N° 306 200e anniversaire de la mort de Napoléon BONAPARTE

Napoléon : le deuxième personnage historique le plus célèbre, sur internet, accusé d’avoir rétabli l’esclavage

Des centaines de personnalités ont été classées selon leur importance (occurrence de leur nom) sur Internet.

Le classement a été effectué grâce à un algorithme, qui estime aussi la place qu’auront dans l’histoire ces personnages jusqu’à 200 ans après leur mort.

Le Français le mieux classé est Napoléon BONAPARTE, qui arrive comme la deuxième personne la plus importante dans l’Histoire, Jésus monte sur la première marche, et Mahomet est troisième.. Charlemagne, fondateur de l’empire carolingien, est le second Français ( 22e). Étonnamment, Nelson MANDELA ne se classe qu’au 356e rang.

Le logiciel développé par les experts en informatique Steven SKIENA et Charles WALKER a scruté le web à la recherche des noms célèbres qui reviennent souvent. Le classement complet est disponible dans leur livre paru en octobre 2013Who’s Bigger ? ( Qui est le plus grand? )

Deux Ingénieurs américains travaillant pour Google

ATTENTION : Ce classement, fait sur internet, ne classe probablement que les articles publiés dans des langues écrites en alphabet latin. Peut-être même ce classement n’a-t-il été fait qu’à partir d’articles rédigés en anglais ?

Napoléon n’est peut-être pas le deuxième personnage le plus célèbre sur l’ensemble de tous les réseaux internet de la planète, mais il est de façon certaine le Français le plus connu et le plus admiré dans le monde. Paradoxalement, c’est aujourd’hui en France qu’il est le plus critiqué. En revanche il reste dans le cœur des Polonais et dans leur hymne.

Les indigénistes qui reprochent à Napoléon la Loi sur la traite des noirs et le régime des colonies du 20 mai 1802, qui met fin à l’abolition de l’esclavage, sont pour beaucoup originaires de pays africains où l’esclavage n’a été aboli en droit, mais pas toujours en fait, qu’avec la colonisation, à la fin du XIXe siècle.

Tous affranchis, en droit, depuis l’époque coloniale certains Africains sont parfois encore aujourd’hui victimes d’esclavage, c’est le cas notamment des Bellas au Mali et au Niger. Certains géographes spécialistes et amis des Touaregs veulent minimiser la servilité effective des Bellas, mais à Bamako, peu de Bambaras doutent de la disparition totale de l’esclavage dans l’Azawad.

Les militaires français qui combattent au Sahel sont confrontés tous les jours sur le terrain aux différents interethniques. En Afrique tout le monde sait que ces tensions sont liées à l’esclavage d’hier, et peut-être à celui d’aujourd’hui.

Pour les Jeunes historiens et les plus grands, 3 minutes (et un peu plus…) pour comprendre les raisons du rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises en 1802. Par Thierry LENTZ, historien, directeur de la Fondation Napoléon.

[Le 5 mai 2021, 13 H35, P. T., Albi] :        Napoléon, accusé d’avoir rétabli l’esclavage à une époque où il était omniprésent (notamment en Russie avec le servage, dans toute l’Afrique et le Moyen-Orient, et bien sûr aux États-Unis), et où il n’avait encore été aboli pratiquement nul part.

UCHRONIE ! UCHRONIE !

[Le 5 mai 2021, 9 H25, ICEO, Montpellier] :         Bien à vous (nous): en voilà un bel et bon usage de l’écriture inclusive !

[Le 5 mai 2021, 9 H05, A. C., Castelnau-le-Lez] : Merci de cette information au moment où la commémoration de Napoléon est objet de débats dont les contenus sont souvent déconnectés de la réalité de l’époque. En tout cas il laisse une trace dans l’histoire. Si ICEO continue de multiplier ses interventions sur internet; il finira bien par monter sur le podium des web-célébrités!!!

Bien à vous (nous):

[Le 5 mai 2021, 8 H40, Z. R., Cracovie] :  Niech żyje przyjaźń między Francją a Polską, niech żyje Napoleon, niech żyje Bonaparte

[Le 5 mai 2021, 8 H00, JM. R., Alet-les-Bains] : Sur le classement des célébrités : on remarque dans ce classement, établi peut-être sur des algorithmes (mais lesquels ?), une forte majorité de personnages anglo-saxons, dont beaucoup sont bien peu connus hors des États-Unis ou du Royaume-Uni ; que les autres, Jésus, Napoléon, Mahomet, Marx, Beethoven, Mozart, Voltaire, Michelangelo, etc. sont inévitables dans la culture occidentale générale (et au-delà pour Mahomet). Mais on remarque aussi que ce classement est lui-même établi par des Américains qui ont dû surtout explorer des bases de données anglophones. Le classement serait sans dote quelque peu différent s’il avait été établi par des « experts » d’autres nationalités en prenant appui sur d’autres langues.

 
Un tel classement traduit donc, encore une fois, la mainmise du monde anglo-saxon sur l’information et les données qu’elle génère dans le monde en général, en Amérique et en Europe en particulier. Et malgré tout, Napoléon émerge dans le trio de tête des personnages historiques auxquels est voué un culte ! Parce que, même ceux qui le dénigrent pour avoir souffert « de son empire » et de sa démesure militaire, on su reconnaitre et admirer ses qualités de stratège, de tacticien, d’organisateur et d’administrateur à qui la France doit encore l’essentiel de son organisation étatique.
 
Sur la question de l’esclavage sur laquelle s’appesantissent contre Napoléon les belles âmes de notre temps , à juste titre sur le fond mais avec un bel anachronisme, pour lui contester toute reconnaissance posthume d’autres mérites, il faut aussi rappeler aux historiens amateurs de maintenant que, quoi que l’on pense objectivement de telle ou telle décision du passé historique (dont on ne peut faire porter la faute sur les générations actuelles qui n’y sont pour rien), on ne peut pas balayer d’un revers de manche les mentalités et les moeurs en vigueur dans ces époques passées, même si maintenant elles nous choquent et que nous récusions, pour le présent et l’avenir, de telles pratiques quel qu’en soit le lieu.
 
Rappelons que l’esclavage fait partie du passé de tous les continents et de tous les peuples ; qu’il a été pratiqué chez tous les peuples de la Méditerranée antique, mais aussi en Asie et en Afrique blanche et noire ; qu’en Afrique, les peuples noirs le pratiquaient entre eux (esclaves de case) et que certains le pratiquent encore parfois, sous des formes édulcorées ou d’autres appellations, pas seulement chez les Touareg et les Bellas ; qu’avant de vendre des esclaves aux Européens, certaines tribus qui s’étaient spécialisées en chasseurs d’esclaves les ont vendus, bien avant, pendant et ensuite, aux Arabes qui pratiquaient la traite transsaharienne vers les pays du Golfe et transafricaine vers Zanzibar et les ports de l’Afrique orientale (avec même destination finale – voir : Tidiane N’DiayeLe Génocide voilé, Gallimard, Paris, 2008, 272 p.) ; que l’insécurité qui régnait en Méditerranée du 15e jusqu’au début du 19e siècle était due à la course des pirates et raïs « barbaresques » et turcs qui razziaient des populations européennes sur les côtes sud de l’Europe pour les envoyer en esclavage en Turquie et dans les pays du Maghreb (rappelons-nous entre autres du cas de Cervantès) ; que l’islam n’a pas encore totalement aboli l’esclavage, autorisé par le Coran et que ce sont quand même, malgré tous leurs défauts, les pays d’Europe qui ont été les premiers à l’abolir.
 
Pour en revenir à Napoléon, il faut aussi mentionner que, sur la fin de sa vie en exil à Ste Hélène et refaisant le bilan de son règne, il aurait regretté de s’être laissé circonvenir par les intérêts des colons des Antilles et des négociants des ports atlantiques qui l’ont poussé à rétablir l’esclavage, obnubilé qu’il était aussi par le souci de ne pas laisser la maîtrise de la zone caraïbe aux Anglais qui en tiraient également avantage.