N° 470 « Dosis sola facit venenum » PARACELSE
Quel dommage que soit aujourd’hui méconnu des « experts de plateaux », ce qui est le plus fameux adage de PARACELSE, cité en latin dans sa formulation réduite : « Dosis sola facit venenum » (c’est la dose qui fait le poison).
À l’occasion de la crise de la covid-19, on a pu ainsi constater que certains professeurs de Médecine et de Pharmacie avaient complètement oublié le principe cardinal de la science pharmacologique : « Tout est poison et rien n’est sans poison; la dose seule fait que quelque chose n’est pas un poison. »
Le professeur Mathieu MOLIMARD, l’un des plus célèbres hérauts anti-RAOULT, chef du service de pharmacologie du CHU de Bordeaux dénonce ainsi continûment depuis de nombreux mois la dangerosité mortelle de l’hydroxy-chloroquine en oubliant délibérèment de préciser à quelle dose.
Le traitement préconisé par le professeur RAOULT a été critiqué avec une telle célérité et un tel acharnement que cela est vite apparu hautement suspect. Ce que l’association Acrimed a tenu à relever, dès juillet 2020, dans un article emblématique intitulé : Chloroquine et Didier RAOULT : la mauvaise foi de Patrick COHEN.
Un traitement inefficace ? devenu mortel ?
Les intérêts financiers en jeu sont si énormes qu’il faut être bien naïf pour croire que les auteurs des publications médicales, qui font leurs travaux de recherche grâce aux financements de laboratoires pharmaceutiques, sont tous d’une probité morale et intellectuelle exemplaire.
C’est pourquoi, faute d’études nombreuses, et toutes irréfutables, il est toujours impossible d’affirmer que l’hydroxy-chloroquine est un principe actif vraiment adapté à la lutte contre la covid-19.
Malheureusement, une étude menée par une équipe de chercheurs sous la direction du Pr Jean-Christophe LEGA, professeur de thérapeutique aux Hospices Civils de Lyon, publiée le mardi 2 janvier dans la revue scientifique « Biomédecine et Pharmacotherapy » estimant à près de 17 000 le nombre de décès liés l’usage d’hydroxy-chloroquine lors de la première vague du coronavirus dans six pays, présente de nouveau cette molécule comme ayant une toxicité mortelle.
Toxicité mortelle ?
Le doyen de la Faculté de Pharmacie de Montpellier, de 1970 à 1977, Maurice BOUCARD, professeur de Pharmacologie, a marqué des générations d’étudiants par les provocations et les blagues dont il émaillait régulièrement ses cours.
Afin qu’aucun étudiant n’oublie que la dose seule fait que quelque chose n’est pas un poison, il ajoutait tout de suite après avoir cité PARACELSE, que l’eau pure elle-même peut être mortellement toxique, selon la dose.
En voyant les étudiants tout dubitatifs, il ajoutait dans un grand éclat de rire : « vous ne me croyez pas, essayez donc de faire boire dix litres d’eau à quelqu’un d’un coup ».
Au cas où son auditoire n’aurait pas compris ses propos il se faisait un plaisir de les illustrer.
Une pratique cruelle du Moyen Âge, connue sous le nom de « cure par l’eau ».
Posologie
Sur le Site du ministère de la Santé on trouve les diverses posologies recommandées pour le Plaquenil (Sulfate d’hydroxychloroquine).
Pour les crises de paludisme aiguës, la dose initiale recommandée pour un adulte est 800 mg suivis de 400 mg après 6 à 8 heures. Puis ensuite 400 mg chacun des 2 jours suivants jusqu’à concurrence d’une dose totale de 2 000 mg d’hydroxychloroquine (soit une dose moyenne inférieure à 700 mg par jour).
La posologie recommandée par l’équipe de l’IHU de Marseille pour le traitement de la Covid-19 est de 600 mg par jour. Il est donc surprenant, et hautement improbable, que la prescription d’hydroxy-chloroquine à cette dose soit particulièrement risquée.
En novembre 2017, avant donc la crise covid-19, l’étude réalisée à l’Université Grenoble Alpes sous la direction du Pr Vincent DANEL, fixa à 2 000 mg la dose toxique pour hydroxy-chloroquine et la chloroquine.
On peut donc légitimement se demander si la plupart des études effectuées après l’apparition de la pandémie ont été faîtes pour confirmer une éventuelle efficacité de l’Hydroxy-chloroquine, ou surtout pour trouver une « bonne raison » d’en empêcher la prescription.
Toutes les études effectuées avec des posologies de 2 400 mg ou 400 mg sont donc hautement suspectes. Soit les chercheurs qui les ont effectuées ne connaissaient pas les posologies courantes, bien connues depuis des dizaines d’années, soit ils ont délibérément voulu faire de l’hydro-chloroquine un produit très toxique en donnant plus de 2 grammes par jour, ou ont voulu en faire un composé inactif en en donnant moins de 600 mg.
Les Occidentaux on tort de jouer avec la toxicité de l’hydroxy-chloroquine, pour de viles raisons pécuniaires. Les Africains qui les observent risquent de perdre le peu confiance qu’ils gardaient encore pour le monde des toubabs.
[Le 24 janvier 2024, 14 H50, ICEO, Montpellier] : Merci pour ce commentaire bien argumenté.
Je pense qu’ICEO fait une erreur majeure en essayant de défendre une activité possible de l’hydoxychloroquine. Son absence d’efficacité a bien été démontrée par des études appropriées en double aveugle contre placebo (et pas dans l’article du Lancet auquel il est fait référence).
Mettre en doute la bonne foi de la quasi-totalité des chercheurs et professeurs de médecine sous prétexte que certaines de leurs recherches sont financées par l’industrie pharmaceutique n’est absolument pas justifiée en ce qui concerne l’hydroxychloroquine. Le principe « seule la dose est le poison » n’est pas exact lorsqu’il s’agit de phénomènes d’intolérance.
une intolérance peut par exemple survenir chez des personnes ayant un QT long congénital et des produits allongeant le QT (type hydroxychloroquine) peuvent induire des troubles du rythme gravissimes (même à faible dose). D’ailleurs, un allongement du QT est désormais systématiquement recherché en début de développement d’un produit (pharmacologie de sécurité). Certains produits anciens sont restés sur le marché mais doivent être étroitement surveillés lorsqu’ils sont utilisés parce qu’ils sont absolument indispensables (cas de certains antibiotiques comme l’érythromycine). L’efficacité de l’hydroxychloroquine n’ayant pas été reconnue dans cette indication, il est inutile de faire prendre le moindre risque aux patients.- Puisqu’on parle de doses (et donc de concentration plasmatique), la démonstration in vitro de l’activité anti-covid (qui a donné l’idée qu’elle pouvait être active in vivo) a été obtenue à des concentrations inatteignables in vivo.