pas dans ce qu’Emmanuel MACRON incarne »

[Le 13 juin 2019, 16 H15, C. C., Saint Pol de Léon] :  Fidèle, fidèle, je suis resté fidèle …