N° 419 Uniformes et/ou codes vestimentaires à l’école : la France seule au monde ?

Une proposition de loi du Rassemblement national visant la généralisation du port d’un uniforme à l’école et au collège, a été rejetée dans la plupart des médias avant même qu’elle n’arrive en discussion dans l’hémicycle.

Dans un entretien publié mercredi 11 janvier par Le Parisien, dans lequel Brigitte MACRON donne son avis sur plusieurs autres sujets liés à l’éducation, du portable au lycée au niveau en orthographe, l’épouse du chef de l’État s’est dite favorable au port de l’uniforme à l’école.

Prononcés la veille du jour où le parti de Marine LE PEN avait annoncé vouloir présenter, dans sa niche parlementaire, une loi généralisant le port d’un uniforme dans les écoles et les collèges, les propos de la femme du président ont fait très forte sensation.

Avec cette proposition, le Rassemblement national espère sans aucun doute renvoyer ses opposants au dilemme de rejeter une proposition avec lesquels ils pourraient être en accord, ou voter main dans la main avec lui et être accusé de collusion.

Pour la plupart des journalistes installés dans le paysage médiatique, le projet de loi du groupe RN à l’assemblée doit être rejeté a priori, sans discussion.

Afin d’écarter l’uniforme à l’école, les journalistes ont largement relayé les arguments de tous ceux qui, en France, y étaient fermement opposés par principe.

Ceci est malheureusement emblématique de la paresse intellectuelle, de l’inculture, et des présupposés idéologiques, dont font preuve largement, les responsables politiques partisans, la presse écrite et les spécialistes de plateaux, depuis des années.

Introduction d’un article publié dans le journal Sud-Ouest le 8 septembre 2018 :

Éducation : ces pays qui ont adopté l’uniforme à l’école

« il [l’uniforme] est porté dans de nombreux pays à travers le monde. » ceci n’est pas faux, mais cela ne permet pas de mesurer que les opposants au port d’un uniforme à l’école sont très très minoritaires dans le monde.

Message mis en ligne le 4 juillet 2021 :

Sandrine ROUSSEAU déjà allergique à l’uniforme

Comme si la France était seule au monde à pouvoir détenir la vérité, personne ne semble avoir cherché à savoir sérieusement ce qui se faisait dans le monde.

Cette étude est si simple qu’il est affligeant que personne ne semble l’avoir faite.

La Terre comptait en 2022, près de 8 milliards d’habitants.

On dénombre environ 200 pays, dont 193 sont représentés à l’ONU.

Les 40 pays les plus peuplés regroupent à eux seuls près de 6,6 milliards d’êtres humains.

L’uniforme est obligatoire à l’école et au collège dans 27 de ces pays, soit dans plus des 2/3. Dans les 27 pays où l’uniforme est obligatoire il y a près de 5,5 milliards d’habitants, soit plus des 2/3 de l’humanité, soit plus de 83 % des 40 pays les plus peuplés.

Il est improbable que dans les 160 pays les moins peuplés, le pourcentage des pays dans lesquels l’uniforme est obligatoire soit notablement inférieur à celui des 40 pays les plus peuplés.

Il y a donc dans le monde au moins 4 écoliers et 4 collégiens sur cinq qui vont en classe en uniforme.

La majorité des syndicats d’enseignants français et madame Sandrine ROUSSEAU considèrent que madame MACRON et le RN font une proposition stérile, voire « effrayante« .

Une fois encore, la France progressiste arrogante, à la folie de croire avoir raison contre le reste du monde.

Notons pour finir que refuser l’uniforme en métropole et l’accepter dans les départements et les territoires d’Outre-Mer, revient à racialiser explicitement l’école de la République.

Population au 1er juillet 2022 (projections de l’ONU de 2022)

[Le 16 janvier 2023, 0 H15, A. P., Lorient] : Contrairement au message que veulent faire passer les opposants inconditionnels à l’uniforme à l’école, les codes vestimentaires en Angleterre ne sont pas réservés aux établissements privés.

L’uniforme scolaire fait presque l’unanimité dans les institutions de la Grande-Bretagne, près de 98% des écoles publiques secondaires et 79% des écoles primaires l’imposent. En Angleterre, la plupart des enfants et adolescents porte l’uniforme à l’école quel que soit l’établissement, qu’il soit privé ou public.

[Le 14 janvier 2023, 23 H35, É. M., Montpellier] : Merci de ce commentaire que je partage totalement et qui mériterait de compléter l’article précédent.

[Le 14 janvier 2023, 20 H00, J-M. R., Alet-les-Bains] : L’argument sur le fond c’est que, si des pays aussi divers ont choisi de mettre sous uniformes leurs écoliers, ils y voyaient un intérêt qui pouvait peut-être varier selon les traditions et les choix politiques mais que finalement tout cela convergeait vers un même résultat. Tant chez les pays riches que chez les pauvres.

En Afrique et notamment en Côte d’Ivoire de mon temps, mais je suppose et j’espère que ça continue, tous les élèves du primaire et des collèges avaient deux uniformes : un bleu pour une moitié de la semaine, un beige pour l’autre moitié. Raison de la manœuvre : cela obligeait les élèves à changer de tenue, sous un climat où l’on transpire beaucoup à cause de la chaleur et de la moiteur ambiante et l’on pouvait ainsi mettre à la lessive un uniforme pendant que l’autre était porté.

En Grande-Bretagne, la raison est sans doute différente : le dressage british et la fierté identitaire d’appartenir à telle ou telle école. Chez les Chinois communistes, comme dans la Russie soviétique, il s’agissait de se ranger dans le moule du marxisme unificateur.

Dans notre France au républicanisme idéologique et où l’on veut mettre de l’égalitarisme partout, il est paradoxal que l’on ne puisse pas imposer un uniforme qui mettrait tous les enfants à égalité d’apparence, masquant ainsi les inégalités sociales au moins pendant le temps scolaire, au lieu de laisser fleurir ces différences par l’exhibitionnisme vestimentaire des uns et l’humiliation de ceux qui ne peuvent les suivre, sauf à pousser leurs familles à des dépenses démesurées pour leur budget. Ce serait donc utile en France au moins à ce titre-là.

Un argument qui me parait suffisant, sauf à vouloir démontrer que nous sommes un pays inconséquent par rapport aux « valeurs » qu’il prétend porter.

[Le 14 janvier 2023, 17 H35, É. M., Montpellier] : Sujet intéressant s’il en est. Mais cet article est très faible sur le fond. Ce n’est pas parce que quelque chose se fait ailleurs qu’il est ou non utile ou intéressant de le faire, ou non, en France. Reposons la même question pour la démocratie / dictature, la peine de mort, etc… On aurait aimé des arguments de type : effet de l’histoire, influence des traditions, anglo-saxonnes ou autre, objectifs visés par la société, de quel âge à quel âge, etc… On attend la suite.

[Le 13 janvier 2023, 15 H05, J. B., Paris] :  MERCI pour cet envoi. Il en sera fait état dans la prochaine lettre à nos abonnés Cordialement.

[Le 13 janvier 2023, 10 H15, J-M. R., Alet-les-Bains] :   Partout dans le monde, en Grande-Bretagne, en Amérique, en Afrique en Asie, j’ai vu des écoliers en uniforme et la France, qui se pique pourtant d’égalitarisme, refuse, paradoxalement, l’uniforme scolaire qui serait la meilleure façon de mettre sur la touche les différences sociales. De la même manière qu’elle refuse, contre toute évidence et nécessité, le passage de l’âge de la retraite à 64 ans, alors que tous les autres pays d’Europe ont évolué dans ce sen-là, allant même jusqu’à 67 ans comme en Allemagne. Mais la France, enkystée dans ses idéologies, toujours prête à la révolution (au moins en paroles) refuse obstinément toute réforme, même celles qui relèvent du simple bon sens. Grâce à quoi nous coulons.

[Le 13 janvier 2023, 8 H05, S. B., Nîmes] : Super article !

[Le 12 janvier 2023, 19 H55, C. A., Blois] : Cachez cet uniforme que je ne saurais voir !