N°398 Le QI moyen de la population mondiale en baisse

Alors qu’il a toujours augmenté de l’après-guerre à la fin des années 90, le QI est en baisse au cours des vingt dernières années…

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Voici un document, reproduit avec quelques variantes dans divers médias (voir infra quelques sources où le retrouver) qui pourrait – paradoxalement – ouvrir quelques pistes à la défense et promotion internationale de la langue française : on lui reproche sa difficulté, sa complexité orthographique et grammaticale ; pour ces raisons, en France même on veut la simplifier pour la mettre à la portée de populations en difficulté scolaire.

On en voit le triste résultat, tant dans nos médias que dans les commentaires de lecteurs qui en suivent les articles. On en voit aussi le résultat dans le déclassement constant de la compétitivité de notre pays au plan international.

Baisse du Q.I. dans les pays occidentaux ? Mais si finalement un apprentissage plus systématique, plus poussé de notre langue, réputée si difficile à maîtriser, pouvait constituer, par les nuances, les finesses et subtilités de la pensée qu’elle permet d’exprimer quand on l’emploie dans toute sa plénitude, un exercice utile à la « gymnastique neuronale » pour remonter le niveau du Q.I. moyen dont cet article déplore la dégradation continue ?

Le QI moyen de la population mondiale, qui a toujours augmenté de l’après-guerre à la fin des années 90, est en baisse au cours des vingt dernières années...

Il semble que le niveau d’intelligence mesuré par les tests diminue dans les pays les plus développés.

Les causes de ce phénomène ?

L’une d’entre elles pourrait être l’appauvrissement du langage.

Plusieurs études montrent en effet la diminution de la connaissance lexicale et l’appauvrissement de la langue : il ne s’agit pas seulement de la réduction du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités linguistiques qui permettent d’élaborer et de formuler une pensée complexe.

La disparition progressive des temps (subjonctif, imparfait, participant passé…) donne lieu à une pensée presque toujours au présent : incapable de projections dans le temps.

La simplification des tutos, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont des exemples de ′′ coups mortels ′′ portés à la précision et à la variété de l’expression.

Juste un exemple : supprimer le mot ′′ jeune fille ′′ (désormais désuet) ne signifie pas seulement abandonner l’esthétique d’un mot, mais aussi promouvoir involontairement l’idée qu’il n’y a pas de phases intermédiaires entre une enfant et une femme.

Moins de mots et moins de verbes conjugués impliquent moins de capacité à exprimer les émotions et moins de possibilités d’élaboration d’une pensée.

Les études ont démontré que la violence dans les sphères publiques et privées provient directement de l’incapacité à décrire ses émotions à travers les mots.

Pas de mots pour construire un raisonnement : la pensée complexe est rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, plus la pensée disparaît.

L’histoire est riche en exemples et de nombreux livres (′′ 1984 « , ′′ Fahrenheit 451 ′′) ont raconté comment tous les régimes totalitaires ont toujours entravé la pensée, par une réduction du nombre des mots.

S’il n’y a pas de pensées, il n’y a pas de pensées critiques. Et il n’y a pas de pensée sans voix.

Comment construire une pensée hypothétique déductive sans conditionnel ?

Comment envisager l’avenir sans conjugaison avec l’avenir ?

Comment capturer une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou futurs, sans une langue qui distingue ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait être, et si ce qui sera après que ce qui aurait pu arriver, est-il vraiment arrivé ?

Chers parents et enseignants : faisons parler, lire et écrire nos enfants, nos élèves. Enseigner et pratiquer la langue sous ses formes les plus différentes. Même si ça semble compliqué…

Parce que dans cet effort il y a la liberté.

Ceux qui affirment la nécessité de simplifier l’orthographe, de purger la langue de ses ′′ défauts « , d’abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée la complexité, sont les vrais artisans de l’appauvrissement de l’esprit humain.

Il n’y a pas de liberté sans nécessité.

Il n’y a pas de beauté sans la pensée de la beauté « 

Sources : le même article, avec quelques variantes :

[Le 24 juin 2022, 12 H00, J-M. R., Alet-les-Bains] : Parfaitement d’accord avec les idées exprimées dans ce texte. Et tous ceux, médias, politiciens et Education dite nationale, idéologies woke ou de l’écriture inclusive qui s’évertuent à « simplifier la langue » et à effacer ses subtilités, sous prétexte de meilleure accessibilité à tous, contribuent à cet appauvrissement de la pensée et à la création progressive d’une masse grandissante d’esprits intellectuellement  médiocres. On le voit à la disparition de l’esprit critique, à la non-compréhension du second degré dans l’expression dont le résultat est le règne des réactions fondées sur l’émotion et l’émotivité primaire, avec l’augmentation de la violence au quotidien parce qu’on ne sait plus comment exprimer un désaccord de façon civilisée.

Voir le Blog d’Yves MONTENAY le 6 juin 2022 : Le français : d’une langue de culture à une langue de masse ?