N° 472 De l’immigration, de l’arithmétique élémentaire, et des « valeurs » de l’Europe.

En déclarant en Mai 2016 à Rome, « L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue » le président du parlement européen, Martin SCHULZ avait fait forte sensation. Où en est cette promesse en 2023 ?

 
Temps de lecture de la deuxième partie : 120 minutes

Article en 2 parties : deuxième partie

Les droits de l’homme instrumentalisés et dévoyés

Depuis des décennies, la plupart des journaux sont accusés d’agiter des peurs totalement infondées pour vendre du papier, et tous ceux qui ont la faiblesse d’être angoissés après la lecture de leur quotidien habituel, promptement ramenés à la raison par des experts de studio qui leur rappellent sentencieusement et de façon méprisante qu’il ne faut pas confondre insécurité et sentiment d’insécurité.

Cet argument serait quasi comique, s’il n’était pas d’abord affligeant. Tous ceux qui croient faire savamment référence aux notions de température réelle et température ressentie commettent un contresens désolant, qui marque la preuve de leur ignorance médicale.

Car le froid ressenti, n’est pas une illusion, n’est pas un simple sentiment de froid, mais une donnée physiologique objective, qui rend compte de l’ensemble des paramètres auxquels l’organisme humain est exposé : température bien sûr, mais aussi vent, ensoleillement, et taux d’humidité.

Chacun sait, et les « expert » devraient savoir les premiers, que l’individu exposé à une température de 12° C dans le vent, par temps humide, a tous les risques de mourir de froid avant l’individu exposé à une température de -2° C, par temps sec et sans vent.

Le froid ressenti, c’est précisément ce qui permet à tous ceux qui grelottent de penser à se mettre à l’abri, au chaud. Le sentiment d’insécurité, c’est ce qui permet à tous ceux qui le ressentent, d’éviter les quartiers qualifiés de mal famés.

Après que la société Boeing a eu de graves problèmes de malfaçon, avoir plus peur de monter dans un avion Boeing que de monter en voiture reste irrationnel. Preuves en sont les statistiques recueillies en 2022, qui montrent que le risque de mourir dans un accident d’avion est 2 000 fois inférieur au risque de mourir dans un accident de voiture.

Le 26 février 2024, dans un entretien au JDD, le professeur de criminologie Alain BAUER a affirmé que : « Le nombre de tentatives d’homicide en France est le plus élevé jamais enregistré ».

Le 3 mai 2024, l’article mis en ligne par France info ne faisait rien pour rassurer les parents : homicides en France : tuer par arme blanche est le mode opératoire le plus courant.

Après les récentes attaques au couteau perpétrées contre des adolescents de plus en plus jeunes, que la crainte des parents pour la vie de leurs enfants soit en forte hausse, devient donc de moins en moins irrationnel.

Au XIXe siècle, dans la revue philosophique Les Guêpes, le principal rédacteur, Alphonse KARR, le plus souvent seul rédacteur, écrivit une phrase promise à une grande et longue : célébrité « Si l’on veut abolir la peine de mort, en ce cas, que messieurs les assassins commencent. ».

Le droit à la sécurité a été reconnu à plusieurs reprises par les législateurs français : en 1995 ; en 2003 ; comme en 2001. Pourtant, cette reconnaissance législative n’a toujours pas fait de la sécurité, un droit fondamental en France.

Jusqu’au 18 septembre 1981, les abolitionistes, n’ont eu de cesse de répéter que le premier des droits de l’homme était le droit à la vie, et que par conséquent on ne pouvait pas se prétendre défenseur des droits de l’homme et être en même contre l’abolition de la peine de mort.

Les partisans de la peine de mort, attribuaient deux vertus à leur position : l’interdiction aux criminels les plus meurtriers, de toute possibilité de récidive, et l’exemplarité de la sanction, censée avoir une force de dissuasion sur les assassins potentiels, qui hésiteraient à passer à l’acte, terrifiés à la seule idée d’avoir la tête tranchée.

Les opposants à la peine de mort en France, affirmaient avant 1981que la guillotine n’avait pas l’effet que les partisans de la peine de mort lui prêtaient. Depuis de nombreuses études, notamment celles d’Amnesty international tendent à confirmer que la peine de mort n’est pas dissuasive.

Après l’annonce d’un crime d’une horreur toute particulière, les études d’opinion n’indiquent pas une augmentation importante du nombre des sondés se déclarant favorables au rétablissement de la peine de mort. Par contre, notamment lorsque le criminel est un récidiviste, les personnes interrogées souhaitent que les peines de substitution soient plus sévères, et surtout qu’elles soient effectivement exécutées.

Les Français comprennent de mieux en mieux que dans un État de droit, la justice ne puisse accepter le risque de commettre une erreur judiciaire, le risque d’une condamnation irréparable, mais ils s’insurgent de plus en plus contre les dysfonctionnements des tribunaux, et contre les décisions des juges qui, selon eux, remettent ou laissent trop facilement en liberté des criminels.

Depuis la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la France est souvent appelée « la patrie des droits de l’homme », en raison de la vocation universelle de cette première déclaration des droits de l’homme.

Les Français sont heureux de savoir que leur pays fut pionnier pour ce qui est du respect des droits de la défense. Mais en 2024, ils seraient plus heureux encore si la France arrivait à se classer première pour le taux d’élucidation des affaires criminelles, première en matière de lutte contre la récidive, et surtout qu’elle devienne pionnière pour l’attention toute particulière qu’elle porte aux victimes.

L’abolition de la peine de mort a été adoptée en France en 1981, après la naissance et l’implantation durable de la French Theory sur les campus des universités américaines les plus prestigieuses.

Elle fut votée par des députés qui avaient été nombreux à avoir lu Surveiller et punir : Naissance de la prison, l’ouvrage majeur que Michel FOUCAULT [19261984], publia en février 1975.

À la suite du mouvement de mai 1968, durant les années1970, outre la philosophie foucaldienne, les travaux de Louis ALTHUSSER [19181990], de Gilles DELEUZE [19251995], et de Jacques DERRIDA [19302004], notamment, influencèrent, et souvent façonnèrent, la pensée philosophique et sociologique de larges pans de la société française.

En juillet 2018, France culture diffusa des extraits d’un séminaire ayant trait aux travaux et à la pensée de Louis ALTHUSSER.

Dans son exposé, l’anthropologue Emmanuel TERRAY, son élève, qui est mort en mars 2024, révéla que son maître lui avait dit : « Les philosophes sont des intellectuels sans pratique, à distance de tout. ».

Par chance pour l’honneur de la philosophie, au cours de l’histoire, de très nombreux philosophes ont prouvé qu’ils n’étaient pas des intellectuels sans pratique, à distance de tout, notamment tous ceux qui, à l’image de Blaise PASCAL, avaient une solide culture scientifique et technologique.

Malheureusement pour les États-Unis, et plus encore pour la France, aucun des philosophes français qui ont imposé leurs vues après la Seconde Guerre mondiale n’avait fait d’études scientifiques, mêmes élémentaires.

Rien d’étonnant à ce que les admirateurs de Jean-Paul SARTRE [19051980] aient préféré avoir tort avec le père français de l’existentialisme athée que raison avec Raymond ARON. Les idéologues ne détestent rien tant que le réel qui vient contrarier leurs rêves les plus fous.

Les philosophes dont nous avons cité le nom ci-dessus se sont singularisés par leur capacité à se fourvoyer dans la plupart des choix politiques et sociétaux qu’ils ont affichés.

Ils se sont souvent enthousiasmés pour des régimes qui se sont tous montrés rapidement dictatoriaux, certains ayant placé à leur tête de dangereux psychopathes. Ils saluèrent l’arrivée au pouvoir de POL POT en 1975, et celle de l’ayatollah KOMEIHNY en 1979, comme l’annonce d’une libération des populations opprimées. Quelle lucidité !

Ils furent souvent les premiers, et les plus célèbres signataires des pétitions publiées dans Libération et Le Monde en 1977, dans lesquelles les intellectuels français défendaient la pédophilie.

En réclamant, dans les textes qu’ils ont signés alors, la décriminalisation des rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans, ils croyaient faire advenir la société à laquelle ils aspiraient, une société dans laquelle il est interdit d’interdire.

Ils étaient bien sûr opposés à la peine de mort, sauf pour les patrons (cf en autres l’assassinat en 1986 de Georges BESSE), ou pour faire triompher leur révolution, dont les contours n’étaient jamais définis.

Sous l’influence des intellectuels et des philosophes, qui imposèrent leurs vues après mai 1968, les mots sanction, incarcération, prison, sont devenus des gros mots dans la plupart des pays occidentaux, et en France tout particulièrement.

Dans l’euphorie post-soixante-huitarde, les délinquants sont devenus les victimes de la société, objets de toutes les attentions, tandis que les victimes des délinquants sont devenues les grandes oubliées de la société.

Au nom des droits de l’homme, les forces de l’ordre sont ainsi sommées, depuis plus de 50 ans, de faire respecter les droits de leurs concitoyens en ne faisant surtout aucun mal aux malfrats.

Les malfaiteurs et les malfaisants ne cessent de commettre leurs méfaits que lorsqu’on les met aux arrêts. Avoir voulu délibérément oublier cette règle élémentaire de police établie par des millénaires d’expérience, fut la fausse bonne idée généreuse dont on peut aujourd’hui mesurer pleinement l’inconséquence, voire la folie.

Pure folie, en effet que d’imaginer une société où l’homme, serait bon de nature, capable de réfréner ses pulsions, capable de respecter des codes sociaux qu’on ne lui a jamais transmis, notamment quand, immigré, il ne sait rien des us et coutumes du pays dans lequel il est entré sans permis de séjour.

En 1984, alors que la lutte contre le racisme commençait à être instrumentalisée et dévoyée, pour des raisons politiciennes, la défense des droits de l’homme a, elle aussi, été instrumentalisée et dévoyée.

En 40 ans, au nom des droits de l’homme, l’État de droit en France, a été progressivement réduit à l’impuissance. Le cas le plus emblématique concerne l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Le nombre de demandeurs d’asile en France déboutés chaque année ne cesse d’augmenter. Le nombre de demandeurs d’asile déboutés qui restent sur le sol français, ne cesse lui aussi d’augmenter. L’arrivée et la présence sur le sol français d’un nombre croissant d’étrangers en situation irrégulière, posent des problèmes d’intendance, de cohabitation et de maintien de l’ordre, qui, cumulés, deviennent de plus en plus difficiles à résoudre, voire totalement insolubles.

Des associations humanitaires, auxquelles on prête les meilleures intentions du monde, spécialisées dans l’aide et l’accueil aux immigrés, multiplient les recours judiciaires pour aider les demandeurs d’asiles déboutées, les étrangers en situation irrégulière, à rester en France.

Ces associations bénéficient de la bienveillance des médias et souvent aussi celle des pouvoirs publics qui saluent de conserve leur « bonté d’âme », en oubliant que cette générosité du tissu associatif a un coût, social, sociétal et politique pour le pays, sommé d’accueillir sans limite, et de prendre à sa charge, toute la misère du monde.

Alors que pendant 40 ans, par leurs votes, et par leurs réponses aux sondeurs, les Français ont clairement attiré l’attention de leurs dirigeants sur les problèmes liés, selon eux, a une immigration mal maîtrisée et mal contrôlée, de nombreux responsables politiques ont refusé, et refusent encore, d’entendre leurs doléances, pourtant de mieux en mieux documentées.

Pour des raisons politiciennes totalement inconséquentes, certains sont même allés jusqu’à accuser d’avoir mis le feu, ceux qui ont eu la témérité de sonner le tocsin les premiers.

Au nom des droits de l’homme et de l’antiracisme, l’État a tenu à être de moins en moins répressif. Ce faisant, il a perdu une grande part de son autorité, au point de devenir totalement impuissant dans des domaines qui lui étaient pourtant reconnus comme réservés de toute éternité, puisque considérés comme régaliens.

Un État impuissant qui croit être vertueux quand il est juste permissif

Pour les élections européennes qui ont lieu le 9 juin, il y avait déjà 23 listes électorales annoncées un mois avant la date du scrutin.

Depuis le 17 mai, les noms des 37 listes finalement autorisées à se présenter sont officiellement connus.

Bien que les candidats de toutes ces listes aient des centres d’intérêt des plus divers et des idées politiques largement nuancées, en ce qui concerne le lien qu’il y aurait entre immigration et délinquance ils ont des avis bien tranchés, ils se retrouvent dans ce qui ressemble à 2 camps antinomiques. Soient ils font partie de ceux qui voient un lien effectif entre délinquance et immigration, soient ils font partie de ceux qui, scandalisés, accusent ceux qui affirment cela d’essentialiser les immigrés, au risque de « faire le jeu de l’extrême droite ».

La liste du Rassemblement National menée par Jordan BARDELLA, et celle de la majorité présidentielle menée par Valérie HAYER, se battent en duel au sommet des sondages sur ce différend, qui occupe souvent l’essentiel de leur temps de parole officiel.

Contrairement à ce que cherchent à faire accroire des responsables politiques aussi inconséquents, qu’irresponsables, bien que 42% des électeurs aient voté pour Marine LE PEN au second tour des élections présidentielles de 2022, à l’exception de quelques racistes pathologiques, les Français n’accusent nullement les immigrés d’être des délinquants par essence. La France, elle non plus, n’est pas raciste par essence. Elle en a apporté la preuve dans son histoire, notamment durant la Seconde Guerre mondiale, quand elle fut le pays où le nombre de Juifs échappant à la déportation fut l’un des plus élevés de toute l’Europe.

Comme faisait remarquer en 2015 un doctorant malien à son directeur de thèse : « comment se fait-il, si la France est aussi raciste que certains le prétendent, que tant d’immigrés de couleurs risquent la noyade pour venir y vivre ? »

Le débat sur l’immigration empoisonne la vie politique française depuis près d’un demi-siècle et paralyse l‘appareil d’État, tétanisé à l’idée d’être accusé de racisme systémique. En refusant d’admettre, pour des raisons bassement politiciennes, que l’immigration, telle qu’elle se développe actuellement, pose problème, en ne prenant, pour des raisons idéologiques, aucune des mesures qu’il aurait fallu prendre en temps et en heure, les dirigeants politiques, qui depuis cinquante ans ont gouverné le pays, sont les premiers responsables du chaos dans lequel se trouve plongé le pays aujourd’hui.

Dans la chronique qu’il a fait publié le 15 mai dans Le Figaro, l’ex-député LR Guillaume LARRIVÉ revient sur cinquante ans d’échecs de nos politiques migratoires. Et propose des pistes pour sauver les meubles.

Trois faillites se sont combinées selon lui : un État-providence à la dérive qui subventionne la population active autochtone et la dissuade donc d’accepter les emplois pénibles ou à fortes contraintes ; des flux migratoires non « régulés » qui font le sale boulot ; et, enfin, une très insuffisante intégration. Il a retrouvé une citation des années 1990 du socialiste Jean POPEREN « Il n’y a pas d’intégration s’il y a déferlement. »

Les enfants ne sont pas coupables de la mauvaise éducation que leur ont donné leurs parents, de même les immigrés et leurs descendants ne sont pas coupables de ne pas connaître les codes sociaux qu’on ne leur a jamais transmis, et que personne n’a follement songé à leur transmettre.

Par contre, ceux qui ont laissé « déferler » en France un flux de migrants supérieur à ce que le pays pouvait accueillir dignement et intégrer à la société, ne peuvent pas se dégager de leurs responsabilités manifestes.

Après l’attaque le mardi 14 mai, au péage d’Incarville dans l’Eure, d’un fourgon qui transportait un détenu de la prison d’Évreux au tribunal de Rouen, on a appris que l’homme dont l’évasion a causé la mort de deux agents pénitentiaires, était d’origine maghrébine et avait un lourd passé judiciaire.

Le parcours de vie et de délinquance de l’homme devenu le plus recherché de France, Mohamed AMRA, dit La Mouche, né à Rouen il y a 30 ans, est analysé et interrogé des deux côtés de la Méditerranée.

Le site observalgerie titre : Qui est Mohamed AMRA, le Maghrébin qui a secoué la France ?

Le sens de la question est évident. L’auteur de l’article ne doute pas que les origines de l’évadé vont être mises en avant, une fois encore, pour jeter l’opprobre sur tous les Maghrébins d’origine vivant en France.

Le média algérien souligne avec satisfaction que de nombreux internautes appellent les Français à ne pas tomber dans un piège « identitaire ».

Le pedigree criminel documenté de Mohamed AMRA fut consultable dans un article documenté de wikipédia, dès le lendemain de l’attaque à main armée.

L’article ne dit pas si les parents du bandit de grands chemins sont algériens, ou marocains. Il ne dit rien des mauvaises manières qu’il aurait éventuellement acquises dans son milieu familial, il dit tout en revanche de la clémence criminelle dont il a bénéficié de la part de la justice française, dès son plus jeune âge.

Au paragraphe Naissance et jeunesse on apprend que :

Mohamed AMRA est né le 10 mars 1994.

Parcours criminel : Poursuites judiciaires classées sans suite et première condamnation :

De ses 11 à ses 14 ans, il a été mis en cause à 19 reprises pour des faits de « port d’arme prohibée, vol par ruse, extorsion, violences, trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs… ». Systématiquement, les affaires ont été classées sans suite et il n’a échu de sa première condamnation qu’à l’âge de 15 ans, en octobre 2009.

Condamnation pour rodéo urbain :

Le 14 avril 2020, le tribunal correctionnel d’Évreux le condamne, enfin, à 3 mois de prison pour « rodéos motorisés ».

Dans le livre noir sur les ratés de la justice qu’ils ont publié en juillet 2017, les procureurs de la République ont montré pour quelles raisons une justice de qualité ne pouvait plus être rendue en France actuellement : les demandes sociales et politiques à l’égard de la justice ne cessent de croître, mais les moyens ne suivent pas.

On n’est donc pas surpris d’apprendre que les juges aient pu classer sans suite certaines des poursuites judiciaires dont Mohamed AMRA a été l’objet entre 11 et 14 ans.

Par contre, il est très surprenant qu’aucune poursuite n’ait abouti à une décision de justice motivée, qu’aucun juge ne se soit inquiété du nombre croissant de poursuites engagées contre un si jeune homme, et qu’aucun n’ait songé à prendre une mesure susceptible de lui éviter de tomber dans le grand banditisme, comme cela devenait pourtant de plus en plus prévisible.

L’origine maghrébine du jeune Mohamed AMRA ne le prédisposait pas à devenir un délinquant criminel, il n’y a pas d’atavisme en matière de délinquance, par contre le fait qu’il n’ait reçu aucun repère dans sa famille, aucun avertissement sérieux, à l’âge où il aurait dû être encadré, notamment dans un cadre scolaire, n’est pas pour rien dans son parcours de vie chaotique.

L’affaire AMRA marque de façon emblématique la faillite de la justice, mais elle marque aussi, dans ce cas précis surtout, la faillite de l’école, ou plus précisément la faillite du couple école-justice des mineurs.

Depuis la loi du 28 mars 1882, l’école (l’instruction) est obligatoire. Depuis le 9 août 1936, elle est obligatoire jusqu’à 14 ans. Depuis le 26 juillet 2019, la loi prolonge l’instruction obligatoire par une obligation de formation pour tous les jeunes de 16 à 18 ans.

La loi de 1882 faisant de l’école et/ou l’instruction une obligation a mis beaucoup de temps à être appliquée partout en France dans tous les milieux sociaux. De fait, elle ne l’a jamais été complétement, et on doit noter avec tristesse que dans les territoires perdus de la République elle l’est souvent de moins en moins.

Dans ce que les enseignants appellent les classes difficiles, l’absence d’élèves peut atteindre des proportions importantes à certaines périodes de l’année. Les chefs d’établissements, respectueux de la loi, ne manquent pas de signaler aux parents l’absence à l’école de leurs enfants. Mais étant données les conditions difficiles dans lesquelles ils exercent leur métier ils ne peuvent cacher leur satisfaction quand un jeune particulièrement turbulant se fait longuement porter absent.

Le lien entre école et délinquance est connu depuis très longtemps par les enseignants et les magistrats. Tous connaissent la célèbre harangue que fait Victor HUGO dans Les Misérables : « L’homme a un tyran, l’ignorance. (…) Ouvrez une école et vous fermerez une prison ».

Malheureusement, les mots, comme les tissus, ne supportent pas l’usure.…

En 2024 en France, ce ne sont pas les écoles qui manquent, mais c’est l’envie qu’ont beaucoup d’enfants d’y aller. De nombreux élèves s’y ennuient, et beaucoup se demandent même, parfois malheureusement leurs parents aussi, à quoi sert ce qu’on tente de leur enseigner.

Dans les écoles des quartiers les plus affectés par le narcotrafic, le décrochage et l’absentéisme scolaire constituent la première marche vers la grande délinquance, comme l’a rappelé Ségolène ROYAL récemment : « Tous les jeunes délinquants sont en rupture scolaire ». Les dernières émeutes en Nouvelle Calédonie en apportent, d’une certaine façon, la preuve.

Certains élèves, dans certaines classes, ont toutes les malchances de devenir décrocheurs et de le rester tout au long de leur scolarité.

Pour les élèves décrocheurs l’école est un véritable enfer, pour leurs enseignants aussi.

Les enseignants se plaignent à juste titre de n’avoir pas les moyens de faire face aux problèmes que leur posent des élèves décrocheurs qui sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents.

En faisant passer chaque année dans la classe supérieure des enfants qui n’ont presque rien appris dans la classe qu’ils quittent, non seulement on ne rend en rien service aux élèves décrocheurs, mais on pénalise tous leurs camarades obligés de partager, souvent en pure perte, l’attention et l’écoute de leurs maîtres.

En 1996, le journal Libération alertait : « Un quart des élèves de 6e ne savent ni lire ni compter ». Depuis, la situation n’a fait que se dégrader. Les classements PISA successifs le confirment. Le nombre d‘élèves qui n’arrivent pas à suivre, et dont on ne peut pas s’occuper sérieusement ne cesse malheureusement d’augmenter très fortement dans certains établissements scolaires.

La lutte contre la délinquance des jeunes est bridée par le principe d’excuse de minorité à l’extérieur et à l’intérieur de l’école, alors que : « pour les mineurs délinquants, la sanction est une éducation » (Ségolène ROYAL dixit).

Les étrangers et les enfants d’immigrés sont statistiquement près de 2 fois plus délinquants que les non-immigrés, pour des raisons sociales, pour des raisons sociétales et culturelles, et on l’oublie regrettablement, aussi pour des raisons pénales. Les délinquants qui sont l’objet de poursuites judiciaires en France ont en effet très souvent déjà eu maille à partir avec la police et la justice dans leur pays d’origine avant de migrer, contraints et forcés.

Les dernières données officielles du ministère de l’Intérieur le confirment. Les faits sont les faits, et les méfaits sont les méfaits.

En janvier 2023, on comptait 8.651.109 résidants de nationalité étrangère, pour une population totale vivant en France estimée à 68 millions d’habitants, soit 12,72 %.

En décembre 2023, en ce qui concerne les détenus, les étrangers représentaient 25,02 % des personnes concernées, soit 17.378 détenus sur un total de 69.448 personnes. Un chiffre en augmentation constante depuis 2015, date à laquelle le service de statistiques du ministère de l’Intérieur a commencé à diffuser ces données.

Selon des chiffres recensés par la préfecture de police de Paris (information diffusée par Europe 1 en avril 2024), en 2023, sur les 97 viols connus et commis dans les rues de Paris, une trentaine ont été élucidés. Sur les 36 personnes interpellées, 28 étaient de nationalité étrangère, soit 77% des mis en cause.

Il y a aujourd’hui en France des milliers de jeunes dont le parcours scolaire et le parcours délinquant sont tout tracés, écrit d’avance, à l’image de celui emprunté par Mohamed AMRA, si rien n’est fait pour éloigner chacun d’entre eux des mauvais démons qu’ils fréquentent.

Comme nous l’avons souligné avec insistance dans l’article N° 480 Depuis plus de 40 ans, il y a en France non-assistance à jeunesse en danger, en raison de la situation internationale, en raison des Jeux olympiques, en raison des tensions qui existent en métropole, à Mayotte, et aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, il faut absolument prévoir de pouvoir isoler en urgence les délinquants mineurs, dès qu’ils commencent à s’attaquer aux biens, aux personnes et aux forces de l’ordre.

Comme nous l’avons indiqué dans ce même article, ce serait une folie de remettre en totale liberté, faute de places dans les centres adaptés, et en raison de l’excuse de minorité, les mineurs émeutiers interpellés, comme cela vient d’être fait en Nouvelle-Calédonie de façon totalement inconséquente.

Comme nous l’avons proposé, embarquer, de gré ou de force sur des bateaux loués ou réquisitionnés, les émeutiers mineurs pris en flagrant délit, pour les éloigner des lieux de leurs méfaits, le temps d’une croisière éducative en mer, est certainement la solution la mieux adaptée à la résolution des problèmes de sécurité qui ne cessent de s’additionner.

Les juges pour mineurs ne doivent plus oublier que l’instruction est obligatoire en France jusqu’à la majorité.

Contraindre un mineur à suivre un stage éducatif, n’est donc non pas une atteinte aux droits de l’homme, mais un devoir d’assistance à jeunes en graves dangers.

Dans le Rapport – Les mineurs non accompagnés au regard du droit mis en ligne en février 2022 on lit :
Un mineur non accompagné (MNA) ou mineur isolé étranger (MIE) est un enfant de moins de 18 ans, de nationalité étrangère, arrivé sur le territoire français sans être accompagné par l’un ou l’autre des titulaires de l’autorité parentale ou par un représentant légal.

Tout jeune se disant mineur et isolé est un enfant à protéger, relevant des dispositions légales de la protection de l’enfance, et doit être pris en charge à ce titre, ainsi que le stipulent la Convention internationale des droits de l’enfant et de la Convention européenne des droits de l’homme.

Le poids des mineurs étrangers (vrais et surtout faux mineurs) devient de plus en plus insoutenable pour les départements, chargés de les accueillir à grands frais.

Depuis le printemps 2023, le phénomène des jeunes clandestins, les fameux mineurs non accompagnés (MNA), ne cesse d’attirer l’attention tant par les réquisitions ordonnées par les préfets pour les accueillir en urgence que par leur participation à l’explosion de la délinquance juvénile.

Alors que tous ces jeunes (mineurs-majeurs ?) devraient être protégés et pris en charge, un grand nombre d’entre eux sont librement dans la rue, à se livrer à toutes sortes d’actes de délinquance, notamment des vols à l’arraché et des vols à la tire.

Ces voleurs sont tous bien connus des services spécialisés de la police, pour avoir été interpellés des dizaines de fois. Ces parties de gendarmes et de voleurs, qui sont une des grandes spécialités du métro parisien, mobilisent un nombre considérable d’agents de la force publique.

Si tous ces jeunes ont vocation à rester en France, il est de leur intérêt, et de celui des Français, qu’ils apprennent au plus tôt la langue du pays et ses us et coutumes. C’est pourquoi la manière qui s’impose pour les protéger et les prendre en charge effectivement est de les embarquer au plus tôt dans des croisières éducatives personnalisées, au cours desquelles ils pourraient instruire dans leur langue leur demande d’asile, et recevoir l’éducation minimum, qui devrait être exigée pour pouvoir obtenir un permis de séjour, en commençant par l’apprentissage de la langue française.

La permissivité dont font preuve les pouvoirs publics est une folie économique, sociale, sociétale et politique.

Tous les pays du monde finissent par avoir des problèmes d’immigration, même ceux qui se sont toujours montrés les plus accueillants et les plus bienveillants. Les problèmes apparaissent dès lors que les flux migratoires dépassent les capacités de bon accueil, quand « il y a déferlement ».

Refuser d’accueillir des immigrés c’est être sans cœur, vouloir accueillir des immigrés, d’où qu’ils viennent, c’est être sans cerveau

En matière d’immigration, tous les pays européens se sont laissé entrer dans une spirale infernale.  Plus ils laissent entrer d’immigrés sur leur sol, moins les conditions pour pouvoir les accueillir dignement sont réunies, pire, moins il est possible d’espérer pouvoir réunir de meilleures conditions prochainement pour le faire.

Non seulement les immigrés ne peuvent pas être accueillis dans les conditions minimales permettant leur intégration à la société du pays hôte, mais les crises, auxquelles ils contribuent parfois par leur seule présence, conduisent à la désintégration du tissu social traditionnel de ce pays.

Sur le site internet BATIRAMA, dans l’article intitulé : Crise du logement : où en est-on fin mars 2024 ?, on apprend qu’entre mars 2023 et février 2024, « 101 900 logements de moins que lors des douze mois précédents (- 21,8 %) ont été autorisés à la construction et qu’il s’agit du « plus faible total depuis 2000 ».

Or le logement est la clé de la plupart des problèmes dans toutes les sociétés. Les hommes comme les oiseaux ont besoin de construire un nid pour se reproduire. Crises démographiques, crises économiques, crises sociales, crises sociétales, crises politiques, et crise du logement sont étroitement liés pour cette simple et bonne raison.

Il est regrettable que tant de dirigeants aient délibérément oublié la maxime formulée par Martin NADAUD, à la tribune de la Chambre des Députés en 1850 : « Quand le bâtiment va, tout va ! ».

On savait que de très hauts dirigeants français avaient des problèmes avec le calcul mental, et avec les règles de trois, mais on pouvait espérer qu’ils comprendraient quand même qu’il n’est pas possible de loger de plus en plus de gens quand on construit de moins en moins de logements.

Or, non seulement ce raisonnement de bon sens reste étranger à la majorité des dirigeants politiques français, mais ceux qui, comme beaucoup de Français, réclament un moratoire sur l’immigration sont accusés de ne pas avoir de cœur.

Le journal La Croix a publié le 14 mai 2024 un courrier adressé à l’association Jamais sans Toit de Rodez qui accueille et accompagne des familles exilées qui n’ont pas obtenu le droit d’asile et se trouvent donc en situation irrégulière en France.

Lettre d’un migrant

Bonjour, J’espère que vous allez bien. Je ne me sens vraiment pas bien. Je vous en supplie, je n’ai plus de patience. Après tout, nous sommes des êtres humains. Pourquoi cette injustice nous est-elle faite ? Je suis fatigué de tout. Je suis vivant mais je ne peux pas respirer. Pourquoi toutes ces mauvaises choses nous arrivent-elles ? Tant de stress et de nervosité ont endommagé ma santé. Que devons-nous faire ? Comment ? Où devons-nous postuler ? Qui entendra nos voix ? Je suis ici depuis six ans maintenant. Pourquoi devrais-je avoir peur de la police lorsque je sors ? Pourquoi ne puis-je pas engager un avocat et revendiquer mes droits ? Combien de temps devrais-je vivre dans cette situation de détresse ? Bien sûr, ce n’est pas de votre faute, mais je n’ai personne à qui parler de mes problèmes. Je veux juste vivre librement. Montrer à ma famille comment faire, quoi faire. Je vais perdre toute ma vie pour un morceau de papier. Je ne peux plus respirer. Je n’aurais jamais pensé écrire ces mots un jour. L’argent ne rend pas heureux. Après le manque de santé… La France n’a pas entendu notre voix et notre désespoir

Fin de la partie relue par JMR le 24 mai

Le journal n’indique pas le pays d’origine de l’auteur de cette lettre. On ne sait rien de la façon dont il est arrivé en France, ni de son parcours avant qu’il décide d’immigrer. Mais on en sait assez pour comprendre sa désillusion et son désespoir. Tous les déboutés du droit d’asile, qui ont reçu l’obligation de quitter le territoire français, pourraient avoir écrit cette lettre.

La désillusion et le désespoir de tous ceux qui n’obtiennent pas un permis de séjour en France ne peut être qu’immense, tant les passeurs qui les ont aidés à venir en Europe leur ont vendu très cher du rêve et ce qu’ils ont compris comme des droits, « leurs » droits.

Les immigrés qui demandent à pouvoir séjourner en Europe, n’y entrent ni par hasard, ni sans préméditation. Comme le rêve américain la fait au début du XXe siècle, le rêve européen pousse depuis la fin du XXe siècle des milliers de jeunes d’Afrique et d’Asie, qui sont de plus en plus jeunes, à venir tenter leur chance sur le vieux continent.

Le trajet n’est pas sans risque et surtout il n’est pas sans frais. Lorsque les associations qui se sont spécialisées dans l’accueil des immigrés qui arrivent en Europe, font valoir que ceux qui arrivent, ont été poussés par la misère, sous entendant que ceux qui migrent sont les plus miséreux, elles oublient, ou veulent oublier, que l’immense majorité des immigrés qui ont tenté l’aventure avec succès, qui ont pu entrer dans l’espace Schengen, ont dû réunir pour y arriver des sommes importantes, voire très importantes, au regard des misérables revenus moyens des habitants de leur pays d’origine.

Les sommes sont telles, qu’il est légitime de penser que la plupart des immigrés, que l’on voit errer dans les rues des grandes métropoles d’Europe, ne sont pas issus des couches les plus défavorisées dans leur pauvre pays d’origine.

Dans un pays comme le Mali, où le PIB par habitant est de l’ordre de 2 500 $, les jeunes qui peuvent réunir les 5 000 $ que demandent la plupart des passeurs, sont à l’évidence issus de couches plutôt favorisées. Preuve en est le téléphone qu’ils affichent presque tous à la main le jour même de leur arrivée.

Certains observateurs relèvent le paradoxe qui existe ainsi dans les pays occidentaux en une formule simple : ce sont les plus pauvres des pays riches qui sont contraints d’accueillir les plus riches des pays pauvres.

Dans l’entretien qu’il accordé au Figaro le 28 mai, le politologue Dominique REYNIÉ se félicite des résultats de l’enquête menée par Fondapol, la fondation pour l’innovation politique dont il est le directeur général. Il se félicite notamment que 86 % des interrogés dans les27 pays de l’Union européenne veuillent une protection des frontières communes. Il en déduit hâtivement que les Européens font donc désormais plus confiance à l’Europe qu’aux États-nations pour faire face à la question migratoire.

Il oublie curieusement de signaler que, pour freiner l’immigration, l’Allemagne mène déjà depuis plusieurs mois des contrôles à sa frontière avec la Pologne, la République tchèque, la Suisse et l’Autriche.

Pour les Allemands, comme probablement pour la majorité des autres Européens les réponses à l’enquête de Fondapol doivent donc s’entendre comme exprimant le vœu qu’il y ait une protection des frontières communes, AUSSI.

Selon le sondage CSA pour Europe 1 rendu public le 30 mai, 66% des Français estiment qu’il faut rétablir les frontières à l’intérieur de l’espace Schengen pour les ressortissants extra-européens.

Le chaos migratoire est devenu tel en Europe, ceux qui subissent en première ligne l’inconséquence de la politique de l’Union européenne sont aujourd’hui si nombreux, qu’il n’est pas surprenant que tant d’Européens aspirent et rêvent d’une fermeture des frontières, même si elle n’est que temporaire et partielle, à double tours.

Les médias sont accusés par les pouvoirs en place de faire le jeu des populistes, de l’extrême droite, en relayant trop complaisamment les informations concernant la délinquance et les nuisances liées à l’immigration.

En France, les pouvoirs en place ont tout fait pour taire et/ou masquer la gravité croissante de la situation et des faits, comme dans la plupart des autres pays, mais en plus, à la fol initiative de François MITTERRAND, depuis la création de SOS racisme en 1984, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme a été instrumentalisée et dévoyée politiquement et socialement avec les brillants résultats que l’on peut mesurer aujourd’hui.

Cette politique du maquillage et du déni, irréfléchie et presqu’infantile, n’abuse plus désormais personne.

Rien qu’au titre d’un article tel que : «Ils se promènent dans les couloirs avec des machettes» : à Marseille, des propriétaires tentent de récupérer leur résidence squattée, les lecteurs comprennent facilement que les occupants illégaux des appartements ne sont pas originaires du Berry.

Évoquant le 6 mai 2012 dans Le Journal du Dimanche son festival du rire à Marrakech, Jamel DEBBOUZE se fit politologue et donna une définition inédite de l’électeur FN : « C’est un communiste au chômage qui s’est fait cambrioler deux fois d’affilée ».

Cette formule humoristique n’eut pas l’heur de faire rire les responsables politiques restés attachés au mythe de la fidélité et de la pureté idéologique des électeurs communistes.

En février 2015 sur France info, Alexis CORBIÈRE, secrétaire national du Parti de gauche, n’hésita pas à déclarer : « ce n’est pas vrai que l’électorat communiste s’est déplacé vers le Front national. Les études le montrent, c’est une partie de l’électorat de droite qui s’est radicalisé.Il n’y a pas eu de mouvement massif de l’électorat communiste vers le Front national. D’abord parce que les courbes des scores des deux partis ne fonctionnent pas comme des vases communicants. Il n’y a pas vraiment de lien entre la chute du vote communiste et la montée de celui du Front national ».

Au risque d’attrister ce responsable du Parti de gauche, ICEO a mis en ligne en 2019 sur son web un article infirmant totalement ses propos : N° 079 Le vote populiste et nationaliste ne tombe pas du ciel.

Comme nous l’avons noté dans la première partie de cet article, après qu’en 2018 le FN a changé de nom pour devenir le RN, les électeurs des bastions traditionnels socialistes ont commencé à leur tour à faire le choix du vote populiste.

Le lien entre délinquance des mineurs et immigration est si documenté en 2024, qu’il faut être d’une parfaite mauvaise fois pour refuser de reconnaître qu’il existe.

Comment pourrait-il ne pas exister ?

Les délinquants en avaient rêvé, le pays des droits de l’Homme l’a fait.

Les mineurs immigrés, vrais ou faux, sont devenus aujourd’hui si nombreux, que les services administratifs et sociaux qui ont l’obligation de les prendre en charge sont le plus souvent totalement incapables de le faire.

Des milliers de jeunes se retrouvent ainsi à la rue, livrés à eux-mêmes. Pour subsister ils n’ont souvent plus alors que la petite délinquance, à laquelle ils sont initiés et associés couramment par des compatriotes arrivés avant eux.

Tous les mineurs immigrés qui circulent en Europe ne deviennent pas délinquants, mais force est de constater que parmi les mineurs délinquants, les mineurs immigrés représentent un pourcentage extrêmement élevé.

Dans le rapport du sénat publié en octobre 2022, le parquet de Paris estime par exemple que 75 % des mineurs jugés sont des étrangers. Dans un contexte de surpopulation carcérale, les étrangers représentant de surcroît 24 % de la population carcérale en 2020, contre 7,4 % dans la population générale.

Cette surreprésentation est due aux conditions dans lesquelles les immigrés sont contraints de vivre une fois arrivés en Europe, mais elle est due aussi, et surtout, à leurs antécédents judiciaires avant leur arrivée. En effet, pour de nombreux étrangers l’immigration représente la meilleure solution pour résoudre leurs problèmes avec la police et la justice de leur pays, et le chemin le plus court et le moins risqué pour satisfaire leurs ambitions criminelles.

Les délinquants marocains notamment, ont été les premiers à comprendre et depuis fort longtemps que le lieu idéal, le plus rentable et le moins couteux pénalement pour « narco-trafiquer » était l’Europe.

Selon la définition du Fonds monétaire international, un « narco-État » est un État dont « toutes les institutions légitimes ont été pénétrées par le pouvoir et la richesse issus du trafic illicite de drogue ».

Un triste record a été atteint en 2023 à Marseille. 49 personnes ont été victimes de la guerre que se livrent les narcotrafiquants pour le contrôle du territoire.

En mars 2023 les magistrats sonnaient l’alarme : « Nous sommes en train de perdre la guerre contre le narcotrafic à Marseille ».

Après les Pays-Bas, la Belgique est sur la voie de devenir un narco-État.

Les dirigeants européens qui s’alarment de cette situation effrayante et qui s’offusquent de la montée des votes populistes, peuvent difficilement se plaindre de ce que leurs États et leurs électorats sont en train de devenir. Ils ne peuvent pas faire comme s’ils n’y étaient pour rien.

Car, les dirigeants et les responsables politiques européens qui continuent à refuser de voir qu’il y a eu, et qu’il y a encore, un lien on ne peut plus étroit entre trafic de cannabis et délinquance d’origine maghrébine, et qui continuent à refuser d’entendre les doléances de leurs électeurs en matière d’immigration, sont les principaux artisans du chaos social et sociétal qui croît actuellement.

Alors que, face aux besoins croissants, il y a de moins en moins de places disponibles dans les services d’urgence, les services psychiatriques, les centres de rétentions administratives, les prisons, les logements sociaux, …, le Conseil constitutionnel, à la grande satisfaction du président de la République, a tenu à réduire à peu de chose la loi qui venait juste d’être votée pour tenter d’endiguer enfin les vagues migratoires qui submergent toutes les structures d’accueil en France.

Comment les membres du Conseil constitutionnel ont-ils pu décider d’ouvrir l’aide juridictionnelle aux étrangers en situation irrégulière, et le faire savoir à deux semaines des élections européennes ? Est-ce de l’inconscience, et/ou est-ce une provocation de plus ?

La question peut être légitimement posée, tant les États de droit de l’Union européenne et le pays des droits de l’Homme, accumulent de mesures prétendument nobles et généreuses, qui s’avèrent dans les faits totalement inconséquentes.

En France, depuis la mort de Malik OUSSEKINE en 1986, les gouvernants ne redoutent rien tant que les bavures policières. Ils redoutent aussi, presqu’autant, d’être accusés de racisme, et/ou d’être accusés d’être trop répressifs vis à vis de délinquants issus des quartiers les plus défavorisés, qui sont aussi souvent les plus communautarisés.

Les émeutes des banlieues, qui se sont déroulées en France du 27 octobre au 17 novembre 2005, restent, dans la mémoire des forces de l’ordre et dans celle du ministre de l’Intérieur de l’époque, l’un des pires cauchemars qu’ils aient vécus.

Après les émeutes, plus que jamais, les forces de l’ordre ont reçu pour instruction implicite de faire respecter la loi sans verser une seule goutte de sang, ou plus exactement sans verser le sang des émeutiers, ni celui des délinquants, ni celui de tous ceux qui refuseraient d’obtempérer, fut-ce au prix du sang des policiers, ou de celui d’innocentes victimes collatérales.

À la suite des émeutes, instrumentalisées tant par la gauche que par les narcotrafiquants, l’État de droit a continué à se laisser lâchement désarmer, matériellement, judiciairement et culturellement, pour complaire aux exigences, sans cesse accrues, des défenseurs iréniques des droits de l’Homme.

Le 25 octobre 2005, deux jours avant que commencent les émeutes, Nicolas SARKOZY, alors ministre de l’intérieur, avait lancé à un habitant lors d’une visite nocturne à Argenteuil : « Vous en avez assez ? Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser ». Quelques mois auparavant, en juin, il avait lancé lors d’une visite à la cité des 4 000 de La Courneuve : « Dès demain, on va nettoyer au Karcher la cité ».

Le besoin d’ordre et d’autorité était devenu tel que les propos du ministre de l’Intérieur, bien que jugés sévèrement comme bravaches et provocateurs par les médias de gauche et du centre, furent accueillis par une large majorité de Français avec satisfaction, mais avec beaucoup de défiance, tant cela leur semblait trop beau pour être vrai.

Les narcotrafiquants, les délinquants, et les intégristes religieux, eux, prirent très au sérieux les annonces de Nicolas SARKOZY.

Car ils comprirent immédiatement que, si par malheur, l’État de droit réussissait à faire de nouveau respecter « ses » lois dans « leurs » territoires, les fameux territoires perdus de la République, ces territoires qu’eux seuls contrôlaient désormais, cela en serait fini du désordre organisé qui avait fini par leur garantir au fil du temps confort marchand et impunité.

Il leur suffit de 2 jours pour arriver à enflammer et faire trembler la République.

Après trois 3 semaines d’émeutes, malgré le constat d’un bilan humain et matériel très lourd, malgré l’évidence que la plupart de toutes ces dégradations avaient été commanditées et orchestrées par des chefs de réseaux délinquants, des agitateurs politiques, et des prédicateurs salafistes, la presse bien-pensante tint à sortir une fois encore les excuses absolutoires.

Certes, les jeunes des banlieues étaient bien sûr les auteurs de ces graves dégâts, toutefois ils furent considérés comme responsables mais pas coupables. Les coupables étaient tout désignés, c’étaient ces Français, ces « salauds d’pauvres » qui refusaient d’accueillir et de partager.

Depuis 1977, depuis le premier plan banlieue mis en place sous la Présidence de Valéry GISCARD d’ESTAING, les dirigeants français, quelle que soit leur appartenance politique, ont tous commis la même erreur d’appréciation de la situation. Ils ont cru pouvoir ramener l’ordre en prenant des mesures économiques, propres selon eux, à rebâtir de la cohésion sociale.

Ils ont imaginé de façon simpliste qu’en déversant des milliards d’euros sur les quartiers les plus émeutiers ils arriveraient bien par finir à acheter la paix sociale.

« L’homme ne vivra pas de pain seulement » Mt 4 :4

En ce qui concerne les plans banlieues, après 40 ans d’expérience on est au regret de constater que le diagnostic, fait continûment par des spécialistes plus idéologues que psychosociologues compétents et honnêtes, était mauvais.

Non seulement cette politique avant tout sociale n’a rien réglé, mais elle a même eu un effet délétère, elle n’a fait qu’empirer le mal dont souffre la société française.

En effet, les divers « plans banlieues », ou équivalents, dont les budgets n’ont cessé de croître au fur et à mesure de l’augmentation du nombre de véhicules brulés et de la destruction par incendie des équipements collectifs, tels que groupes scolaires, commissariats de police, et mairie, en autres, ont apporté la preuve, aux émeutiers et aux futurs émeutiers, que l’État de droit avait extrêmement peur d’eux, prêt à toutes les lâchetés pour tenter d’obtenir et de préserver la paix civile.

Après mai 1968, les Français ont pu vérifier régulièrement que des revendications et des exigences, bien que très minoritaires, étaient finalement satisfaites, en raison de la seule violence déployée par les groupes qui les portaient.

De nombreux historiens considèrent que c’est précisément en annonçant dans la nuit du samedi au dimanche 12 mai sa décision de rouvrir les portes de l’Université de la Sorbonne aux étudiants et de libérer toutes les personnes appréhendées, que le Premier ministre Georges POMPIDOU fut le premier à ouvrir la boîte de Pandore.

Le terme « déconstruction » fit son apparition en 1967 sous la plume de Jacques DERRIDA (De la GrammatologieMinuit), mais c’est en1968 que le concept pris son essor. Depuis, en France, la déconstruction est devenue une forme de « grande cause nationale », pour laquelle le pays pourrait souvent prétendre à une médaille d’or.

C’est pendant la Révolution, que le besoin de tout casser, de croire aux idées les plus folles, et de commettre les actes les plus incohérents, est né chez les Français.

Malgré le bilan effroyable de toutes les révolutions, qui ont suivi et imité la Révolution française, l’envie de détruire reste forte pour certains en France.

Preuve en est la déclaration faite le 14 novembre 2016 sur la chaîne Public Sénat par le célèbre journaliste et chroniqueur Jean Michel APHATIE : « Si j’étais président, je raserai le château de Versailles ».

En mai 1968, par miracle, les jeunes n’ont pas eu l’idée d’imiter leurs lointains ancêtres en tout. Ils n’ont pas mis le feu aux châteaux, ni vandalisé, ni « déconstruit » d’édifices religieux pour en vendre les pierres.

Par contre, comme leurs aïeux, ils se sont montrés totalement inconséquents, croyant pouvoir faire fi des faits et du réel. Les historiens citent le slogan « il est interdit d’interdire », parce qu’il résume bien à leurs yeux l’état d’esprit qui prévalait dans cette jeunesse des plus privilégiées.

Les jeunes générations n’ont malheureusement jamais réussi à étancher cette soif de désordre et de nihilisme. Preuves en sont les tags qui ornent toujours autant les murs.

En 2012, sur les murs de Montpellier, un de ces tags emblématiques d’une envie de chaos

La Révolution française a inspiré LÉNINE, MAO TSÉTOUNG, HO CHI MINH, POL POT, entre autres.

En mai 1968, le modèle qui inspirait les étudiants « révolutionnaires » dans les universités françaises était la Révolution culturelle qui avait lieu en Chine. Cette « révolution » commencée en mai 1966 s’est terminée en novembre 1976, un mois après la mort de MAO TSÉTOUNG.

Si le général de GAULLE et les Français n’avaient pas signé la fin de la « récréation » en juin 1968, il est très probable que les étudiants maoïstes français, qui avaient le vent en poupe, auraient cherché à mettre en œuvre en France ce qu’ils avaient vu faire en Chine, ou plus exactement ce que la Chine avait réussi à leur faire accroire.

Les orphelins du Stalinisme, du Léninisme, voire du Troskisme, avaient trouvé facilement dans le maoïsme un engagement idéologique de substitution. Les crimes du bolchevisme n’étaient plus niés que par ceux qui avaient refusé de se renseigner, pour ne pas être contraints de les reconnaître.

Les communistes chinois, eux, avaient réussi à cacher leurs crimes, et à faire croire à leur projet politique quasi « christique », aussi irréaliste qu’ultra-violent. Paradoxalement, le fait que les objectifs de la révolution culturelle chinoise ne soient pas réalistes n’étaient pas du tout de nature à rebuter les étudiants, bien au contraire, pour preuve le texte ci-dessous, devenu célèbre, affiché à Sciences Po.

Mai 68, un mouvement délibérément « déraisonnable » 

Les « accords » de Grenelle, conclus le 27 mai 1968 à l’hôtel du Châtelet, qui aboutirent à une exceptionnelle augmentation de 35 % du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) et de 10 % en moyenne, pour les autres salaires, expliquent pourquoi le slogan qui fit sa première apparition sur un mur de la Faculté de Censier, eut un si immense succès.

Le 27 mai au soir, les étudiants qui rêvaient de révolution pouvaient exulter et triompher. L’histoire ne venaient-elle pas de leur donner raison ? Le résultat des négociations avec le patronat contrariait l’affirmation des syndicalistes expérimentés et responsables, maintes fois entendue : « Il faut être réaliste, il ne faut pas demander l’impossible ».

En entendant le général de GAULLE annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale dans son allocution radiodiffusée le 30 mai 1968 en fin d’après-midi, les jeunes casseurs, les révolutionnaires en culotte court, et les tenants de la chienlit, furent tous immédiatement convaincus que les élections législatives prévues en juin 1968 enverraient au palais Bourbon une large majorité de députés représentant leurs idées sociales, sociétales, et politiques.

Malgré l’énorme succès de la manifestation organisée en soutien au général de GAULLE sur les Champs Élysées le 30 mai en début d’après-midi, ils restèrent persuadés que les jours du gaullisme étaient comptés. Fort de ses près de 45 % des voix au second tour des élections présidentielles de 1965, celui qui avait été le candidat unique de la gauche, François MITTERRAND, ne doutait pas non plus que son heure était enfin arrivée.

Les révolutionnaires et les dirigeants de la gauche les plus anti-gaulliste ne virent pas leurs espoirs s’envoler avant le scrutin, tant ils s’étaient laissé abuser par la chronologie des événements de mai – juin 1968.

Après avoir tenue si longtemps la rue, ceux qu’on appelait désormais de façon générique, les gauchistes, n’imaginaient pas être si durement désavoués dans les urnes.

Depuis le 13 mai, prétendant être les vraies élites éclairées du prolétariat, les gauchistes soixante-huitards s’efforcèrent de prendre la tête du mouvement social.  Certains des manifestants rêvaient même ouvertement de prendre le pouvoir par la force. Lors d’une manifestation qui était arrivée place Saint Lazare certains manifestants ne cachèrent pas leur envie de se rendre à l’Élysée, qui n’est qu’à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau.

Le 30 juin, à la suite de la défaite cuisante des candidats qui avaient leurs faveurs, ceux qui s’étaient montrés le plus compréhensifs face à leurs « délires », les gauchistes accusèrent le Parti Communiste Français d’avoir trahit « leur révolution ». Certains historiens accusent même toujours l’Union soviétique d‘avoir été ainsi LE sauveur du général.

Très faible écart en 1967

Très grand écart en 1968

Le 12 mars 1967, les électeurs gaullistes avaient craint, jusque tard dans la nuit, que le général de GAULLE n’arrivât pas à avoir le soutien d’une majorité de députés à l’Assemblée nationale. Par contre, le 30 juin 1968, il ne fallut pas attendre plus d’une heure pour savoir que la majorité présidentielle était acquise et qu’elle serait historiquement élevée.

Ce rejet massif et sans appel du « maoïsme mondain » par les électeurs, fit naître, chez les intellectuels révolutionnaires parisiens, une profonde haine rentrée et silencieuse envers ce peuple qui venait de casser leur jouet et de briser leur rêve.

Après 1968, le mépris et l’aversion qu’éprouvaient les « élites de gauche » pour les Français en général, et pour les petits Français plus particulièrement, n’ont plus cessé de croître.

Après la démission du général de GAULLE, et plus encore après la mort du président POMPIDOU, les petites gens ont constaté avec tristesse que, non seulement la plupart des dirigeants politiques réprouvaient et condamnaient de moins en moins les propos désobligeants, voire infamants, à leur égard, mais qu’ils faisaient souvent la preuve qu’ils les cautionnaient.

Les travailleurs français qui avaient reconstruit le pays en un temps record, au prix d’efforts énormes, comprirent très rapidement qu’on n’avait plus pour eux ni estime, ni considération, ni encore moins d’affection.

Au tout début des années 1970 sous le trait de CABU, le personnage désignant un français de souche vulgaire et étroit d’esprit est né : le beauf.

Le 19 mai 1974, lorsque que Valéry GISCARD d’ESTAING tint à redire immédiatement en anglais la première intervention qu’il fit le soir de son élection à la présidence de la République, les Français modestes saisirent immédiatement le sens de cette démarche : désormais les choses importantes devaient être dites dans la langue du pouvoir suzerain, celle des États-Unis.

Le jour où François MITTERRAND arriva au pouvoir en mai 1981, la France populaire se prit à espérer que le mépris de classe que les élites de gauche avaient installé depuis 1968 s’estomperait.

Malheureusement, dès le mois de mars1983, dès le tournant de la rigueur, les classes populaires surent qu’elles devraient abandonner l’espoir de recouvrer prochainement la fierté et le bonheur d’Être Français, comme leurs ancêtres, ou comme tous ceux qui ont fait le choix de le devenir par naturalisation.

En 1984, pour des raisons politiciennes méprisables, pour diviser la droite, pour conserver la présidence de la République, François MITTERRAND n’hésita pas à diviser les Français, en dévoyant l’antiracisme et en manipulant l’antisémitisme.

SOS racisme fut créé en octobre à cet effet. La manœuvre diabolique contre les électeurs de droite offrit à la gauche un avantage électoral exceptionnel pendant près de 40 ans. Mais elle eut pour effet pervers une sous-estimation et un déni des problèmes liés à l’immigration, alors que les Français y étaient de plus en plus confrontés.

Pour s’opposer à la ratification des accords de Maastricht, Philipe SEGUIN, grand visionnaire, prononça le 5 mai 1992 à l’Assemblée nationale l’un de ses plus célèbres discours.

«Voilà trente-cinq ans [1957] que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences […] Craignons alors que, pour finir, les sentiments nationaux, à force d’être étouffés, ne s’exacerbent jusqu’à se muer en nationalismes et ne conduisent l’Europe, une fois encore, au bord de graves difficultés, car rien n’est plus dangereux qu’une nation trop longtemps frustrée de la souveraineté par laquelle s’exprime sa liberté, c’est-à-dire son droit imprescriptible à choisir son destin…Mais qu’on y prenne garde: c’est lorsque le sentiment national est bafoué que la voie s’ouvre aux dérives nationalistes et à tous les extrémismes!».

Quand le sentiment national est bafoué

En 2005, les Français ont rejeté à 55 % le référendum portant sur la constitution européenne.

Réuni le 4 février 2008 en Congrès à Versailles, le Parlement français a approuvé la révision constitutionnelle permettant l’adoption de la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne, qui reprend l’essentiel de la constitution européenne refusée par les Français 3 ans avant.

Le 9 juin 2024, ce qui devait finir par arriver, est arrivé. Les Français ont fait du RN le premier parti de France. Les résultats aux élections européennes, par communes, par départements, par régions, ou ceux de la France entière, sont si clairs que le 13 juin, en déplacement à Rome à l’occasion de la réunion du G7, Emmanuel MACRON a fini par concéder : « on a compris le ras-le-bol sur l’insécurité et l’immigration, il faut aller plus fort, plus vite », alors que la veille encore, il avait loué le bilan de son camp sur la question de la sécurité, et réaffirmé la bonne application des textes permettant de réduire l’immigration illégale.

Le 12 juin dans le texte paru sur le site du quotidien Libération, la fondatrice du Théâtre du Soleil, Ariane MOUCHKINE, s’interrogea inquiète et grave : « Qu’est-ce qu’on n’a pas fait ? Ou fait que nous n’aurions pas dû faire ? ».

Puis elle apporta un début de réponse à ses questions en forme d’autocritique :

« En partie, responsables, nous, gens de gauche, nous, gens de culture [avons] lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disaient-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, [on les a] les traités de salauds ».

Le mots d’Ariane MOUCHKINE et les paroles du président à Rome marquent la fin de dizaines d’années d’aveuglement et de déni. Désormais, les problèmes d’insécurité et les problèmes d’immigration ne peuvent plus être, ni tus ni cachés.

Ces problèmes sont depuis si longtemps installés que leur résolution est devenue au fil du temps de plus en plus complexe. Le président a déclaré vouloir « aller plus fort, plus vite », mais il n’a malheureusement pas précisé ni pour faire quoi, ni pour aller vers où.

Le président Nicolas SARKOZY résuma en trois mots le 16 juin, à la une du JDD, ce qui selon lui explique le vote inédit que les Français ont exprimé le dimanche précédent.

Paradoxalement, accusé d’avoir fait le jeu de l’extrême droite en créant un ministère de l’identité nationale, il reste à ce jour le seul président à avoir réussi à faire reculer le vote FN-RN durant son quinquennat.

Présidences CHIRAC – SARKOZY

Présidences HOLLANDE – MACRON

Initialement et brièvement appelé ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, le ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, fut créé le 18 mai 2007, et fut supprimé en novembre 2010, pour complaire à l’aile gauche des Sarkozystes, effrayés à l’idée de pouvoir être accusés d’avoir fait le jeu de l’extrême droite.

Quand on cherche quelles sont les origines du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration, on note que l’annonce de sa création fut faite le 8 mars, juste deux mois avant les élections présidentielles de 2007.

Lorsqu’on compare les résultats des élections de 2007 et les élections présidentielles de 2012, on note immédiatement que la victoire de Nicolas SARKOZY s’explique en grande partie par le très faible score de Jean-Marie LE PEN et que sa défaite est liée au score très élevé de Marine LE PEN.

Élections présidentielles de 2007

Élections présidentielles de 2012

En raison de ses nombreux et brillants succès électoraux, de ses cuisants échecs, et en raison de tous les postes de haute responsabilité qu’il a occupés, l’ancien président de la République, Nicolas SARKOZY, est certainement aujourd’hui l’un des hommes politiques français les mieux à même de comprendre ce que ses concitoyens attendent de leurs élus et de leurs dirigeants.

Il se souvient ce qu’il a dit aux électeurs du FN lorsqu’il a réussi à les faire voter massivement pour lui en 2007, il a compris comment en 2012 il n’a pas su, ni pourquoi il n’a pas pu, renouveler cette prouesse ?

La formule lapidaire que Nicolas SARKOZY a lancé au cours de l’entretien qu’il a accordé au JDD apparaît à la Une : « La France veut l’identité, la sécurité, l’autorité ».

Cette mise en page n’est bien sûr pas due au hasard. À l’évidence, l’ancien président a offert ses conseils à la rédaction de l’hebdomadaire.

Les vœux que Nicolas SARKOZY prête à la France sont d’une telle banalité qu’on est en droit de se demander pourquoi si peu de responsables politiques semblent les avoir entendus ?

S’ils ne les ont pas entendus jusqu’à ce jour, c’est pour la raison simple qu’ils ne voulaient ni ne pouvaient les entendre, car, au fil du temps, il est devenu interdit de les utiliser, sous peine d’être accusé de dissimuler de vilaines pensées identitaires, sécuritaires et autoritaires.

En 2024, avec aplomb et un cynisme confondant, invités sur les plateaux de télévision, ceux qui voulaient faire payer au peuple en 1968 le prix de « leur » révolution, plaisantent sans aucune gêne de l’aveuglement dont ils ont fait preuve dans leurs anciens engagements politiques.

Non seulement ils ne daignent pas faire amende honorable pour toutes leurs erreurs de jeunesse, mais sans honte, ils vont même jusqu’à laisser entendre que leurs égarements idéologiques passés leur confèrent une sorte d’immunité naturelle contre toute nouvelle atteinte à leur acuité mentale et morale.

Incapables de dénoncer les crimes d’hier, alors qu’ils se sont laissés follement abuser, ils ont la vanité d’être les mieux qualifiés désormais pour dénoncer les crimes à venir.

Lorsque, face à une immigration de plus en plus chaotique, les classes populaires crient assez, ils dénoncent leur manque d’humanité, incapables d’entendre le besoin vital d’identité, de sécurité et d’autorité, qu’elles ont.

Ceux qui crient « assez », et ceux qui leur répondent « honte à vous », ne vivent dans les mêmes quartiers.

Ceux qui vivent au quotidien les problèmes liées à une immigration croissante, et qui en souffrent, ne supportent plus les leçons de « vivre ensemble » de ceux qui vivent douillettement dans les beaux quartiers.

Aucun hôtelier attaché à la bonne marche de son établissement ne laisserait durablement s’installer de force dans les salons de son hôtel une foule de clients insolvables, alors que toutes ses chambres sont retenues, et que tous les logements annexes qu’il a conservés en cas de nécessité, sont eux-mêmes occupés.

Aucun président amoureux de son club sportif n’accepterait de garder dans une équipe des joueurs qui refusent d’en porter le maillot, ou plus encore, qui marquent systématiquement contre leur camp.

Ce qu’aucun bon hôtelier, ou ce qu’aucun bon président d’association sportive ne ferait, les dirigeants français le font malheureusement depuis des dizaines d’années en toute inconséquence.

Plus cette gestion inconséquente se prolonge, plus la situation ne peut qu’empirer.

Malgré cette évidence, aujourd’hui indéniable, les dirigeants français s’obstinent à refuser de modifier la politique qu’ils mènent en matière migratoire : par humanité.

Par humanité

Pour avoir encouragé les Girondins à résister à la dictature du pouvoir en place, madame ROLAND fut arrêtée, jugée et exécutée comme conspiratrice le 8 novembre 1793. On lui attribue face à l’échafaud une phrase devenue célèbre : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».

Le 19 juin, répondant à la journaliste qui lui demandait le nombre de migrants que la France devait accueillir, Manon AUBRY déclara, se faisant grave : « Il n’y a pas de chiffre, parce que c’est notre humanité qui commande. »

En 2024, ceux qui osent encore s’opposer à la dictature de la bien-pensance, ceux qui sont quotidiennement exécutés médiatiquement, pourraient lancer à Manon AUBRY : « Humanité, que de crimes on commet en ton nom ! ».

Paradoxalement, dans une Europe qui a refusé d’inscrire dans sa constitution ses racines chrétiennes, les références évangéliques, l’option préférentielle pour les pauvres, n’ont jamais été autant invoquées.

Ouvrir les portes à celui qui est en très grande pauvreté est un principe clé dans la Bible, mais cette option préférentielle pour les pauvres se place dans la perspective du service du bien commun.

Aider le pauvre, c’est d’abord se souvenir de ce qui nous lie, nous tient ensemble en société.

On ne peut partager que ce que l’on a, ce dont on a hérité, ce qu’on n’a pas détruit, et ce qu’on a produit. Ce qui fait la principale richesse d’une nation, c’est sa cohésion, la volonté partagée de ses habitants de construire une histoire commune.

En l’oubliant, un pays ne peut que courir à sa ruine.

Alors que les immigrationnistes de gauche et de droite, n’ont cessé d’affirmer que les Français devenaient de moins en moins accueillants envers les étrangers, la guerre en Ukraine à apporté la preuve qu’il n’en était rien.

En 2022, la France a accueilli en quelques mois, et sans problème, plus de 100 000 Ukrainiens. Non seulement les Français n’ont pas été salués pour leur sens de l’hospitalité, mais ils ont été accusés d’avoir ainsi fait la preuve de racisme.

Ceux qui ont accusé les Français d’être racistes, étaient parfaitement fondés à le faire. Il est en effet patent que les Français n’ont pas émis les mêmes réserves lors de l’arrivée d’Ukrainiens en France, que lors d’arrivée d’immigrés provenant notamment du Sahel.

Si l’accueil des Ukrainiens en France s’est déroulé sans difficultés, ce n’est pas parce qu’ils ont la même couleur de peau que la majorité des Français, mais parce qu’ils ont les mêmes codes sociaux, et en grande partie la même culture qu’eux.

Selon le DNA (Les Dernières Nouvelles d’Alsace), publié le 22 février 2024, après un maximum de 110 000, il y aurait encore 85 000 Ukrainiens réfugiés en France dont 35 à 40 % auraient déclaré leur intention de s’installer durablement.

Dans la presse quotidienne régionale, la fameuse PQR, qui est souvent accusée d’agiter les peurs pour vendre du papier, près de 2 ans jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, 2 ans après l’arrivée des premiers réfugiés en France, on ne trouve toujours aucun article relatant des faits délictueux ou criminels graves commis par des Ukrainiens.

Peut-être est-ce parce que, bien reçus, les Ukrainiens ont tenu, et continue, à faire preuve de beaucoup de savoir vivre, par reconnaissance pour leurs hôtes.

Les raisons pour lesquelles l’arrivée et l’accueil de nombreux Ukrainiens en France ont pu se dérouler dans de très bonnes conditions sont évidentes. Faisant preuve de patience, d’humilité, de courtoisie et de discipline, les réfugiés venant d’Ukraine ont donné aux services sociaux de l’État la chance de pouvoir travailler dans des conditions optimales, sans tensions, sans désordre, sans perte de temps, sans gaspillage.

Les raisons pour lesquelles en arrivant en France certains immigrés créent plus de problèmes que les Ukrainiens n’en ont posés, sont toutes aussi évidentes.

Pour recevoir dignement des étrangers en provenance de pays dont les mœurs et coutumes sont très éloignées de celles de la France, il faut mobiliser des moyens matériels et humains considérables.

Lorsque les capacités d’accueil des flux migratoires deviennent inférieurs aux besoins nécessaires, lorsque les flux migratoires ne cessent d’augmenter, les conditions d’accueil se dégradent de façon irréversible, et deviennent vite totalement indignes.

Nous avons vu que Manon AUBRY ne voulait pas entendre parler de chiffres. « C’est notre humanité qui commande » a-t-elle proclamée.

La tête de liste LFI aux élections européennes obéit aveuglément depuis des années à son mentor, Jean-Luc MÉLENCHON, qui lui-même suit tout aussi aveuglément en politique les préceptes de son maître à penser, Léon TROSKI. Ce dernier a développé et mis en œuvre la théorie de la révolution permanente, qui n’a fait qu’apporter à l’inhumanité du monde.

La stratégie électorale envers les ouvriers élaborée et publiée en 2011 par les « penseurs » du think tank Terra nova, choqua et surprit les militants de gauche qui, restés fidèles à leur engagement originel, voulaient continuer à faire de la défense du monde du travail leur priorité. Mais paradoxalement, les ouvriers français, eux, ne furent nullement surpris. Car ils avaient déjà évalué depuis longtemps le grand nombre de ceux qui aspiraient à faire leur vie sans eux.

L’Histoire enseigne qu’il n’y a pas de révolution sans désordre.

Paradoxe, pour les trotskistes, devenue électoralement inutile la classe ouvrière française traditionnelle constitue aujourd’hui le principal obstacle à la révolution permanente.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les élus de la NUPES qui aspirent à la révolution souhaitent faire advenir, en toute cohérence, un grand désordre généralisé, et faire venir pour cela un grand nombre d’immigrés.

Lorsque Manon AUBRY déclare « c’est notre humanité qui commande », il faut donc savoir entendre « c’est notre révolution qui commande ».

Comment croire en effet que c’est par simple humanité qu’œuvre madame AUBRY, alors que de fait, ses prises de position tendent toutes à faciliter le travail des passeurs, des marchands de sommeil, des trafiquants en tous genres, voire des esclavagistes, et qu’elle le sait parfaitement.

Les capacités d’accueil des immigrés en France sont si inadaptées à l’ampleur des flux migratoires actuels croissants, et se sont de ce fait tant dégradées, qu’il faudrait pour les mettre à hauteur des besoins, investir des sommes exorbitantes. Sommes que la France est totalement incapable de réunir dans la situation économique actuelle.

Écologiquement, économiquement, socialement, et humainement, la façon dont les immigrés sont accueillis depuis des années en France est inconséquente et totalement indéfendable.

Les dirigeant français qui ont laissé s’installer les conditions chaotiques actuelles, qui ont laissé pendant des années l’immigration emboliser tous les services de l’État, et qui prétendent l’avoir fait par humanité, ont fait d’abord la preuve de leur totale inaptitude à gouverner, mais ils ont tout autant montré qu’ils avaient une vision tout à fait biaisée de ce qu’est le devoir d’humanité.

On doit noter en effet, que ceux qui sont les plus sourcilleux défenseurs des « droits » des étrangers parvenus à rentrer en France, se montrent les opposants les plus farouches à la préférence nationale, comme si leur devoir d’humanité s’arrêtait aux frontières du pays, et aux rives de la Méditerranées.

Un devoir d’humanité à géographie variable

Pour faire le point sur les préoccupations des citoyens de 29 pays, l’institut de sondages IPSOS publie chaque mois les résultats d’une enquête internationale What Worries the World.

Depuis des dizaines d’années, en Europe comme aux États-Unis, les classes populaires font savoir, par leurs votes et par leurs réponses aux enquêtes d’opinions, qu’elles vivent très mal les cohabitations forcées, avec de plus en plus d’immigrés, que leur imposent leurs dirigeants.

Selon IPSOS, en mai 2024, les Français n’étaient que 19 % à placer l’immigration en tête de leurs préoccupations.

Selon IPSOS, l’immigration est loin d’être la préoccupation principale des Français.

Rappelons qu’en décembre 2023, à la question : faut-il accueillir plus de migrants en France ? les Français, dans leur ensemble, avaient répondu NON à 80 %.

Après le résultat des dernières élections européennes en juin, qui peut croire sérieusement qu’en mai les Français ne considéraient pas l’immigration comme l’une de leurs toutes premières préoccupations ?

Pour les électeurs qui ont placé largement en tête le RN et les partis qui sont proches de lui, criminalité, violence, pauvreté, inégalités, et flux migratoires, ne sont pas des sujets de préoccupations distincts et dissociables. Les données publiées par l’institut IPSOS, une fois regroupées, confirment donc bien que près de 8 Français sur 10 pensent qu’il faut mettre un coup de frein à l’accueil de nouveaux immigrés (29 + 29 + 19 = 77 %).

Les Français n’ont pas eu besoin de lire l’article publié dans Le Figaro le 6 novembre 2015 pour comprendre que la Commission [européenne] a fait de l’accélération de l’immigration sur le continent européen l’un de ses objectifs depuis longtemps.

Ils ont parfaitement compris que lorsqu’on leur expliquait qu’il était impossible d’endiguer les flux migratoires pour des raisons techniques et des raisons morales, ces arguments étaient fallacieux.

À Bruxelles, les dirigeants de la Commission font semblant de chercher des solutions techniques et politiques, si respectueuses des droits de l’homme qu’elles sont pratiquement introuvables. À Strasbourg, le parlement distille des leçons de morales aux Européens, leur expliquant qu’on ne peut tout de même pas laisser se noyer en mer des demandeurs d’asile. C’est un devoir d’humanité leur dit-on.

Le 28 septembre 2023, lors de son bref voyage à Marseille, devant le Mémorial dédié aux marins et aux migrants naufragés en mer, le Souverain Pontife a rappelé que le secours en mer est un devoir d’humanité.

Pour les journalistes présents à Marseille, qui ont relayé les mots du pape, et qui les ont commentés, son message visait à l’évidence l’électorat populaire de la grande ville portuaire qui se laisse aller, lui aussi, à « mal voter ».

Par sa déclaration, le pape François a malheureusement montré sa méconnaissance de la société française. Car en France, tout au long de son histoire, depuis Jeanne d’ARC jusqu’à l’Occupation, ce sont les Français les plus humbles qui ont toujours su le moins manquer au devoir d’humanité et au devoir de dignité.

À Marseille, ni dans la France entière, aucun habitant ne réprouve les actions d’associations telles que la SNSM (Société Nationale de sauvetage en Mer), qui depuis plus d’un siècle, a pour vocation de secourir les vies humaines en danger en mer, autour des côtes françaises. Mais par contre, les Français acceptent de moins en moins de se laisser duper par des ONG qui prétendent être des associations à but humanitaires, alors qu’elles démontrent qu’elles sont bien souvent, de fait, complices des passeurs et/ou des dictateurs, souvent par mésinformation, parfois par idéologie.

En 1992, les Français ont soutenu immédiatement et massivement l’opération « Du riz pour la Somalie » destinée à apporter de la nourriture aux habitants du pays touché par la famine. Dès qu’ils ont pris conscience de la façon chaotique dont se déroulait cette action humanitaire surmédiatisée, ils ont cessé d’y participer.

Selon le journal Capital, les Français ont donné aux associations caritatives, en moyenne, 9 euros de moins en 2022 que l’année précédente. À l’évidence, c’est la baisse de leur pouvoir d’achat qui est la raison principale du ralentissement de leur générosité.

Pourtant, pour expliquer le changement d’attitude des Français, certains chroniqueurs politiques continuent à invoquer l’influence néfaste des idées « nauséabondes » du RN, notamment cette « horrible » notion de préférence nationale.

Quelle horreur !

La CFDT considère que la préférence nationale est une fracture du monde du travail, de même que la plupart des syndicats. Elle combat cette vision du monde, parce que contraire aux principes fondateurs de la Déclaration des droits de l’homme et à l’article premier de notre Constitution.

Les Français qui, à 71 %, se sont déclarés favorables à la « préférence nationale » selon un sondage CSA réalisé en décembre 2023, semblent donc méconnaître la constitution de leur pays. À moins qu’ils ne fassent pas la même lecture des mots.

ARTICLE PREMIER : Texte intégral de la Constitution du 4 octobre 1958 en vigueur

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.

Les révolutionnaires ont cru follement qu’ils suffisaient d’interdire le mot pour faire disparaître la chose. Pour lutter contre les inégalités, finis les titres de noblesse, finis les mots madame, monsieur, remplacés par citoyen, citoyenne, puis par camarade.

En 1985, dès que l’expression « préférence nationale » a commencé à se répandre à l’initiative du Front national, les socialistes et leurs alliés ont cru qu’il suffirait de la bannir de l’espace public, qu’il suffirait de blâmer et de discréditer ceux qui en useraient, pour la faire oublier des Français.

Les résultats du sondage réalisé en décembre 2023 par le CSA montre que cette bataille sémantique a été perdue. Les résultats des élections européennes montrent que cette guerre des mots n’a absolument pas permis d’enrayer la progression des idées FNRN.

Pourquoi cette bataille a-t-elle donc été contreproductive culturellement et politiquement ?

Les producteurs et les acteurs de cinéma, bénéficiaires de « l’exception culturelle française » depuis près de 80 ans, savent que c’est cette mesure de protection, cette forme originale de « préférence nationale », qui a permis de sauver le septième art dans le pays des frères LUMIÈRE, de GAUMONT et de PATHÉ.

Comme les cinéastes, les Français modestes qui en appellent à la « préférence nationale », ne le font pas par racisme, mais par nécessité existentielle. Lorsqu’ils demandent à la France, la « mère-patrie », de ne pas oublier ses enfants, ils ne comprennent absolument pas pourquoi cela pourrait être considéré comme attentatoire aux droits de l’homme.

Par contre, ce qui représente pour nombre de Français une grave atteinte aux droits de l’homme, une atteinte à leur dignité, ce sont les conditions dans lesquelles ils se sentent contraints de vivre, à cause de l’immigration.

Depuis 50 ans, le FN-RN est accusé d’agiter devant les Français de fausses peurs en matière d’immigration. Depuis des années, le démographe Hervé LE BRAS s’applique à démontrer aux Français que, contrairement à ce que prétendent les responsables politiques d’extrême droite, le grand remplacement avec lequel ils affolent les populations n’existe pas.

Du moins il n’existe(rait) pas en métropole, et en métropole seulement.

L’article d’Eugénie BASTIÉ publié le 17 mai dans Le Figaro, nous apprend cette cocasserie de la pensée de gauche : Nouvelle-Calédonie: la gauche contre «le grand remplacement»… des Kanaks.

« Ils sont ainsi les peuples : attachés à leurs racines, leurs cultures, leurs mythes »

La loi reconnaissant la traite et l’esclavage pratiqués par les Européens contre les populations africaines comme crime contre l’humanité, promulguée le 21 mai 2001, avait montré que, celle qui allait donner son nom à cette loi, Christiane TAUBIRA avait des indignations à couleur de peau variable. Qu’elle voyait l’Histoire en noir et blanc.

En lisant le 16 mai le communiqué de presse de l’ancienne ministre, on a appris qu’elle avait aussi des indignations à géographie variable.

Les Français de métropole blancs, doivent se faire à l’idée que madame TAUBIRA ne peut pas entendre leurs plaintes, ni ne peut s’indigner des misères qu’on leur fait.

Au grand dam de ceux qui luttent depuis des années contre la montée du FNRN, les électeurs qui choisissent ce parti affichent aujourd’hui de plus en plus ouvertement la couleur de leurs votes. Aucun chroniqueur politique sérieux ne peut donc prétendre méconnaître les raisons pour lesquelles les Français votent de plus en plus pour ce parti qui n’a jamais cessé d’être frappé d’infamie.

Le désordre (notamment migratoire), LE moteur du vote FN-RN.

Depuis que le président MACRON à dissout l’Assemblée nationale, depuis que tous les sondages prévoit un possible, voire même un probable, Premier ministre, ancien président du RN, les Français sont de plus en plus inquiets.

Les responsables politiques qui les mettent en garde contre le danger de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, sont ceux-là même qui sont restés sourds aux doléances incessantes des classes populaires, contraintes de subsister de plus en plus chichement au milieu de populations étrangères, dans un environnement de plus en plus dégradé.

Ceux qui refusent toujours d’admettre qu’il y a un lien entre désordre migratoire et délinquance, peuvent difficilement affirmer qu’il n’y a pas de lien entre refus d’une immigration incontrôlée et vote RN.

Les responsables politiques qui se lamentent que leurs électeurs apportent désormais leurs votent au Rassemblement national, non seulement n’ont rien fait pour les retenir, mais bien souvent ils ont agi comme s’ils voulaient à tout prix les faire fuir.

Le médecin, qui ne sait pas soigner son malade et qui lui explique, en plus, qu’il faut qu’il apprenne à vivre avec le mal qui le ronge, ne peut pas s’étonner que son patient finisse par aller chez un rebouteux.

Face au désordre (notamment migratoire) croissant, les Français ont fait preuve d’une exceptionnelle patience et résilience, comme l’ont fait souvent leurs ancêtres avant eux.

Ils savent que la situation économique et géopolitique est difficile. Cependant, fiers d’être Français, par amour de leur pays, ils sont prêts à partager leurs efforts et prêts à faire des sacrifices, mais par pour payer les dégâts commis par des vandales, des émeutiers et des voyous dont beaucoup détestent la France, et le hurlent à tue-tête dans les stades et dans la rue.

En 2015, le coût du vandalisme était déjà estimé à 5,5 milliards d’euros pour les seules collectivités locales. En 2023, le coût des émeutes du mois de juin a été évalué à un milliard d’euros.

Pour ne pas faire le jeu de l’extrême droite, surtout pas çà, les responsables politiques des partis appartenant à l’arc républicain ont condamné à minimum minimorum les incendiaires d ‘écoles, de mairie, de salles des fêtes, etc, etc.

Pour l’année 2023, on a comptabilisé l’incendie de 40 000 autos sans que personne ne bronche. Les défenseurs de l’environnement qui auraient dû être les premiers à condamner ces feux de véhicules, écologiquement on ne peut plus irresponsables, sont restés étrangement discrets.

Les partis qui ont lâchement abandonné les classes populaires victimes des pires exactions, ceux qui n’ont pas voulu dénoncer nommément les coupables, pour ne pas nourrir des sentiments racistes et xénophobes, ont tous finalement poussé les électeurs qui votaient encore pour eux vers le RN.

Les peuples comme les animaux ont un instinct de survie, quand ils comprennent qu’on les conduits à l’abattoir ils se mettent à hurler et cherchent à se libérer violemment de leurs entraves.

Par peur de faire le jeu de l’extrême droite, les « gens raisonnables » ont voulu nier, ignorer, voire masquer, les nuisances et les méfaits liés à la présence en France de certaines populations immigrées, trop nombreuses et trop indisciplinées.

Les classes populaires ont bien sûr été peinées que les « gens raisonnables » n’aient rien voulu faire pour régler leurs problèmes de cohabitations difficiles avec certaines populations immigrés et/ou d’origine immigrée, mais elles sont surtout sorties gravement blessées qu’ils aient pu en plus mettre en doute la véracité des faits dont ils se plaignaient. Comme si leurs tourments étaient imaginaires, qu’ils les avaient inventés de toute pièce par xénophobie.

Lors des élections législatives de juin 1968, le bloc gaulliste a réussi à faire élire une centaine de députés de plus que l’opposition, en obtenant seulement 3,5 % de voies de plus que le bloc opposé au général de GAULLE.

En France, les instituts de sondage ont acquis un grand savoir-faire. Depuis des années, leurs prévisions sont d’une grande fiabilité, toutes confirmées par les résultats des urnes.

En juin 2022, à la veille des élections législatives, les sondages attribuaient 19 % d’intention de vote pour les candidats du RN.

En juin 2024, deux jours avant les élections législatives improvisées, les sondages attribuent 36 % d’intention de vote pour les candidats du RN.

La progression en 2 ans de 17 % d’intention de votes pour le RN, annonce pour ce parti et ses alliés un très grand nombre d’élus, proche, voire supérieur à 289, la majorité absolue.

Comment expliquer un changement aussi rapide et aussi brutal ?

En 24 mois, la situation sociale et matérielle de la plupart des Français a continué à se dégrader, mais certainement pas au point de chambouler la carte électorale aussi vite.

Les Français des villes et les Français des champs. Côte à côte, ou face à face ?

Plus de 20 ans après les faits, de nombreux journalistes et hommes politiques restent persuadés que l’affaire Paul VOISE a joué un rôle majeur dans l’élimination surprise au premier tour du candidat socialiste Lionel JOSPIN, devancé par le candidat du Front national.

La place donnée à ce fait divers par les chaînes de télévision, et notamment par TF1 et France 2, a fait alors l’objet de vives critiques. Les deux chaînes ont été accusées d’avoir donné une place démesurée à la thématique de l’insécurité dans leurs journaux télévisés.

En juin 2024, comme en avril 2002, beaucoup de chroniqueurs politiques affirment péremptoirement que la poussée de l’extrême droite est essentiellement due à la façon dont les faits divers sont traités par les chaînes d’information en continu.

Convaincus de mieux connaître le monde que ceux qui y vivent, ils ne mesurent pas combien leurs affirmations peuvent être violentes et offensantes pour ceux qui sont contraints de subir, en première ligne, les désordres migratoires.

Depuis 1980 le nombre d’attentats islamistes en France n’a fait que croître. Un nombre lui aussi croissant de ces attentats a été commis par des OQTF.

En 2019, le président MACRON s’était engagé à ce que le taux d’exécution des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) passent à 100 %.

En 2022, selon un rapport du Sénat, 93 % des OQTF n’étaient pas exécutées.

Cette promesse non tenue, n’a été qu’une promesse non tenue de plus. Elle ne peut donc pas expliquer à elle seule les bouleversements politiques gigantesques annoncés par les sondages.

« Parce que se sont les seuls qui n’ont pas honte de nous ». Cette réponse, apportée par une électrice des Hauts-de-France interrogée sur les raisons de son vote pour des candidats RN, est probablement celle qui explique le mieux le ressort du vote RN, et sa puissance actuelle.

Les 5 blessures de l’âme : rejet, abandon, trahison, injustice, humiliation

Face à la situation électorale, les chroniqueurs politiques tiennent à faire des rappels historiques. Est-ce dû à leur culture limitée, ils ne se souviennent malheureusement que de 1933 ?

Vu la tournure que les événements ont prise depuis juin 2024, ils devraient plutôt faire référence à juin 1940 et au 29 mai 2005. Car, pour ce qui est des évènements, et pour ce qui est des « responsabilités partagées », on vit une période étrangement semblable.

[1940] -Ancien officier et historien, Marc BLOCH a fini d’écrire dès septembre 1940 le manuscrit du livre qu’il souhaitait intituler : L’étrange défaite. Dans le livre, qui ne sera publié qu’en 1946, deux ans après sa mort, l’auteur s’efforce de comprendre comment l’armée française, considérée mondialement comme la meilleure armée du monde depuis la Première Guerre mondiale, avait pu être balayée en 6 semaines lors de la bataille de France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Marc BLOCH décrit une telle incurie des généraux et du gouvernement, un tel mépris pour les soldats et pour les classes populaires, qu’on peut légitimement se demander si les « chefs »n’ont pas tout fait pour perdre la guerre, convaincus qu’il fallait : « plutôt HITLER que le Front populaire ».

[2005] – La date du vote pour ou contre le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe, fixée au 29 mai 2005, fut annoncée aux Français 9 mois avant le scrutin.

La quasi totalité du personnel politique et médiatique parisien considéra cette échéance électorale comme une simple formalité, le résultat était supposé acquis d’avance. Après les résultats du référendum sur le traité de Maastricht (OUI : 51,04 % -NON : 48,96 %), mêmes les plus chauds partisans du NON n’imaginaient pas l’ampleur de leur future victoire : (OUI : 45,33 % – NON : 54,67 %).

Les instituts de sondages n’étaient pas aussi performant alors qu’aujourd’hui, c’est pourquoi lorsqu’ils commencèrent à indiquer une éventuelle défaite du OUI, ses partisans restèrent sereins, persuadés que le jour du vote les électeurs des classes populaires, qu’ils avaient copieusement sermonnés, recouvreraient la « raison ».

Sondages sur le référendum français du 29 mai 2005

Lorsque les résultats furent connus, les partisans du OUI ne retinrent pas une minute leur colère. Pour eux, le vote des partisans du NON était une affligente « insulte à l’intelligence ».

Les grands gagnants de la mondialisation, pour la plupart partisans du OUI, furent incapables de comprendre pourquoi les perdants de la mondialisation ne pouvaient pas voter comme eux, ceux notamment qui avaient vu fermer leur usine pour cause de délocalisation.

Jacques CHIRAC et la direction de son parti l’Union pour un mouvement populaire (UMP), à plus de 90 %, avaient décidé en mars 2005 de faire voter OUI.

Philippe SÉGUIN, mort à Paris en 2010, haut fonctionnaire, gaulliste social, maire d’Épinal de 1983 à 1997, président de l’Assemblée nationale de 1993 à 1997, partisan le plus emblématiques du NON au référendum sur le traité de Maastricht, fut le grand artisan de la victoire du NON au référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe.

Capable d’entendre le désarroi de ses électeurs des Vosges, il fut l’un des rares capables de comprendre, avec 20 ans d’avance, qu’en appelant à voter OUI les gaullistes, ou les supposés tels, avaient signé leur arrêt de mort.

Le Parti socialiste, lui, avait consulté tous ses adhérents dès le 1er décembre 2004. Alors que 80 % des dirigeants socialistes, comme les dirigeants gaullistes, souhaitaient appeler à voter OUI, les militants qui avaient voté massivement lors de cette consultation (plus de 83 % de participation) ne furent que 59 % à soutenir le OUI au référendum. Étant donné la façon dont les votes étaient effectués et comptabilisés au PS à l’époque, les dirigeants auraient pu et dû s’alerter sur le fait que leurs adhérents ne suivaient plus leurs consignes de vote (injonctions ?).

Après le référendum de mai 2005, les électeurs issus des classes populaires ont cessé progressivement de voter pour les candidats des partis de gouvernement auxquels ils apportaient traditionnellement leurs suffrages, souvent de génération en génération.

Depuis 2005, non seulement la France du OUI n’a rien fait pour comprendre et pallier la détresse de la France du NON, mais on pourrait même dire, sans exagérer, qu’elle a tout fait pour s’en faire détester.

Depuis 20 ans, les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, les fameuses CSP+, et les catégories sociales inférieures, qu’on pourrait désigner par le sigle CSP- , les ouvriers, les employés, les petits agriculteurs et artisans, ne vivent plus, ni dans le même univers mental, ni dans le même espace géographique.

Statistiquement, on trouve les CSP+ dans les métropoles, et les CSP – à la périphérie et hors des métropoles.

Les Français des champs n’ont pas découvert, en 2024, que les Français des villes avaient souvent un profond mépris pour eux. Ils savent que pour les citadins le mot paysan fut considéré comme une insulte pendant des siècles et des siècles, bien avant que les automobilistes (citadins) n’en généralisent l’usage, en ville.

Rejetés, abandonnés, victimes d’injustices, pour attirer l’attention du gouvernement, pour que les Français prennent enfin conscience de leur misère et de leurs difficultés à subsister, les Français des champs ont investi les ronds-points, et lancé le 9 novembre 2018 le mouvement des Gilets jaunes.

Les sondages d’opinion sur le mouvement publiés de 2018 à 2019 permirent d’observer la puissance et l’origine du soutien de la population française au manifestations hebdomadaires Gilets jaunes, et de l’analyser.

Sans surprise se sont les CSP – qui soutinrent le plus longtemps, et le plus fortement, le mouvement. Tandis que les sympathisants du pouvoir en place, pour la plupart d’entre eux CSP +, s’opposèrent massivement et rapidement au mouvement, dès sa création.

Malgré la crise covid 19, les rassemblements hebdomadaires des Gilets jaunes, eurent lieu presque chaque samedi jusqu’au 8 février 2020. Pendant les 15 mois que dura le mouvement, les Gilets jaunes restèrent très divisés, incapables de faire émerger un responsable largement reconnu, incapables de trouver un débouché politique à leur mobilisation.

Tous les partis d’opposition, de droite ou de gauche, essayèrent de récupérer le mouvement, en vain.

À la veille du printemps 2020, le Président MACRON, et Jacques ATTALI, l’homme qui est fier d’être marionnettiste, pouvait se laisser aller à croire que le gouvernement avait réussi à circonvenir, endiguer et à désarmer la révolte des Gilets jaunes socialement et politiquement, DURABLEMENT.

 

Après « l‘hyperprésidence » de Nicolas SARKOZY et la présidence « normale » de François HOLLANDE, avant son élection, Emmanuel MACRON avait assuré dès le mois d’octobre 2016 vouloir incarner un président « jupitérien ».

Le 16 mars 2020 au soir, en entendant leur président annoncer les premières mesures de confinement liées à la crise covid 19, en l’entendant déclarer « nous sommes en guerre », les Français ont compris ce que l’adjectif jupitérien voulait dire exactement pour lui.

Le bloc sociologique qui avait placé Emmanuel MACRON en première place au premier tour en 2017, s’était renforcé pour les élections présidentielles de 2022, passant de 22,42 % à 27,87 %.

Bien que Marine LE PEN ait considérablement augmenté son score de 2017, passant de 33,90 % à 41,45 % des voix, après le second tour, le président sortant fit l’erreur de croire que les électeurs enverraient une nouvelle fois à l’Assemblée nationale une majorité de députés prêts à lui apporter leur soutien.

En juin 2021, le politologue Erwan LECŒUR, avait averti que le paysage politique français était en train de changer rapidement, passant d’un affrontement de deux blocs gauche-droite, à un affrontement de trois blocs : extrême droite, centre libéral, gauche.

Les élections législatives de juin 2022, confirmèrent l’analyse d’Erwan LECŒUR.

Le 19 juin 2022, à l’annonce des résultats, les élus de la majorité présidentielles (244/577) comprirent qu’ils avaient fini de manger leur pain blanc, fini le confort de la majorité absolue (350/577).

Les élections législatives de 1852 (sous NAPOLÉON III) sont les premières à s’être déroulée avec le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

Sous la Cinquième République, à l’exception du scrutin de 1986, toutes les élections législatives, se sont déroulées avec ce mode électoral.

Jusqu’en 2017, les électeurs et les dirigeants du FN, étaient convaincus, comme leurs opposants les plus farouches d’ailleurs, qu’avec ce mode de scrutin, ils n’arriveraient jamais à faire élire un nombre de députés leur permettant de former un groupe (15 ?) à l’Assemblée nationale.

Exclus de l’arc républicain, du cercle de la raison, et de la morale, les candidats du FN ne pouvaient, sauf miracle, se faire élire. En 1997 [1 élu], 2002 [0 élu], 2007 [0 élu], 2012 [2 élus], 2017 [8 élus].

Durant les dernières années de la présidence de Jean-Marie LE PEN le FN fit ses pires scores électoraux. Aux élections présidentielles de 2007 [10,4 %], et aux élections européennes de 2009 [6,3 %].

Que s’était-il produit pour qu’en 2017 le FN puisse enfin espérer avoir des élus en nombre, et passer de 8 élus à plus de 15 ?

Marine LE PEN est devenue présidente du FN le 16 janvier 2011.

Florian PHILIPPOT a rejoint le FN en 2011. Il l’a quitté en septembre 2017.

Sous leur direction, le FN a réussi à changer aux yeux des électeurs, notamment ceux qui avaient voté Nicolas SARKOZY en 2007. Il a ainsi pu augmenter considérablement ses scores électoraux : aux élections présidentielles de 2012 [17,9 %], et surtout aux élections européennes de 2014 [24,86 %], soit 4 fois plus qu’en 2009.

En juin 2018, le Front national (FN) a changé de nom pour s’appeler Rassemblement national (RN). Les observateurs politiques ont cru, pour la plupart, que ce changement de nom ne modifierait pas vraiment le poids politique du FN devenu RN.

Le résultat du premier tour des élections présidentielles de 2012 ne pouvait pas laisser présager que Marine LE PEN pourrait se qualifier pour le second tour des élections suivantes en 2017.

En 2012 : François HOLLANDE, PS, [28,63 %], Nicolas SARKOZY, UMP, [27,18 %], Marine LE PEN, FN, [17,90 %], François BAYROU [9,13 %], la candidate était certes classée troisième, mais si loin derrière les deux premiers, que sa qualification pour la prochaine échéance était alors inimaginable.

Personne ne pouvait prévoir que, de façon totalement imprévisible, ni un candidat du PS, ni un candidat de l’UMP devenu LR en 2015, ne seraient plus en capacité de se qualifier pour le second tour en 2017.

En 2002, avec 16 candidats, il avait suffi à Jean-Marie LE PEN d’obtenir 194 505 voies de plus que Lionel JOSPIN pour être qualifié, avec seulement 16,86 % des suffrages exprimés.

En 2017, pour 11 candidats, il aura suffi à Marine LE PEN d’obtenir 465 496 voies de plus que François FILLON et 618 540 voies de plus que Jean-Luc MÉLENCHON pour être qualifiée, avec 21,30 % des suffrages exprimés.

Durant le quinquennat SARKOZY et durant le quinquennat HOLLANDE, l’électorat populaire qui votait traditionnellement, qui pour la droite [UMP] qui pour la gauche [PS], s’est détourné de ces deux partis culturellement et électoralement.

En 2007, Nicolas SARKOZY avait obtenu 2 192 698 voies de plus que Ségolène ROYAL, soit 16,12 % de plus que sa rivale.

En 2012, François HOLLANDE n’avait obtenu que 1 139 983 voies de plus que Nicolas SARKOZY, soit 3,28 % de plus que son adversaire.

François HOLLANDE comprit alors que, bien que fortement handicapée par l’existence du vote FN, la droite restait encore bien trop puissante et menaçante.

En 1984, François MITTERRAND avait réussi instrumentaliser la lutte contre le racisme pour interdire à la droite de faire l’union de toute la droite.

En 2012, à peine élu, François HOLLANDE voulut imiter son maître, en cherchant à instrumentaliser cette fois la lutte contre l’homophobie.

Dés novembre 2012, le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT reçut ainsi mission de faire de l’adoption d’une loi autorisant le « mariage pour tous » sa priorité.

Cette loi fut adoptée le 17 mai 2013. Elle remplit parfaitement le rôle qui lui avait été assignée par le président : placer la droite supposée « homophobe », comme la droite supposée« raciste » avant elle, en dehors de l’arc républicain.

La gauche socialiste put croire alors que, sous réserve d’appliquer à la lettre la stratégie définie par Terra Nova en 2011dans sa note de réflexion intitulée : Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? , elle pouvait espérer vaincre la droite aussi longtemps qu’elle saurait la diviser.

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[Le 19 mars 2024, 8 H50, D. M., Perpignan]  : Entièrement d’accord, mais comment faire et par quoi on commence ?
[Le 19 mars 2024, 2 H10, P-J. L., Montpellier] : Très bon article.
[Le 9 mars 2024, 12 H00, P. C., Notre-Dame de la Rouvière] : l’Europe, l’Europe, l’Europe !