N° 362 Hôpital français : de l’autonomie des mandarins à l’autocratie des managers

un grand corps malade, devenu obèse, impuissant, et fou.

« La vraie folie c’est de normaliser la folie » Alexandre JARDIN

Responsabilité des non-vaccinés dans la crise de l’hôpital ???

Entretien avec le Dr Gérard KIERZEK, publié le 13 janvier 2022 dans Valeurs actuelles.

Médecin urgentiste, consultant santé de TF1 et LCI, et directeur médical de Doctissimo, Gérald KIERZEK conteste la responsabilité des non-vaccinés dans la crise de l’hôpital et regrette qu’une partie du corps médical ait abandonné l’éthique pour la morale.

Un discours s’installe dans le débat public : ceux qui refusent de se faire vacciner seraient responsables de la saturation de l’hôpital. Qu’en est-il réellement ?

Gérald KIERZEK : La vision de l’hôpital submergé par les non-vaccinés est un fantasme total. L’hôpital n’est pas saturé, en tout cas pas plus que d’habitude. C’est de là, d’ailleurs, que vient l’épuisement des collègues. On impute aux non-vaccinés la responsabilité d’une crise structurelle qui dure depuis des années, pour ne pas dire des décennies. Il suffit de reprendre les unes des journaux du début des années 2000 : on parlait déjà des urgences qui débordent, des réanimations au bord de la rupture, du personnel en burn-out, du manque de lits, etc. À Marseille, qui est soi-disant sous l’eau, on a aujourd’hui 256 malades Covid pour 3 400 lits !

La lecture binaire opposant vaccinés et non-vaccinés a-t-elle du sens médicalement ?

G K : Aucun ! Pour savoir qui risque de faire une forme grave du virus, les principaux déterminants sont l’âge et les comorbidités beaucoup plus que le statut vaccinal. Chez les personnes de moins de 50 ans sans comorbidité, et a fortiori chez les enfants et les adolescents, la balance bénéfice-risque d’une vaccination n’est pas favorable. La politique de vaccination et de dépistage massifs [ICEO : aujourd’hui] est fondée sur des choix plus politiques que médicaux.

On parle pourtant de tri des patients, d’opérations déprogrammées… D’où vient le problème ?

G K : Nous ne traversons pas une crise du Covid mais une crise de l’hôpital due à une gestion des ressources humaines et un management désastreux. L’hôpital est géré en flux tendus par des directeurs qui cherchent à le rentabiliser en maintenant un taux d’occupation des lits de 100 % – cela était établi dans un rapport dès 2017 pour les réas par exemple. On parle des opérations déprogrammées comme si cela était la faute des non-vaccinés alors que c’est un problème de ressources humaines. Pour faire des économies, on a tiré sur la corde surexploité le personnel, considéré les infirmières comme corvéables et négligé leurs conditions de travail. Les soignants ont donc fui l’hôpital et font défaut à chaque épidémie hivernale, c’est pourquoi on sollicite le personnel du bloc opératoire. Mettre tout cela sur le dos du Covid est un moyen de se dédouaner de toute responsabilité sur la gestion de ces dernières années.

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Crise du Covid, en fait-on trop ?

En toute vérité avec le  Dr Gérald KIERZEK et Alexandre JARDIN : Crise du Covid, en fait-on trop ?

[Sud Radio le 9 janvier 2022]

En fait-on trop, les non-vaccinés sont-ils des boucs émissaires, la crise sanitaire dévoile-t-elle la faillite de la technocratie ?  En 2022, retrouvera-t-on nos libertés perdues ?

Craignez-vous que l’on divise durablement la société française ?

[…]

Alexandre DUJARDIN : Ce qui m’a proprement sidéré, c’est que n’importe quel général d’armée est là pour donner du courage à son armée, et on a eu des pays entiers paniqués par leur classe politique, c’est la négation même de la fonction politique, qui est de donner le courage d’affronter le réel. C’est-à-dire de trouver le courage de trouver des solutions, fabriquer de la solidarité, et donner de l’énergie. Et on a eu tout un coup un débat sur les motifs qu’il y avait de paniquer tout le monde.

La vraie folie c’est de normaliser la folie

«Deux ans en “Absurdistan« !» Tribune d’Alexandre JARDIN, publiée dans le Figaro le 29 décembre 2022.

Dans un texte volontiers provocateur, l’écrivain dresse la liste des absurdités décidées par le gouvernement depuis le début la crise sanitaire. En vingt-quatre mois, l’exécutif et l’administration auront, selon lui, fait preuve d’une «inventivité prodigieuse» dans la folie bureaucratique. «Deux ans en “Absurdistan”!» version pdf

[Le 18 janvier 2022, 12 H00, P. C., Notre-Dame de la Rouvière] :  On peut lire dans la presse : « La vaccination des 5-11 ans, lancée le 22 décembre, n’avance que très lentement. Pourquoi ? » En lisant votre article on comprend. Tous les parents et les médecins ne sont pas irresponsables.