J° 001 2 Introduction à la campagne CERM d’ICEO pour le trilinguisme en Europe

Campagne d’ICEO – CERM pour le trilinguisme en Europe                        03.07.2016

Depuis près de trente ans et la chute du rideau de fer, l’association ICEO (Institut de Coopération avec l’Europe Orientale), œuvre pour une meilleure connaissance réciproque et le développement de partenariats entre la France – et plus particulièrement la région du Languedoc-Roussillon – et les pays de l’est européen. Elle a notamment établi de nombreux liens avec la Pologne, l’ex-Yougoslavie, la Roumanie et la Bulgarie et a des relations suivies avec l’Université Jagellone de Cracovie.

ICEO mène depuis quelque temps, sous l’étiquette du COMITE EUROPEEN DE RESISTANCE AU MONOLINGUISME (CERM) qu’il a créé, une campagne contre la dissémination de ce monolinguisme du Globish (cet anglo-américain basique) qui tend à s’imposer comme langue unique dans  l’Union européenne et le fonctionnement de ses instances administratives. Au-delà, cette mode se répand dans la presse, dans le monde du spectacle et dans la publicité mais aussi dans les entreprises et maintenant à l’université, parce qu’elle y rejoint un certain snobisme, parfois à contre-sens de la langue originale. On veut par là nous persuader qu’il n’y a qu’une seule langue capable de tout dire et de porter correctement les échanges internationaux ; que pour être performant en affaires ou pour être publié lorsque l’on est chercheur scientifique il faut nécessairement le faire en anglais.

 

Ceci se fait de façon ouverte ou insidieuse en dépit des proclamations de principe en faveur du multilinguisme qui est la politique officielle de l’Union. Tout le monde peut constater que tant l’Europe que nos propres autorités nationales nous poussent à généraliser ce monolinguisme au détriment des autres langues européennes, y compris dès l’école primaire, voire la maternelle. A plus forte raison dans les échanges intra-européens où il est imposé à tous les pays membres comme seule langue des programmes et projets financés par Bruxelles, poussant ainsi la jeunesse à ne plus étudier et pratiquer que cette langue-là. Qu’en sera-t-il avec le Brexit  et son impact?

 

A l’ICEO, nous avons lancé une campagne auprès du parlement européen pour qu’il adopte une résolution, prise sur la base du projet que nous avons rédigé, requérant la Commission et ses services de respecter la pratique du trilinguisme soit autour des trois langues ‘pivot’ et de travail qu’elle avait elle-même adoptées (allemand, anglais, français), soit en respectant au moins le principe général : langue maternelle + deux autres, (ou bien deux des trois ci-dessus, ou bien l’une des trois et une autre au choix du locuteur). Nous travaillons à ce projet depuis deux ans. Nous pensons qu’il constitue un moyen-terme raisonnable entre un monolinguisme réducteur et un multilinguisme théorique, non respecté parce que trop coûteux et qui ne s’impose  légitimement qu’au parlement européen et à lui seul, parce qu’il représente les peuples de l’Union.

 

Notre conception du trilinguisme est celle d’un « trilinguisme souple » mettant en avant la langue maternelle du locuteur, comme moyen de la meilleure expression de sa pensée, avant sa diffusion dans deux des trois langues ‘pivot’ ou, à son choix, l’une d’elles et une autre langue de l’U.E. pertinente avec le sujet traité.

Ce projet – et la campagne que nous avons lancée –  s’appuie sur deux documents :

  • Un projet de résolution pour le respect du trilinguisme par la Commission et ses services autour des trois langues pivot,
  • Un document démonstratif sur la mise en pratique de ce trilinguisme dans diverses circonstances, avec exemples à l’appui,

Ces deux documents étant introduits par une lettre explicative adressée aux parlementaires européens. Ils sont accessibles sur le site : www.association-iceo.fr. La lettre et ces deux autres textes ont été traduits dans ces trois langues, plus le polonais, pour tenir compte de la présidence polonaise (alors en exercice mais terminée avec l’année 2011) du parlement européen et de l’Union. La lettre a aussi été traduite en espagnol, en italien et en roumain.