N° 476 Mort de Serge RENAULT le 26 février 2024 à l’âge de 96 ans

ICEO a la tristesse de vous informer du décès d’un de ses tout premiers adhérents.  Merci Serge pour tout ce que tu nous a donné généreusement à voir et à entendre, tant en Roumanie qu’en France.

Les membres d’ICEO adressent à sa fille Dominique, et à la famille du défunt, leurs plus sincères condoléances.

6 mars 2024, obsèques de Serge RENAULT à l’église Don Bosco …

Témoignage d’affection d’un des petits-enfants de Serge

Un cercueil on ne peut plus simple, sans fleurs ni couronne

Derniers instants de Serge dans l’église où il est si souvent venu accompagné de sa femme 

Un dernier témoignage d’estime et d’affection de deux responsables d’ICEO pour un ami, oh combien fidèle

Un clin d’œil ? Face l’église Don Bosco, une plaque qui rappelle les toutes premières aventures d’CEO.

 Serge RENAULT, un adhérent d’ICEO on ne peut plus fidèle

Le procès verbal de l’assemblée constitutive de l’Institut de Coopération avec l’Europe Orientale (ICEO) à été signé le 15 décembre 1989 par les douze membres fondateurs de l’Association au domicile de l’un d’entre eux, mais c’est à la Faculté de Pharmacie de Montpellier, dans le bureau du professeur Jean CASTEL, que l’idée de créer ICEO est née, et c’est de là que les premières actions de coopération ont été conçues et lancées, notamment la première mission exploratoire en Roumanie, dés fin décembre.

Paradoxalement ce n’est pas dans le domaine de la Pharmacie qu’ICEO a le plus élaboré et effectué des actions de coopération, mais dans le domaine agricole, notamment viticole.

La commission agricole d’ICEO a ainsi eu la chance de compter dans ses rangs la plupart des responsables agricoles du Languedoc-Roussillon, ainsi que la plupart des chercheurs de l’INRA les plus impliqués dans des programmes de collaboration avec leurs homologues dans les PECOS.

Liste non exhaustive [entre crochets les dates d’adhésion] :  ABBAL Philippe, ASSELIN Christian, AURÉJAC Rémi [1991], BARCIET Jean, BLAISE Alain, BON Claude [1991], CABANIS Jean-Claude, CARBONNEAU Alain, DUBIN François [1991], ESCUDIER Jean-Louis, GIRAL Bernard, GOUZON André, GRANIER Jean-Philippe, GUIRET-ROYER Ghislaine, LABONNE Michel [1989], Étienne MONTAIGNE, MONTIGAUD Jean-Claude, PAGÈS Ombeline, POULARD Alain, POULIQUEN Alain [1989], RENAULT Serge [1991]. …

Dernier cité dans cette liste alphabétique, Serge RENAULT fut un des tous premiers adhérents d’ICEO. Devenu membre de l’Association dès le 7 novembre 1991, il fut un des pionniers de la commission agricole, immédiatement engagé dès son adhésion, dans toutes les actions de coopération lancées en Roumanie . Avant la fin de l’année 1991, ICEO avait accueilli beaucoup de nouveaux membres. Malheureusement, nombre d’entre eux, ceux qui étaient venus plus pour recevoir que pour apporter, n’ont fait que passer.  Heureusement, à côté de ces coopérants de peu de conviction, ICEO avait aussi su, et pu, accueillir des personnalités conscientes que sans la durée aucune collaboration ne peut donner de fruits. Le futur président d’ICEO de 1994 à 2003, Pierre BECQUÉ, à rempli son bulletin d’adhésion le 29 novembre 1991, et Philippe, son frère, le 9 décembre.

La coopération avec la Roumanie avait dès lors tout pour aller vite et loin.

21 mars 1992, accueil par ICEO de la première délégation roumaine …

Accueil d’une première délégation de 14 responsables agricoles du Judet de Dolj (Craiova)

Serge RENAULT, Claude BON et Michel LABONNE font partie du comité d’accueil scientifique et technique

Pour les traductions, ICEO a fait appel au docteur Vlad TICA et à Kati NISIPEANU

Grâce à ICEO, le docteur Vlad TICA était à Montpellier depuis la fin du mois de mars 1990. Il effectuait ses études de spécialité en Gynécologie. Voir : N° 386 Du docteur Vlad TICA au professeur TICA, en passant par Montpellier, via ICEO.

Kati NISIPEANU est la seconde fille du professeur Marin NISPEANU. Voir : N° 387 L’écho de la Mayre – Journal communal de Jacou Janvier 1990, et N° 112 Mort de notre ami de Craiova, le professeur Marin NISIPEANU.

Aux cours de leurs missions en Roumanie les responsables d’ICEO, notamment Serge RENAULT et Michel LABONNE, ont été le plus souvent hébergés chez Marin NISIPEANU.

11 au 25 avril 1992, la mission la plus mouvementée de l’histoire d’ICEO …

Les trois mousquetaires :

Objectif de la Mission :

Retrouver à Craïova les responsables agricoles du judet de Dolj reçus au mois de mars à Montpellier. Faire le point de la situation. Visiter plusieurs sites pour évaluer les besoins. Rencontrer des responsables du ministère de l’Agriculture, voire rencontrer le ministre, comme cela à déjà eu lieu.  Passer à l’aller par la Bulgarie, à Sofia, pour revoir les amis bulgares, devenus des correspondants d’ICEO.

En raison de la guerre en Yougoslavie, en 1992,  il n’est pas possible de passer directement de Croatie à la Serbie.  Il faut passer par la Hongrie.

Départ de Montpellier le 11 avril, direction Craïova via la Hongrie et Sofia. En 2024, Montpellier-Sofia 2039 km

Montpellier – Gênes 522 km

Lubljiana – Dombovar 364 km

12 avril Subotica – Dombovar 171 km – halte de nuit

14 avril – Budapest – Pirot 682 km – halte de nuit

Sofia – Vidin 199 km

Craiova  – Segarcea – Craïova 31 km

Bucarest – Craiova 234 km

11 avril – Gênes – Lubjiana 621 km – halte de nuit

Dombovar – Subotica 171 km

13 avril Dombovar – Budapest 169km – halte de nuit

15 avril – Budapest – Sofia 770 km – halte de nuit

16 au 23 avril – Vidin – Craiova 101 km –  8 nuits

Craiova – Bucarest 234 km

24 avril – Craiova – Budapest 628 km – halte de nuit

Retour à Montpellier par avion le 25 avril : Budapest – Orly – Montpellier

Après une halte à Lubljiana le 11 avril au soir, arrêt le 12 à midi à Dombovar (Hongrie) pour le déjeuner

En milieu d’après-midi, arrivée au poste frontière après avoir dépassé une file de 8 kilomètres de camions.

Pierre au volant : « sortez vos passeports, bientôt en Serbie ». Serge à l’arrière : « j’ai oublié ma sacoche ».

Une « bonne idée », qui aurait pu finir de façon dramatique

En arrivant au poste frontière de Tomba, les quatre passagers de la voiture étaient tout joyeux. Depuis Montpellier tout allait pour le mieux. Le bon déjeuner pris au restaurant de Dombovar avait réjoui les cœurs.

À cause de la guerre entre la Serbie et la Croatie, la zone frontière entre la Hongrie et la Serbie était envahie par une queue de camions de 8 kilomètres de long. Mais par bonheur, les voitures n’étaient pas nombreuses, et surtout n’étaient pas tenues d’attendre derrière des camions.

Les 4 Montpellierains pouvaient donc espérer rouler bientôt en Serbie, direction Sofia, si, si la sacoche de Serge, contenant tous ses papiers, n’était restée dans salle du restaurant.

Il fallait bien évidemment que Serge retourne à Dombovar pour récupérer sa sacoche. Il fallait aussi qu’un chauffeur expérimenté (?) le conduise. Mais à quoi bon faire un aller-retour à quatre ?

L’idée de laisser 2 des passagers à l’arrêt à la frontière, en attente, au repos, tandis les 2 autres partent récupérer la précieuse sacoche, est immédiatement adoptée et mise en application. Le chauffeur, Angel, a environ 300 kilomètres à effectuer. Selon les estimations, les 4 aventuriers peuvent ainsi espérer, une fois réunis, passer la frontière avant la nuit.

La nuit tombe. L’attente à la frontière devient pesante et inquiétante. Depuis bientôt 4 heures qu’ils restent devant la barrière, les 2 Français n’ont pas manqué de se faire remarquer par la police des frontières hongroise.

Vers 21 heure, un policier hongrois, hèle les 2 français et les invite à venir répondre au téléphone à un appel provenant de l’ambassade de France à Budapest.

Pierre, le propriétaire de la voiture, apprend que Serge et Angel sont sortis de la route en entrant dans Dombovar. Le fonctionnaire de l’ambassade semble très étonné que le propriétaire soit finallement si peu affecté par l’annonce de l’accident. Il ne mesure pas que c’est sa façon d’annoncer l’événement qui seule a été angoissante. Serge et Angel sont sortis totalement indemnes de la carcasse. Au lieu de commencer par-là, il a mis un temps fou avant de livrer cette information capitale.

Pierre et Michel réussissent à joindre rapidement Serge et Angel par téléphone à Dombovar. Le policier hongrois avec lequel ils échangent depuis le début de cette folle aventure, leur commande un taxi pour les conduire retrouver leurs 2 amis.

À minuit les quatre Montpelliérains sont de nouveau ensemble dans un hôtel à Dombovar.

Pierre et Michel apprennent les circonstances de l’accident. Un propriétaire de bar qui a coupé la route à Angel à angle droit, l’a envoyé finir sa route dans le fossé. Le propriétaire est un complice de la police. Cette information n’est pas anodine, car lorsque les assistants de l’assurance, la MAIF, apprennent les grossières et évidentes falsifications du constat de la police, ils proposent à l’assuré, Pierre, de prendre en charge les frais et les moyens nécessaires à la poursuite de la mission, sous réserve que les 4 passagers fassent, une fois revenus en France, 4 rapports très circonstanciés et documentés sur la façon délibérément malhonnête dont la compagnie d’assurance hongroise instruit le dossier d’accident.

Reste à poursuivre la mission.

Le 13 avril, dès la fin de matinée, grâce à un « officier traitant » immédiatement dédié, tous les problèmes liés à ce dossier de sinistre particulier sont en voie de résolution.

1° Récupération de l’épave et gestion de son devenir.

2° Prise en charge des frais de taxi pour aller à Budapest.

3° Prise en charge des frais d’hôtel et de restauration à Budapest du 13 et du 24 avril.

4° Mise à disposition dans un garage de la banlieue de Budapest d’une voiture de location.

5° Prise en charge et réservations des billets d’avion pour rentrer à Montpellier.

La mission continue grâce à la MAIF. Vive la MAIF !

Le 13 avril au matin après le petit déjeuner à l’hôtel, les rescapés de l’accident se sentent encore tout penauds.

En découvrant sa voiture accidentée Pierre dédramatise : « un problème d’assurance et de carrossier »

Pas question d’arrêter la mission. La MAIF se montre exceptionnelle. Elle prend tout les frais en charge.

Pour continuer il faut, le constat de la police, et aller à Budapest avec l’épave pour récupérer la voiture louée

Les 4 passagers, et l’épave, en route pour la banlieue de Budapest, où les attend leur voiture de location

Le 14 avril au matin, départ de Budapest à bord de la voiture de location retenue par la MAIF.

À la nuit tombée, arrêt dans un hôtel routier à Pirot, à moins de 100 km de Sofia. Angel absent boude.

Le 15 avril, les 4 Français débarquent dans l’appartement où vivent Guéneta, Varban et Vassil  VARBANOV

Angel boude toujours, et a beaucoup de mal à esquisser un sourire.

Habitant en plein centre de Sofia, les VARBANOV ont vu souvent passer des adhérents d’ICEO.  Trop ?

Le 16 avril, les 4 Français sont accueillis 8 jours, à Craïova, par Marin NISIPEANU et son amie Illiana

Serge et Pierre saluent Dora, Artur et Andreï TICA, les parents et le frère de Vlad.

Les parents de Vlad et sont frère Andreï sont tous les trois médecins. Dora gynécologue et Artur anesthésiste

Visite d’un grand élevage de porc. Serge expert prend des notes et posent de nombreuses questions.

En 1992, les responsables agricoles parlent souvent français. Serge peut échanger sans interprète.

Déplacement à Bucarest où Michel et Pierre retrouve Yvonne GHITA.

Visite au ministère de l’Agriculture

Visite d’une laiterie industrielle et coopérative

Blouses obligatoires

Le bonnet en option pour ceux qui jouent aux débiles

Invitation à une soirée grillades et musique traditionnelle chez « FIRAN »

« FIRAN » à la droite de Serge

Visite  à l’école d’Agriculture de Craïova

Invitation à une nouvelle soirée

Angel ne boude presque plus.

Visite de la cave royale de Segarcea. Invitation à déjeuner.

Les dégustations vont pouvoir commencer.

Georges FRÊCHE a signé le livre d’or en 1991

Le déjeuner et la dégustation ont commencé

Le trésor de Segarcea, des milliers de bouteilles de tous les millésimes, pour tous les âges

Le 24 avril, la veille du retour en France. Au dîner, Angel ne boude plus. La MAIF attend notre rapport.

Le 25 avril après-midi, arrivée à Orly. Surprise, Alain POULIQUEN attend lui aussi l’avion pour Montpellier.

Juin 1996, Serge RENAULT au côté du président d’ICEO, Pierre BECQUÉ …

Un ancien directeur de la Coopérative Agricole du Lauragais et un notaire au service de la Roumanie

18 décembre 2007, Assemblée générale d’ICEO, Serge présent …

Serge resté longtemps un des membres les plus actifs du Conseil d’Administration d’ICEO

30 décembre 2022,  fidèle parmi les fidèles, la cotisation de Serge …

 Serge, toujours parmi les tout premiers à renouveler le paiement de sa cotisation annuelle 

27 mars 2023, obsèques de Paulette RENAULT, à l’âge de 95 ans …

 Les obsèques de Serge et de Paulette célébrées dans le même lieu, à un an d’intervalle, presque jour pour jour  

Cliquer sur l’image correspondant à votre choix. Message via ICEO ou message direct à la famille.

[Le 8 mars 2024, 9 H00, F. D. Montbazin] : Bonjour, J’ai [lu] et relu et remercie ICEO de cet hommage à Serge qui dans sa vie professionnelle et ses engagements a été au service des agriculteurs dans la région et en Roumanie. Il a été également au service des étudiants de l’Agro où j’avais apprécié son soutien aux groupes de projets des deuxièmes années, une initiative qui à l’époque était parfois contestée
François DUBIN ancien vice-président de l’Agro.

[Le 7 mars 2024, 19 H05, B. B. Claret] : Qu’il est triste de voir partir l’un après l’autre les chevilles ouvrières d’ICEOSerge était l’un de ceux là et il a participé activement à la qualité de la commission agricole de notre Institut. Que de souvenirs, notamment en Roumanie, de ces rencontres avec des ingénieurs agronomes curieux de découvrir les méthodes françaises et des viticulteurs fiers de nous faire découvrir leur production quelque fois un peu verte.  Adieu Serge et merci de ton engagement sans faille. 

[Le 5 mars 2024, 18 H15, A. B. Grabbels] :  Je suis très touché par cette nouvelle !

[Le 5 mars 2024, 14 H05, J-M. R., Boujan-sur-Libron] : Serge RENAULT, un de plus de la vieille garde qui disparait et que j’aimais bien pour sa personnalité et pour l’humour qu’il manifestait souvent dans nos réunions, en plus de ses réflexions toujours pertinentes et pondérées, réunions dont la dernière à laquelle il avait participé date de bien longtemps déjà. Malheureusement, le 6 mars et depuis Béziers, je ne serai pas disponible pour venir à Montpellier. Que sa famille reçoive mes condoléances de secrétaire général à sa famille avec les condoléances collectives d’ICEO. Requiescat in Pace. Je pense que Serge l’a bien mérité, donc paix à son âme.

[Le 3 mars 2024, 17 H25, B. B., Saint Clément de Rivière] : Bonjour à tous.Bien triste nouvelle…. Mais, comme l’indique Étienne son souvenir reste et restera très présent à ICEO. Je regrette sincèrement de ne pouvoir être présente que par le cœur et la pensée, n’étant pas à Montpellier ce jour là. Bien à vous tous.

[Le 3 mars 2024, 13 H05, E. M., Montpellier] : Le souvenir de Serge RENAULT tant à ICEO qu’à Montpellier SupAgro reste très présent. Toujours positif et constructif. En Algérie je ne pourrai pas participer à la cérémonie des funérailles. Je serai de tout cœur avec vous. Amicalement.