N°393 Apprendre à se connaître pour pouvoir se comprendre

Le 22 janvier 1963, le Général de GAULLE et le Chancelier ADENAUER signaient à l’Élysée le traité de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et la République Fédérale d’Allemagne.

L’annonce de nouveaux crimes commis par les soldats russes en Ukraine, donne l’occasion aux « experts » des différents plateaux de télévision de faire des déclarations aussi sentencieuses que définitives.

Certains de ces « experts » ne s’intéressent malheureusement au Donbass, que depuis le 24 février. Ils écrivent en effet souvent le nom de cette région de l’Est de l’Ukraine, avec un m au lieu d’un n. Le plus grave est qu’ils semblent vouloir oublier l’histoire de la réconciliation franco-allemande.

Comment des experts, dont beaucoup ont fait Sciences Po, peuvent-ils déclarer, sérieusement et continûment, que les crimes de POUTINE sont tels, qu’ils condamnent la Russie au banc d’infamie, et que la haine des Ukrainiens pour les Russes est désormais inextinguible ?

Leurs déclarations traduisent donc en fait plus un souhait, qu’un regret.

Tout faire pour affaiblir la Russie, tout faire pour que l’Europe de l’atlantique à l’Oural ne voit jamais le jour, est le vœu le plus cher des États-Unis. Les « experts », dont l’immense majorité n’imaginent l’avenir de l’Union européenne que sous protectorat américain, émettent bien sûr le même vœu.

L’Union européenne a fait de la concurrence libre et non faussée l’alpha et l’oméga de sa politique économique.

En matière de concurrence, en paroles, les Américains professent les mêmes principes, mais depuis l’instauration du plan Marshall, dans les actes, chaque fois qu’ils considèrent que leurs intérêts vitaux sont menacés, ils imposent leurs règles du jeu.

Les États-Unis savent qu’ils pourront de moins en moins imposer leurs diktats dans le monde. Ils savent que la Chine ne tardera pas à devenir la première puissance économique mondiale.

Ils savent aussi que si l’Union européenne et la Russie unissaient leurs forces ils deviendraient, au sens figuré et au sens propre, les rois du pétrole.

En Russie se trouvent, en quantité, tous les éléments chimiques que Dmitri MENDELEÏV, né au cœur de la Sibérie, a classés. En Europe se trouvent en nombres tous les ingénieurs et les savants capables d’en faire le meilleur usage.

L’union de l’Europe et de la Russie est le cauchemar des Américains, car si d’aventure cela se produisait, elle créerait un immense espace économique autosuffisant dans tous les domaines.

L’idée d’un rapprochement franco-allemand avait germé dans la tête de nombreux Français et de nombreux Allemands, bien avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, cela donna malheureusement, pour tous ceux qui voulurent griller les étapes, l’occasion de se fourvoyer dans la collaboration avec le régime nazi. Le premier secrétaire de la fédération de Paris de la SFIO, Marcel DÉAT, fut de ceux-là.

Moins de 20 ans après les massacres d’Oradour-sur-Glane, le 22 janvier 1963, le Général de GAULLE et le Chancelier ADENAUER signèrent à l’Élysée le traité de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et la République Fédérale d’Allemagne.

À moins de considérer que les Russes et les Ukrainiens ne sont pas des êtres humains comme les autres, à moins de les raciser, voire de les racialiser, il n’y a nulle raison qu’ils ne puissent se réconcilier , si personne ne s’oppose à leur volonté de vivre en bon voisinage.

Les Français et les Allemands ont apporté la preuve il y a 60 ans que c’était possible.

Le 22 janvier 1963, signature à l’Élysée du traité marquant la réconciliation de l’Allemagne et de la France

Dès 1989, ICEO avait conscience des risques liés aux déséquilibres entre l’Est et l’Ouest de l’Europe

Depuis sa création, pendant 33 ans, ICEO a réussi à mettre en œuvre de très nombreux programmes de coopérations ayant tous pour but de réduire le plus rapidement possible la fracture existant entre la partie Est et la partie Ouest de l’Europe.

Trois ans avant la chute du Mur de Berlin, dans le cadre des missions variées qu’ils avaient eu l’occasion d’effectuer au-delà du rideau de fer, la plupart des futurs fondateurs de l’Association avaient déjà pu établir la liste des transferts de technologie les plus urgents à réaliser.

Ce qui explique le grand nombre d’actions de coopération qui ont pu être lancées dès les premiers mois d’existence d’ICEO.

Au cours du temps, les activités pratiques diverses et variées de l’Association se sont fait largement connaître et reconnaître pour leur qualité. Par contre les analyses et les études géopolitiques, qu’ICEO a faites, dès ses premières années, n’ont pas toujours eu la diffusion qu’elles auraient mérité d’avoir.

C’est pourquoi il nous semble utile de rappeler, notamment aux membres de l’Association qui pourraient l’avoir oublié, analyses et débats dont ICEO peut tirer la plus légitime fierté.

Il faut aussi remarquer, l’ancienneté de la clairvoyance des rédacteurs de l’Association.

Après 30 ans, la relecture des documents rédigés durant la crise Yougoslave, permet de vérifier que les auteurs des articles ont fait preuve d’une très grande lucidité. Si les analyses d’ICEO, restent si pertinentes, c’est parce que ceux qui les effectuent ont une très grande et très ancienne connaissance des situations et des sujets qu’ils étudient.

Russie et Union Européenne : mariage improbable et divorce impossible ?

un bon allié n’est pas celui qui accepte de faire avec vous toutes vos bêtises,

mais celui qui vous aide à ne pas les faire

Russie et Union Européenne : mariage improbable et divorce impossible ?

[Le 20 mai 2022, 19 H35, Z. A., Meknes] : Au Maroc on commence à souffrir sérieusement de la crise en Europe Orientale.  Notre opinion sur la pénurie d’aliments dans le reste du monde est très très sévère avec TOUS les belligérants.

[Le 20 mai 2022, 14 H35, P. M., Nîmes] : Effectivement dès 2009 cela sentait le gaz. Dommage que tant de responsables politiques aient eu le nez bouché!