N° 402 Propagande de guerre, entre info et désinfo ?
Conversation avec Jacques BAUD, sur TSBC, diffusée le 5 août 2022.
Les Européens ont la folie de croire encore les USA sur parole.
Des Européens mal informés, voire désinformés
Face aux trois pouvoirs indépendants incarnant l’État démocratique (pouvoir exécutif, législatif et judiciaire), le contre pouvoir de la presse et des médias, souvent qualifié de « quatrième pouvoir », est primordial.
Les journalistes prétendent que la ligne de conduite de toute leur profession reste celle définie dans les années 1930 par Albert LONDRES : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ».
Avec le traitement que de plus en plus de journalistes font subir aujourd’hui à l’information, il devient difficile de les croire tous sur parole.
D’année en année, les Français notent à regret, que les journalistes se montrent de plus en plus enclins à les sermonner, et de moins en moins aptes à les informer.
Depuis 2005, on ne compte plus les ratages de la profession, souvent incapable d’échapper à la facilité du politiquement correct et au confort de la pensée unique.
« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ». Cette phrase que Jean JAURÈS prononça dans son discours du 30 juillet 1903 au lycée d’Albi à l’occasion de la distribution des prix, reste bien sûr l’idéal de tout journaliste, mais malheureusement ceux qui gardent aujourd’hui le temps de chercher et les moyens de trouver se font de plus en plus rares.
Convaincus de la supériorité de leur modèle (économique et politique), et de leur toute puissance, les Occidentaux ont la grande folie de se croire encore les seuls maîtres du monde.
Pendant la guerre froide, les États-Unis ont accompagné leur course à l’armement d’une féroce bataille idéologique et médiatique. Répondant à la logique binaire du choc frontal, leurs « spin doctors » ont forgé des éléments de langage permettant de connoter positivement le monde occidental et de connoter négativement le monde communiste. À l’aide de la technique du Storytelling, les « faiseurs d’image » ont façonné dans l’imaginaire européen une grille de lecture qui criminalise tout ce qui vient de l’Est et qui idéalise tout ce qui appartient à l’Ouest.
Ces traitements médiatiques qui ont montré leur remarquable efficacité, ont eu, et ont encore aujourd’hui, un effet pervers très grave. Car, les Occidentaux en général, et les Américains en particulier, ont fini par confondre les histoires qu’ils ont fabriquées et qu’ils se sont racontées, avec les réalités.
Lorsque les États-majors américains croient pouvoir déployer aisément l’étendard de la démocratie partout où leurs soldats posent le pied, ils se laissent prendre à la propagande de leur propre gouvernement.
Les Européens oublient qu’un bon allié, comme un bon ami, n’est pas celui qui accepte de faire avec vous toutes vos bêtises, mais celui qui vous aide à ne pas les faire.
Des journalistes ou des propagandistes ?
Les Français déplorent que les journalistes occidentaux soient plus enclins à endoctriner qu’à informer.