N° 296 En 2006, le « charlatan » de Marseille alertait déjà,

comme d’autres virologues,

sur notre incapacité à contenir une épidémie virale.

Le 21 février 2006, le professeur Didier RAOULT, professeur de médecine à la faculté de Marseille et spécialiste des maladies infectieuses et des questions de bioterrorisme était interviewé dans le Soir 3 par Marie DRUCKER à propos de l’apparition en France de la grippe aviaire, détectée sur un canard dans l’Ain. Tout un dispositif de prévention a été mis en place, avec confinement et mise en quarantaine des volailles et vaccination massive des animaux.

Au début de l’interview ,la journaliste demande au chercheur qui affiche un grand sérieux si la vaccination globale n’était pas excessive : »Est- ce qu’on en fait pas trop ?« 

Après avoir donné son avis sur l’avantage de la vaccination animale, le scientifique se réfère ensuite à la grippe espagnole de 1918, qui tua plus de personnes que la Première Guerre mondiale (entre 50 et 100 millions de morts, soit entre 3 % et 6 % de la population de la planète), « y compris des sujets jeunes et en pleine santé…« . Il souligne que le spectre du retour d’une telle épidémie respiratoire virale menace directement les humains.

« Notre état de préparation à une épidémie virale (…) est très mauvais. » 

Une peur partagée par tous les épidémiologistes, il précise : « On pense que globalement notre état de préparation à une épidémie virale, et d’ailleurs on le voit chaque année au cours de l’épidémie de grippe, est très mauvais et notre capacité à lutter contre la contagion des maladies respiratoires jusqu’à présent était mauvaise.« 

Le visage fermé et les yeux sombres, le virologue fustige les comportements inconséquents : « Par exemple, tous les ans, il y a des épidémies hospitalières de grippes, humaines ordinaires, qui ne sont pas contrôlées parce que notre capacité actuellement à contrôler la contagion des maladies respiratoires est mauvaise. Et vous le voyez au quotidien, on sait tous que la grippe est une maladie contagieuse, ce qui ne nous empêchent pas d’embrasser nos proches ou d’aller travailler quand on a la grippe et de contaminer les gens dans notre environnement.« 

« Nous ne savons pas jusqu’à présent contrôler les épidémies respiratoires. « 

[Le 6 avril 2021, 15 H35, J. M., Marseille] : Il est bon notre « charlatan ».