N° 323 Rencontre entre BIDEN et POUTINE – Que retenir de ce premier sommet?

Tandis que le président américain attend un changement de comportement de Moscou, son homologue russe souhaite que l’Amérique se cantonne à s’occuper de SES affaires.

Diplomatie. La Chine et la Russie, ennemis stratégiques du «monde libre»

Le mercredi 16 Juin 2021 – Marc de MIRAMON

L’Otan désigne l’Empire du milieu comme la principale menace « systémique », alors que le président états-unien Joe BIDEN doit rencontrer, ce mercredi, Vladimir POUTINE, ex-épouvantail de l’Alliance atlantique.

Les relations russo-américaines « sont actuellement dans l’impasse, la situation est proche d’être critique. Il faut faire quelque chose », affirmait Iouri OUCHAKOV, proche conseiller pour les Affaires étrangères de Vladimir POUTINE, à quelques heures de la rencontre prévue ce mercredi entre le président russe et son homologue états-unien, Joe BIDEN. Censé clore un déplacement d’une semaine en Europe du démocrate fraîchement élu à la Maison- Blanche, ce sommet à Genève mobilise une logistique, un protocole et des mesures de sécurité hors normes, supérieures à la visite du pape François en 2018.

Des propos ressurgis de la guerre froide

Accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï LAVROV, et de Iouri OUCHAKOV, Vladimir POUTINE doit aborder les questions liées à la stabilité stratégique, à la sécurité informationnelle, à la guerre contre la cybercriminalité, au climat, à l’Arctique et aux multiples conflits régionaux (Syrie, Libye, Iran, Afghanistan, Ukraine, Corée du Nord), autant de théâtres sensibles dans lesquels la Russie joue aujourd’hui un rôle de premier plan, après son relatif effacement observé dans le sillage de la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique.

« Ce serait une grande réussite si les ambassadeurs retournaient au travail », considère encore Iouri OUCHAKOV, alors que les diplomates en chef, russe comme américain, ont été rappelés cette année dans leur pays respectif, sur fond de sanctions et d’escalade verbale entre les deux principales puissances nucléaires du globe. Pour se démarquer de Donald TRUMP, accusé aux États-Unis de « faiblesse » vis-à-vis de Vladimir POUTINE, Joe BIDEN s’est effectivement illustré par des propos ressurgis de la guerre froide, qualifiant notamment à la télévision états-unienne le président russe de « tueur », ajoutant qu’on verrait « bientôt le prix qu’il va payer ».

Mais les priorités nationales des États-Unis, en termes de stratégie pour conserver leur statut d’hyperpuissance, ont officiellement évolué. C’est à l’aune de cet impératif qu’il s’agit d’analyser le volumineux communiqué conjoint du sommet de l’Otan tenu à Bruxelles lundi, lequel consacre la Chine comme un « défi systémique » pour l’ordre mondial et la sécurité d’une Alliance atlantique plus que jamais dominée par Washington. Dans le sillage de l’élection de Joe BIDEN, son administration avait déjà fait.

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Vladimir POUTINE et Joe BIDEN ont essayé d’aplanir leurs désaccords lors de leur première rencontre

Le mercredi 16 juin 2021 – Piotr SMOLAR

Les présidents américain et russe sont convenus lors de leur premier sommet bilatéral, mercredi à Genève, en Suisse, du retour de leurs ambassadeurs respectifs à Moscou et à Washington.

La rencontre à Genève entre le président des États-Unis, Joe BIDEN, et son homologue russe, Vladimir POUTINE, qui a duré moins de quatre heures, a commencé par une bousculade. Quelques dizaines de secondes consacrées à la séance photo – après une hésitation, les deux dirigeants se sont brièvement serré la main, geste devenu rare en pleine pandémie de Covid-19 –, puis les services de sécurité ont repoussé les journalistes, avec plus ou moins de courtoisie, comme le montre une vidéo du Washington Post.

Mais cet épisode n’a pas donné le ton des échanges. Il faut dire que les deux présidents avaient une excuse pour être pressés : ils devaient évoquer rien de moins que l’Ukraine, la Biélorussie, la désinformation, les attaques informatiques, sans oublier l’opposant russe Alexeï NAVALNY.

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Genève, mercredi 16 juin 2021, Vladimir POUTINE et Joe BIDEN. 2 minutes.

Genève, mercredi 16 juin 2021, Vladimir POUTINE et Joe BIDEN. 3 minutes.

Genève, mercredi 16 juin 2021, Vladimir POUTINE et Joe BIDEN. 2 minutes.

Genève, mercredi 16 juin 2021, Vladimir POUTINE et Joe BIDEN. 7 minutes.

Genève, mercredi 16 juin 2021, Vladimir POUTINE et Joe BIDEN. 55 minutes.

Jeudi 17 juin 2021, Vladimir POUTINE tient des propos TRÈS aimables à l’égard du président Joe BIDEN. 3′.

[Le 17 juin 2021, 17 H35, J. Z., Lausanne] :  Peut-être était-ce un signe positif : Vladimir POUTINE est arrivé à l’heure, mercredi à Genève, pour son entrevue avec Joe BIDEN. Le président russe, coutumier des retards savamment ourdis pour faire tourner en bourrique ses homologues américains, n’avait pas l’intention de rater son entrée en scène. Tellement pressé de passer aux choses sérieuses avec le nouveau locataire de la Maison Blanche qu’il avait fait passer le message aux autorités locales : pas d’accueil en fanfare, de protocole ni de tapis rouge à l’aéroport.