N° 211 – 8 mai 1945, … , 2020 : Thank you !

Les sanglots longs                                     Blessent mon cœur
      Des violons                                                 D’une langueur
             De l’automne                                              Monotone

 

Je vous parle aujourd’hui à la même heure que mon père, il y a exactement 75 ans.

Son message était alors un hommage aux hommes et aux femmes du pays et de l’étranger qui avaient tant sacrifié pour poursuivre ce qu’il appelait à juste titre une grande délivrance.

La guerre avait été une guerre totale; elle a touché tout le monde et personne n’était à l’abri. Qu’il s’agisse des hommes et des femmes appelés à servir, des familles séparées les unes des autres ou des personnes appelées à assumer de nouveaux rôles et compétences pour soutenir l’effort de guerre, tous ont un rôle à jouer.

Au début, les perspectives semblaient sombres, la fin lointaine, l’issue incertaine. Mais nous avons gardé la foi que la cause était juste – et cette croyance, comme mon père l’a noté dans son discours, nous a emportés.

 

N’abandonnez jamais, ne désespérez jamais

tel était le message du Jour de la Libération. Je me souviens très bien des scènes jubilatoires que ma sœur et moi avons vues avec nos parents et Winston CHURCHILL depuis le balcon du palais de Buckingham.

Le sentiment de joie dans la foule qui se rassemblait dans et hors du pays était fort, même si nous célébrions la victoire en Europe, nous savions qu’il y aurait de nouveaux sacrifices. Ce n’est qu’en août que les combats en Extrême-Orient ont cessé et que la guerre a finalement pris fi

Beaucoup de gens ont sacrifié leur vie dans ce terrible conflit. Ils se sont battus pour que nous puissions vivre en paix, dans le pays et à l’étranger. Ils sont morts pour que nous puissions vivre en tant que peuple libre dans un monde de nations libres. Ils ont tout risqué pour que nos familles et nos quartiers soient en sécurité. Nous devons et nous nous souviendrons d’eux.

Alors que je réfléchis maintenant aux paroles de mon père et aux joyeuses célébrations que certains d’entre nous ont vécues de première main, je suis reconnaissante pour la force et le courage dont ont fait preuve le Royaume-Uni, le Commonwealth et tous nos alliés.

La génération de la guerre savait que la meilleure façon d’honorer ceux qui ne sont pas revenus de la guerre était de s’assurer que cela ne se reproduise plus. Le plus grand hommage à leur sacrifice est que des pays qui étaient autrefois des ennemis jurés soient maintenant amis, travaillant côte à côte pour la paix, la santé et la prospérité de nous tous.

Aujourd’hui, il peut sembler difficile de ne pas pouvoir célébrer cet anniversaire spécial comme nous le souhaiterions. Au lieu de cela, nous nous souvenons de nos maisons et de nos portes.

 

Mais nos rues ne sont pas vides.

Elles sont remplies de l’amour et du soin que nous avons les uns pour les autres. Et quand je regarde notre pays aujourd’hui et que je vois ce que nous sommes prêts à faire pour nous protéger et nous soutenir mutuellement, je dis avec fierté que

nous sommes toujours une nation

que ces braves soldats, marins et aviateurs reconnaîtraient et admireraient.

Je vous adresse à tous mes meilleurs vœux. »

[Le 11 mai 2020, 14 H55, J-M. R., Alet-les-Bains] : Ces propos de Her Gracious Majesty sont parfaits et on ne peut que les approuver. Mais en même temps (comme dirait quelqu’un), on ne saurait oublier que, pendant toutes les années 30, l’Angleterre, pensant à ses intérêts immédiats, commerciaux et maritimes, comme les autres puissances  d’ailleurs, autant que nos successifs gouvernements français avec pour touche finale celui du Front populaire,  ont trouvé pertinent de fermer les yeux sur les préparatifs de plus en plus agressifs d’HITLER et ses entorses aux traités qui contraignaient l’Allemagne, ont tergiversé et finalement refusé de mettre fin à l’aventure nazi tant qu’il en était encore temps, pour ensuite accabler de leur mépris la France envahie et déshonorée. Certes, les Anglais se sont rachetés pendant la guerre, avec courage, résilience et détermination sous la direction de CHURCHILL, mais on ne doit quand même pas pour autant oublier les erreurs d’appréciation et le manque de décisions courageuses qui, prises à temps, auraient sans doute pu éviter l’ampleur et les désastres de la guerre qui a suivi.
[Le 11 mai 2020, 13 H40, P. T., Caen] :  L’anglais royal, comme le Kir royal, çà fait du bien !  Çà nous change du Bruxellish !
[Le 8 mai 2020, 15 H45, N. D., Colmar] : Comment pourrait-on oublier ?