N° 243 Garde des sceaux : maître Éric DUPONT-MORETTI

La nomination du nouveau ministre bien accueillie par les avocats, a fait l’effet d’un choc chez les magistrats

Depuis de nombreuses années, dans toutes les enquêtes d’opinion,  la sécurité des biens et des personnes arrive largement en tête des priorités que les Français souhaitent voir prises à bras-le-corps par leurs dirigeants, au niveau local, comme au niveau national.

Les Français dans l’attente d’une bonne police et d’une bonne justice.

Après trois ans d’innombrables manifestations, de plus en plus violentes, la demande de réponses pénales, propres à ramener l’ordre et la tranquillité, se fait de plus en plus pressante.

Le jour même de sa désignation, la nomination du nouveau Garde des sceaux a été contestée. Les mesures qu’il va mettre en œuvre vont donc être examinées à la loupe.

Un ministre qu’on ne peut pas accuser d’avancer masqué

Le mardi 7 juillet, lors de la passation des pouvoirs avec Nicole BELLOUBET, Éric DUPOND-MORETTI a promis  d’être le ministre « du dialogue » qui ne mènera « de guerre à personne » et qui « portera enfin la réforme du parquet » pour garantir l’indépendance de la justice. Un message d’apaisement destiné aux magistrats inquiets de cette nomination.

Dans un discours concis aux allures de programme, il a déclaré : « La justice ne se rend pas dans la rue … mon ministère sera aussi celui de l’antiracisme et des droits de l’Homme». Il a par ailleurs dénoncé les «conditions de vie inhumaines et dégradantes» des détenus en France.

Les récentes polémiques sur les violences policières les accusations de racisme dans la société française en général, et au sein des forces de l’ordre en particulier, ne sont bien sûr pas étrangères aux priorités que le nouveau ministre de la justice a voulu afficher.

Le samedi 25 juillet, à la suite d’une nouvelle fusillade en pleine rue, le Premier ministre, Jean CASTEX, s’est rendu à Nice, accompagné de son Garde des sceaux, Éric DUPONT-MORETTI et de son ministre de l’intérieur, Gérard DARMANIN. Cette visite exceptionnelle, a été effectuée a l’invitation pressante du  maire de la ville, Christian ESTROSI, qui ne sait plus comment  assurer la sécurité de ses concitoyens, et l’ordre public.

Lundi dernier  [20 juillet] s’est produit une fusillade en plein jour, très vraisemblablement sur fond de trafic de drogues.  Le maire, dépositaire de l’autorité républicaine, a été également violemment pris à partir.

Dès son arrivée, le premier ministre a redit les mots que l’on a déjà tant de fois entendus :  « Je suis venu vous dire que ces faits inadmissibles ne peuvent être tolérés à Nice comme sur l’ensemble du territoire national« .

Des faits inadmissibles intolérables, mais tolérés depuis des d’années.

[Le 22 juillet 2020, 23 H55, J-M. R., Alet-les-Bains ] : Me DUPONT-MORETTI est sans doute un grand avocat, assorti d’une grande gueule pourvue d’un franc-parler sans langue de bois. Les causes qu’il a défendues, les positions tranchées qu’il a prises en diverses circonstances suscitent, selon le cas, approbation ou controverse, il ne laisse pas indifférent. On l’attend donc dans ses résultats au ministère de la justice.

Mais parmi les premières annonces qu’il a faites, celle de « rapatrier » les djihadistes « français » qui risquent la peine de mort pour leurs sinistres exploits en Syrie ou en Irak sous le drapeau de « l’état islamique » sous le prétexte « qu’ils sont français après tout », n’est certainement pas la décision la plus opportune qu’il puisse prendre. Ces gens, hommes ou femmes, sont partis de France de leur plein gré, en vomissant la France et ont commis pour la plupart des crimes odieux qui méritent un châtiment exemplaire. Qu’ils subissent donc les conséquences de leurs choix là où ils les ont mis en actes.

Ils devraient d’ailleurs être déchus de la nationalité française, puisqu’ils l’ont de facto reniée, si nos gouvernants avaient le moindre courage. Les ramener en France pour les y faire juger et condamner, même à perpétuité, on sait un peu trop ce que valent chez nous de telles condamnations. Et les exemples antérieurs montrent que la plupart des terroristes condamnés et ayant purgé leur peine redeviennent des terroristes ou au moins des délinquants majeurs dès qu’ils retrouvent la liberté. Au point où en est la sécurité dans ce pays, avons-nous donc réellement besoin de prendre un risque supplémentaire de mettre nos concitoyens en danger ?

[Le 16 juillet 2020, 15 H35, J. M., Ancenis ] : Bon courage monsieur le ministre !