N° 118 The shape is the bottom that goes back to the surface

(La forme c’est le fond qui remonte à la surface)

Ici Strasbourg : les américanophones parlent aux américanophones ?

À l’heure du Brexit au Royaume-Uni, des gilets jaunes en France, et de la multiplication  des votes populistes dans les 28 pays de l’Union européenne, la future présidente de l’Union européenne, Ursula von der LEYEN, a cru judicieux de prononcer son premier discours devant le parlement en anglais, penn da benn, (de bout en bout) comme on dit en breton.

Alors qu’ayant vécu en Belgique, elle parle couramment français, alors qu’en raison de ses longs séjours en Angleterre et aux États-Unis, chacun sait qu’elle est fluent in English, pourquoi n’a-t-elle pas utilisé la tribune qui lui  était offerte le 16 juillet à Strasbourg, devant les parlementaires européens, pour faire valoir, de façon formelle, qu’avec elle le plurilinguisme ne serait plus un mot creux.

Il faut malheureusement se rendre à l’évidence, Ursula von der LEYEN est une Allemande qui parle français, mais d’évidence elle pense américain, il n’est donc pas étonnant  qu’elle veuille surtout s’exprimer en Globish.

Le trilinguisme, première marche vers le multilinguisme, n’est pas une lubie de conservateur attardé, c’est le passage obligé de tous ceux qui se prétendent respectueux de la diversité culturelle

C’est pourquoi, depuis 2004, pour lutter contre le monolinguisme anglais, qu’ils savent mortifère pour l’Union européenne, l’Institut de coopération avec l’Europe Orientale et le recteur de l’Université Jagellonne (Cracovie), le professeur Franciszek ZIEJKA, ont tout fait pour promouvoir le principe du trilinguisme institutionnel en Europe.

Les nations d’Europe, unies dans la diversité, ou concurrentes dans la globalité ?

Dans l’article publié dans l’hebdomadaire Marianne, le 27 septembre 2019, Benoît  DUTEURTRE fait part de ses inquiétudes.

Les 28 États de l’Union européenne, ont reconnu 24 langues d’usage au sein du parlement européen. Toutes ces langues sont censées être égales en dignité. Malheureusement on peut facilement vérifier que certaines sont plus égales que d’autres.

L’allemand et le français, qui devraient être systématiquement utilisés en tant que langues officielles de travail, au même titre que l’anglais, sont de plus en plus oubliés.

Pour les 21 autres langues la situation est pire encore. Avec une grande duplicité, les sites web de l’Union européenne laissent accroire que les documents sont disponibles dans toutes les langues. Malheureusement, comme dans les magasins de l’Union soviétique, s’il y bien les étiquettes, il n’y a le plus souvent pas le produit qui correspond.

Nous avons vu que, le 16 juillet 2019,  candidate à la présidence de la Commission européenne, Ursula von der LEYEN avait prononcé son discours d’ouverture de la session plénière du Parlement européen en anglais. Étant donné l’importance de cette prise de parole, on pouvait imaginer que son message serait rapidement traduit, en plus des langues de travail (allemand et français), sinon dans toutes les  langues, du moins dans les plus importantes (en nombre de locuteurs).

Après plus de deux mois, où en sont les traductions ?

Comme vous pouvez aisément vérifier, les traductions en allemand et en français sont seules disponibles.

Que des traductions ne soient disponibles, ni en espagnol, ni en portugais, ni en italien, laisse absolument rêveur.

 

Pas étonnant que l’Union européenne soit inaudible au niveau international !

En matière de plurilinguisme, le nouveau président du Parlement européen élu le 3 juillet , David Maria SASSOLI, ancien journaliste, n’est pas en reste.

 

Les communiqués de presse qui émanent du secrétariat de la présidence du PE font la part très belle à l’anglais.

[Le 30 septembre 2019, 15 H55, C. H., Paris] : Rien à ajouter !