N° 026 L’Afrique à désintoxiquer

Sortir l’Europe de la repentance et l’Afrique de l’infantilisme

Essai de  Kakou Ernest TIGORI      Prix MANDELA de littérature 2017.              Traite négrière, colonisation, néocolonialisme, racisme, immigration …                          Date de parution novembre 2018

Kakou Ernest TIGORI, intellectuel engagé, dénonce depuis la fin des années 1990 la classe politique qui ruine son pays, la Côte d’Ivoire. En exil en France depuis 2009, il invite, à travers ses écrits, à une réflexion sur cette Afrique post-coloniale décadente, productrice de désordre et de misère. Il dénonce particulièrement la trahison des élites noires, et milite pour la constitution d’une « conscience noire » plus responsable.

Kakou Ernest TIGORI, se propose de rétablir la vérité sur les relations entre l’Afrique noire et l’Europe occidentale depuis le XVe siècle. Il bat en brèche les lieux communs mensongers et appelle l’opinion du monde noir à sortir du déni confortable qui dédouane l’Afrique de toute responsabilité dans la conduite de son destin, et qui accable à tort l’Europe repentante à propos de l’esclavage, la traite négrière, la colonisation, le néocolonialisme, le racisme ou l’immigration massive.

Il invite l’élite africaine à retrouver du sens pour porter l’ambition d’offrir de l’espérance aux masses populaires du berceau de l’humanité. Amateur d’histoire de l’humanité, sa logique rigoureuse dans l’analyse des faits, ainsi que son courage politique, font de lui un auteur qui sort des sentiers battus. TIGORI se distingue de cette élite noire, majoritairement incapable d’autocritique, qui perd son temps en jérémiades au lieu d’être exigeante envers elle-même.

Avec cet essai, TIGORI veut liquider quatre-vingts ans de mensonge et, ainsi, libérer l’Afrique et l’Europe occidentale… de l’Union soviétique qui est morte depuis bientôt trente ans. Pour que l’attelage Europe-Afrique retrouve de la vigueur, il importe que les Africains sortent de l’irresponsabilité et de l’infantilisme… et les Européens de la repentance !

Kakou Ernest TIGORI a été récompensé du Prix Mandela de littérature 2017.

Lorsqu’on cherche des renseignements, des critiques sur ce livre on ne trouve pas grand chose dans la presse française. De même en ce qui concerne l’auteur : leader de l’Union pour la nouvelle nation (UNN), une dissidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Ingénieur de formation, Ernest Kakou TIGORI est le neveu d’Émile BROU, un ancien « baron » du régime de Félix HOUPHOUET-BOUIGNY.

Dans la presse africaine on pouvait trouver, en 2018,  quelques  interviews de l’auteur, notamment les trois articles suivants.

2004 novembre

2016 mai

2017 octobre

S’il n’y a d’articles dans la presse française, ni sur l’auteur, ni sur ses livres, on trouve en revanche de nombreuses vidéos sur internet.
Le 20 février 2019, Kakou Ernest TIGORI a présenté son livre en 30 minutes sur la chaîne internet TV Libertés : la webtélé des ultra-réacs qui se rêve en « Fox News à la française »(Marianne). Il est regrettable qu’un auteur ivoirien, qui se présente comme un homme de gauche, et est communément reconnu comme tel, n’ait été invité à s’exprimer que sur TV Libertés. Les questions et les commentaires appartiennent à TV Libertés,  mais les réponses appartiennent à l’invité. Aux lecteurs de juger.
Kakou Ernest TIGORI est né en 1961 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Détenteur d’un diplôme d’ingénieur à l’Inset de Yamoussoukro, il travaille dans les transports publics à Abidjan jusqu’en 2008 où il est, dit-il, « licencié sans droits, condamné et persécuté pour avoir dénoncé publiquement les détournements massifs des deniers publics organisés par les dirigeants de la Sotra (Société des transports abidjanais) ».

« Dans le collimateur des faucons du régime », il obtient son « salut » grâce à un visa Compétences et Talents lui permettant de gagner la France en 2009. Engagé dans le débat public ivoirien depuis le début des années 1990, il fonde en 2003 l’Union pour la nouvelle nation (UNN) pour une part plus active des citoyens dans la gouvernance du pays. Installé en France depuis dix ans, il se « considère en exil, dans l’attente d’opportunités pour un retour en toute sécurité en Côte d’Ivoire ».

Au cours de son entretien à TVL,  Kakkou Ernest  TIGORI invite les auditeurs à relire la lettre que l’écrivain Aimé CÉSAIRE à adressé à Maurice THOREZ le 26 octobre 1956.  En 2008, la semaine de la mort d’Aimé CÉSAIRE, le journal communiste l’Humanité a publié cette lettre.

Lettre d’Aimé CÉSAIRE, Député de la Martinique, à Maurice THOREZ

[Le 20 décembre 2020, J-M R., Alet-les-Bains] : Voila un Africain courageux, qui ne fait pas dans la langue de bois (même d’ébène)  et qui mérite d’être entendu par tous ceux qui sont intoxiqués à la repentance depuis longtemps :

Colonisation: Ernest TIGORI rétablit la vérité et démonte l’escroquerie de la repentance européenne

[Le 9 juin 2020, 15 H55, A. K,  Rennes) ] : Il faut lire dans le journal l’ECO austral l’entretien avec Kakou Ernest TIGORI publié le 1er octobre 2019 : « Il est temps de décoloniser les cerveaux »

[Le 4 mars 2019, 12 H55, O D,  Bamako (Mali) ] : j‘ai parcouru les quelques commentaires sur le livre et son auteur. Vous comprendrez aisément qu’à partir de ces éléments, il serait prétentieux de faire des commentaires « définitifs », pertinents et intéressants sur « Afrique: irresponsabilité et infantilisation ; Europe : repentance« .

Cependant, ce thème peut inspirer tout intellectuel. Il est indéniable que la traite négrière et la colonisation ont affecté, positivement ou négativement (peu importe), le développement (économique et intellectuel) de l’Afrique et des africains. Mais 60 ans après les indépendances, nous ne pouvons pas justifier tous les maux de l’Afrique par ses phénomènes historiques. Nos leaders (politiques, technocrates et religieux) ont eu le temps et les moyens de corriger les conséquences de ces aléas de l’Histoire et de lancer le développement de notre continent.

Malheureusement, comme le pense Monsieur TIGORI, l’irresponsabilité, le mercantilisme et les calculs politiciens ont pris le pas sur le patriotisme et le sens du devoir. A cela s’ajoute le rôle, voire la responsabilité, de nos colonisateurs et du reste du monde qui ont manipulé nos dirigeants dans le sens des intérêts économiques et stratégiques de leurs pays respectifs. En cette période de mondialisation, on ne peut pas le leur reprocher.

Au total, les peuples africains ne peuvent  en vouloir qu’à eux-mêmes pour n’avoir pas pris leur responsabilité face aux réalités historiques y compris le choix de leurs différents leaders politiques. Aucun peuple, aucun continent ne peut, aujourd’hui, être tenu responsable de quoi que se soit en Afrique.

L’Afrique doit cesser de trop regarder  dans le rétroviseur. Cela peut être utile pour se projeter dans le futur dans les conditions optimales. Les africains ont l’opportunité, dans ce contexte de mondialisation, de se donner les moyens (institutionnels, intellectuels et économiques) pour le développement  harmonieux et durable de l’Afrique. Nous devons arrêter la politique d’un pas en avant, deux pas en arrière.

Pour la «Repentance» de l’Europe, je laisse les européens avec leurs consciences. C’est à eux d’en juger, de faire leur autocritique et d’envisager les actions à mener. En ce 21ème siècle, rien, absolument rien ne les y oblige.

Amicalement

[Le 21 février 2019, 20 H15, D A,  Bandiagara (Mali) ] : Nous vous attendons au pays pour discuter de ce livre et de son auteur qui a une vue perçante, bien qu’il soit ivoirien.