N° 499 Le français parlons en ! De quoi le français est-il le nom ? Une religion, une bataille perdue, … ?

Boualem SANSAL, vient de publier en septembre un hommage à la langue dans laquelle il n’a jamais cessé d’écrire : Le français, parlons-en !

« La langue française est notre butin de guerre ». Alors que la plupart des francophones algériens reprennent à leur compte cette phrase de Kateb YACINE (1929-1989), l’un des plus célèbres auteurs d’Algérie, les Français sont de moins en moins conscients du fabuleux trésor dont ils héritent le jour de leur naissance en France : une langue, qu’ils ont la chance de pouvoir partager avec près de 600 millions de locuteurs. La population du monde francophone atteint 583 millions d’habitants mi-2024.

Boualem SANSAL, qui a acquis la nationalité française tout récemment, vient de publier un hommage à la langue dans laquelle il écrit : Le français, parlons-en !

Dans son livre, ce tout nouveau citoyen français interroge le pays qui vient de l’accueillir : « France, qu’as-tu fait de ta langue ? ».

Du discours qu’Emmanuel MACRON a prononcé à Lyon lors de son meeting de campagne pour les élections présidentielles, le dimanche 5 février 2017, la presse semble n’avoir voulu finalement retenir que quelques mots « choisis » avec soin : « il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse».

Jusqu’en 2017, partout dans le monde on croyait « naïvement » qu’il y avait une culture française et on aimait la France pour sa culture. Les mots du candidat MACRON, tels que relayés par la presse, ne pouvaient donc que faire polémique dans le monde francophone et francophile, en commençant bien sûr par la France.

Quand les Français affirment qu’il y a une culture française, ce n’est pas parce qu’ils prétendraient qu’elle est supérieure aux autres, c’est parce qu’ils pensent qu’être Français c’est partager une culture commune, façonnée dans une langue bien spécifique, qui a permis à tous ceux dans le monde qui l’ont utilisée hier, et tous ceux qui voudront l’utiliser demain, de pouvoir exprimer au mieux la richesse et la complexité de leur pensée.

Le 14 mars 2017, le journal Libération est revenu sur les propos d’Emmanuel MACRON à Lyon, pour expliquer comment ses paroles, réduites aux quelques mots soulignés, avaient pu être facilement déformées par le RN et LR : « Notre culture, ça ne peut plus être une assignation à résidence. Il n’y aurait pas la culture des uns et la culture des autres, il n’y aurait pas cette formidable richesse française, qui est là, dont on devrait nier une partie, il n’y a d’ailleurs pas une culture française, il y a une culture en France, elle est diverse, elle est multiple. Et je ne veux pas sortir du champ de cette culture, certains auteurs ou certains musiciens ou certains artistes, sous prétexte qu’ils viendraient d’ailleurs. »

Le 1er octobre 2024, sur Sud Radio, l’Algérien désormais français, Boualem SANSAL est revenu sur cette déclaration d’Emmanuel MACRON qui a fait polémique. Pour lui, qu’un candidat à la présidence française ait pu laisser entendre, maladroitement ou de façon délibérément provocatrice, que la France n’avait pas de culture propre, qu’il n’y avait pas de culture proprement française, est affligeant : « non, la France a une culture, que pendant des siècles elle a exportée dans le monde entier ».

Un extrait du livre pour vous donner envie de le lire

« … faites du français une cause nationale, une affaire de sécurité nationale, c’est une question de toute première importance, de vie et de mort. C’est par la langue que les peuples pèchent et meurent, c’est par elle qu’ils vivent et prospèrent. … » page 40

Francophonie

Le sommet de la Francophonie, qui ne s’était pas tenu en France depuis 33 ans, ne réunit que 29 chefs d’État pour 88 membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Voilà un bon baromètre de la perte d’influence de la France dans le monde et plus particulièrement en Afrique.

Programme du sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts, vendredi 4 et samedi 5 octobre 2024

Francophonie, Afrique – un Sommet pour (presque) rien. L’édito de Michel TAUBE – le samedi 5 octobre 2024

[Le 6 septembre 2024, 4 H00, P. C., Notre-Dame de la Rouvière] : La langue française aimez là ou quittez là !