La sphère d’influence de la diplomatie française de plus en plus réduite. Pourquoi ?

Aujourd’hui, Alain JUILLET ancien Haut responsable français chargé de l’intelligence économique , et son invitée, Patricia LALONDE, ancienne députée européenne, apportent quelques débuts de réponses.

Dans leur émission, OPENBOX TV.fr,  Alain JUILLET et Claude MEDORI reçoivent Patricia LALONDE, Vice-présidente du Think Thank géopolitique Géopragma à son retour de Syrie, au moment où ce pays amorce son retour sur la scène internationale. Alain JUILLET et son invitée reviennent sur la réintégration de la Syrie dans l’Organisation de la Ligue Arabe, ils abordent les grands sujets actuels du Proche et du Moyen Orient, et des relations de la Syrie avec le Liban.

 Patricia LALONDE et Alain JUILLET déplorent de concert avec tristesse

l’inconséquence de la diplomatie de la France

Alors qu’en raison de son histoire, la France aurait dû et pu être le pays le mieux informé de la situation en Syrie et agir en conséquence, on est obligé de constater, l’inconséquence de la plupart des décisions prises par les dirigeants français pendant et après cette crise au Moyen-Orient, parmi les plus meurtrières.

Les gouvernants français sont-ils particulièrement mal éclairés par les rapports des diplomates chargés de les informer, ou la diplomatie française, contaminée par l’air du temps idéologique, ne rapporte-t-elle plus, paresseusement et lâchement, que des faits qui ne contredisent pas le récit attendu en haut lieu ?

Depuis 10 ans les engagements diplomatiques, et conséquemment militaires, de la France semblent de plus en plus irréfléchis, tant ils contredisent les intérêts existentiels du pays, de l’humanité, et de la planète ?

Les « croisades » les plus récentes des Occidentaux se sont toutes terminées en catastrophes militaires et géopolitiques, les dirigeants français devraient avoir la sagesse de se demander pourquoi.

En 1994, lorsque Pierre PEAN a publié Une jeunesse française, un récit biographique qui étudie les engagements de François MITTERRAND, on a pu constater que la plupart des journalistes et des experts ne savaient pas que le président de la République avaient reçu la Francisque des mains du Maréchal PÉTAIN.

Ce n’était pourtant pas difficile à savoir. Il suffisait de demander à ceux, encore fort nombreux à l’époque, qui l’avaient eux-mêmes reçue.

On ne peut pas s’étonner d’être mal renseigné, quand, par pur sectarisme, on s’est interdit de pouvoir savoir.

Il suffisait d’interroger largement et longuement les chrétiens d’Orient pour comprendre les erreurs qu’il ne fallait surtout pas commettre, en Irak, au Liban, en Syrie, voire en Turquie.

Malheureusement, en Europe en général et en France tout particulièrement, la parole d’un chrétien est devenue a priori suspecte, surtout si c’est celle d’un catholique.

Pour s’en convaincre il suffit de consulter l’article de Wikipédia consacré à Patricia LALONDE.

On peut lire ainsi :

 Patricia LALONDE, « catholique », oh la la !

[Le 21 août 2023, 18 h00, J-L. L., Nantes] : Depuis la mort du général de GAULLE, la politique étrangère de la France est devenue chaque année de moins en moins compréhensible, pour la majorité des Français, et malheureusement aussi pour la plupart des peuples de la terre. En une soixantaine d’années, les dirigeants français ont accumulé une somme impressionnante d’erreurs d’analyse, en matière, économique, politique et militaire. Ces erreurs sont, à l’évidence, imputables aux présupposés idéologiques qui ont contaminé la quasi-totalité de la classe politique française.

En faisant délibérément abstraction des réalités, des rapports de force effectifs, des attentes de la majorité des populations, des pesanteurs historiques, géographiques et culturelles, les Occidentaux en général, et les Français en particulier, non seulement n’ont jamais pu trouver de solution à leurs problèmes géopolitiques, mais pire, ils ont créé toutes les conditions de leurs futurs problèmes.

Il y a pire que de ne pas venir en aide à ceux qui sont dans le malheur, c’est de leur faire croire que l’on va les aider, alors qu’on sait, ou qu’on devrait savoir que l’on en aura probablement, ni le temps ni les moyens.

Les Européens, cyniquement, défendent aujourd’hui « leurs valeurs » par soldats Ukrainiens interposés. Face à Bachar EL ASSAD, ils ont défendu hier « leurs valeurs » par soldates et soldats kurdes interposés, avec les résultats que l’on connaît.

La France a dû attendre 75 ans pour recouvrer l’Alsace-Lorraine et lancer l’aventure européenne avec l’Allemagne, son ennemi héréditaire. Pourquoi, les deux plus grands pays fondateurs de l’Union européenne, en se prévalant de leur sanglante expérience, n’osent-ils pas dire très amicalement aux Ukrainiens, qu’avant de chercher à reconquérir la Crimée, toute l’Ukraine de 1991, ils devraient penser d’abord à préserver, ce qu’ils ont si héroïquement défendu ?

La Finlande et l’Union soviétique ont fait une guerre stupide pour finir par revenir aux propositions de STALINE en 1939.  Pourquoi les Ukrainiens ne prendraient-ils pas au mot les Russes, en revenant aux accords de Minsk II ?

Ne sont-ils pas libres de leur choix ? À moins que le président ZELENSKY n’ait peur de subir le même sort que son négociateur décédé mystérieusement en mars  2022 ?

[Le 19 août 2023, 20 h30, J-M R., Alet les Bains] : Excellent entretien P. LALONDEA. JUILLET, dont les conclusions me semblent couler de source. Je me souviens qu’au tout début de la guerre en Syrie, une religieuse catholique syrienne, supérieure d’une communauté dont j’ai oublié le nom, avait guidé un groupe de journalistes français et, à mots plus ou moins couverts, avait indiqué que les chrétiens de Syrie soutenaient le gouvernement de Bachar parce qu’il protégeait la diversité religieuse du pays et donc les chrétiens, comme les autres communautés; Cela n’avait pas vraiment plu à ces journalistes qui ne comprenaient pas parce qu’ils soutenaient plutôt les mouvements insurrectionnels « démocratiques » contre Bachar le dictateur sanguinaire. Cette religieuse était pour eux une crypto facho.

Quelques années plus tard quand, dans le cours de la guerre et alors qu’une délégation de l’ONU visitait le pays, des tirs d’armes chimiques avaient intoxiqué voire tué de nombreuses personnes dans un quartier périphérique de Damas (j’en ai oublié le nom), « on » a tout de suite accusé Bachar d’en être responsable, évidemment sans preuves aucunes et sans se poser la question de l’absurdité d’une telle hypothèse : comment, alors qu’on l’accusait déjà d’atrocités ailleurs, chimiques ou pas, aurait-il pu commettre la bêtise d’une telle attaque en la présence d’une commission d’enquête de l’ONU ?… Sans même envisager l’autre hypothèse, bien plus plausible d’une provocation djihadiste pour faire porter le tarbouche à Bachar.

Et l’on voit avec cet entretien que nos gouvernants comme nos médias dominants continuent, là comme ailleurs et avec une obstination têtue, à défendre des politiques qui vont à l’encontre de nos intérêts bien compris, au mépris de toute réalité et refusent le réalisme de nos meilleurs voisins. Hélas !

[Le 18 août 2023, 15 H35, J. M., La Divatte sur Loire] : Pauvre diplomatie, pauvre France !