N° 411 Récit rocambolesque d’un voyage de Georges FRÊCHE rocambolesque.

Il y a aujourd’hui 12 ans, Georges FRÊCHE mourait à l’âge de 72 ans. Hier, pour raviver la mémoire de ses plus anciens lecteurs, Midi-Libre a mis sa photo en première page, et a rappelé les conditions de sa disparition brutale.

 

Quand on demandait au professeur CASTEL, à quoi sert la coopération internationale, il répondait immanquablement en souriant : çà sert à ne pas lire le journal comme tout le monde.

Le récit du dernier voyage de Georges FRÊCHE publié dimanche dans Midi-Libre donne à la boutade de Jean CASTEL tout son sel. Pierre CHEVALLET, le secrétaire général d’ICEO a vécu étroitement à ses côtés les quatre jours que le président du Languedoc-Roussillon passa à Sofia, il a donc le devoir de rectifier les quelques inexactitudes que l’on trouve dans l’article, et surtout celui de ne pas garder pour lui tout seul ce qu’il  a vu et entendu à l’occasion du New Policy Forum.

L’annonce du décès de l’ancien maire de Montpellier le dimanche 24 octobre fut une grande surprise pour tous ceux qui ne l’avaient pas vu de près depuis longtemps. Mais pour ses proches, qui avaient su garder toute leur lucidité, il devenait chaque jour un peu plus évident, que ses excès et son état de santé lui prédisaient un bien mauvais sort.

Le vendredi 8 octobre vers 11 heures, en l’aidant à marcher pour rejoindre les toilettes les plus proches lors de la pause café, le responsable d’ICEO put constater à quel point la santé de Georges FRÊCHE était déficiente, et combien la soirée passée au restaurant arménien Egur Egur pour fêter leurs folles retrouvailles, le mercredi 6, après 19 ans de séparation, lui avait été néfaste, l’obligeant à garder la chambre toute la journée du 7 octobre.

Sofia, le 6 octobre 2010, de folles retrouvailles avec Georges FRÊCHE

Les murs et les serveurs du salon-bar de l’hôtel Sheraton de Sofia doivent en avoir gardé la mémoire. En effet, l’entrée dans la salle de Georges FRÊCHE , le mercredi 6 octobre 2010 vers19 heures , fut si tonitruante et si théâtrale que seuls les sourds-aveugles pourraient l’avoir oubliée.

Dès qu’il aperçut, au centre de la pièce assis, devant un verre de Dimyat, celui qu’il avait demandé à Jean-Pierre FOUBERT de trouver et de convoquer à venir à lui à son hôtel, l’ancien maire de Montpellier se mit à crier, en faisant des moulinets avec sa canne : « comment il va ce Chevallet ? ».

Le tout jeune député FRÊCHE, et le tout nouvel adhérent au Parti socialiste, CHEVALLET, se sont vus pour la première fois le jeudi 10 octobre 1974, au siège du PS, alors rue Collot. La rencontre a eu lieu très tard dans la soirée, car l’élu n’est arrivé à la réunion de section qu’après son retour à Montpellier, par le dernier train de Paris.

Leur première discussion, qui se tint après la réunion, fit comprendre immédiatement à l’adhérent néophyte que Georges et lui n’avaient pas adhéré au PS exactement pour les mêmes motivations.

C’est pourquoi, pendant 17 ans, jusqu’en 1991, leurs relations au cœur du PS ont été le plus souvent tendues, voire carrément tumultueuses, à quelques rares exceptions près, notamment à chaque fois que Georges, bluffé par son énergie et ses dons d’organisateur, tentait d’attirer CHEVALLET dans son orbite.

Lorsqu’il est arrivé à Sofia en octobre 2010, le président de la région du Languedoc-Roussillon savait qu’il avait atteint le sommet de sa gloire, de sa puissance, et de sa légende. Il savait qu’après sa réélection en 2008 à la présidence de l’agglomération de Montpellier, sa belle réélection en mars, malgré la candidature contre lui de la maire socialiste de Montpellier, constituerait probablement son dernier chef-d’œuvre électoral.

Il connaissait parfaitement, avant de venir en Bulgarie, les raisons pour lesquelles le New Policy Forum l’avait invité. Le fait qu’il ait accepté de répondre à cette invitation dès qu’elle lui fut adressée, était la preuve de son désir d’accéder aux demandes du président GORBATCHEV.

Depuis 1973, depuis sa première élection comme député, Georges FRÊCHE a été sollicité des milliers de fois par des électeurs qui lui demandaient assistance, mais parmi tous ceux auxquels il est venu en aide, aucun à ses yeux n’avaient son envergure intellectuelle.

Pouvoir faire venir l’ancien président de l’URSS à Montpellier, faire sa rentrée à ses côtés dans la grande salle du Corum, le présenter (longuement) et le faire applaudir (longuement) par toute l’assistance debout, c’est le vœu que Georges FRÊCHE avoua le soir même de son arrivée à Sofia. Il aurait pu ajouter : après avoir vu ça on peut mourir tranquille.

Bien sûr ce cadeau, qu’il pouvait seul se faire à lui-même, lui était apporté par un ancien emmerdeur du CERES, mais en 2010, le président FRÊCHE n’avait plus rien à craindre en l’acceptant, bien au contraire.

C’est pourquoi, pour le président, en retrouvant son très tenace ancien adversaire politique, l’heure n’était plus aux affrontements stériles, mais le temps compté était venu d’œuvrer de concert, juste pour le bonheur du travail utile, intelligent et bien fait.

Georges FRÊCHE était un homme pressé. En vieillissant ce trait de caractère n’avait fait qu’augmenter chez lui. À peine assis , enfoncé dans son fauteuil, il voulut quitter l’hôtel, pour s’éloigner au plus vite de la salle où se tenait le dîner cocktail d’accueil des invités du New Policy Forum.

Ce soir là, il n’aspirait qu’à dîner à trois, entre Montpellierains, dans un bon restaurant, chargeant le responsable d’ICEO de choisir et comment, puisque connaisseur de la ville depuis longtemps (1965).

Vassil VARBANOV, correspondant d’ICEO à Sofia depuis 1990, avait fait découvrir, aux amis de l’Association en mission en Bulgarie, le charme d’un restaurant arménien.

Le choix du lieu était donc des plus simples, par contre , comment s’y rendre posait un problème, car le président ne pouvant faire le parcours à pied, bien qu’il ne soit que d’un kilomètre, il fallait faire appel à un taxi, et donc connaître précisément le nom et l’adresse du restaurant.

Vassil, appelé par téléphone à la rescousse, résolut promptement le problème. Il appela le restaurant pour vérifier qu’il y avait une table libre, puis demanda au réceptionniste de l’hôtel d’écrire en cyrillique le nom du restaurant : Егур Егур (Egur Egur).

Lorsque Vassil apprit que le taxi était pour le maire de Montpellier, son sang de passionné de rugby ne fit qu’un tour et il lança : « tu peux dire à ton maire que je vais passer le saluer au restaurant pour discuter SÉRIEUSEMENT rugby avec lui ! ».

Le salon-bar de l’hôtel Sheraton de Sofia 

Le 6 octobre 2010, un dîner propre à marquer les corps et les âmes

Vassil avait réservé une très grande table au milieu de la salle. FRÊCHE s’assit en bout de table, le dos au pilier central de la pièce et plaça CHEVALLET à sa droite et FOUBERT à sa gauche. Au cas où un doute aurait pu persister, à peine assis, il déclara d’une voix forte : « on n’est pas là pour plaisanter, CHEVALLET commande tout de suite à boire et à manger ».

Après avoir commandé d’urgence une bouteille de Mavrud et un plateau de charcuterie, le secrétaire général d’ICEO tendit au président de la région LR les 2 feuillets (A3) de la communication qu’il devait résumer en 15 minutes le lendemain devant le président GORBATCHEV et devant la soixantaine d’invités au New Policy Forum.

Georges FRÊCHE se lança immédiatement dans la lecture des 8 pages serrées. Après 10 très longues minutes d’attente le verdict tomba. Dans un geste théâtral il replia le document et le jeta au bout de la longue table en lançant : « je suis d’accord sur tout ! ». Le vin et la charcuterie étaient arrivés sur la table, il ajouta : « allez maintenant on mange et on boit ! ».

Grand soupir de soulagement pour le responsable d’ICEO qui craignait plus que tout que le grand Georges ne le contredise pendant ou après son exposé. Il ne savait pas alors qu’il n’assisterait pas le lendemain à son intervention, ni d’ailleurs à aucune autre.

Maintenant que plus rien n’était susceptible d’entacher la « lune de miel » de leurs retrouvailles, l’exercice de confrontation et de disputatio moderne qu’ils affectionnaient passionnément tous les deux pouvait reprendre après une interruption de près de 20 ans.

Tandis qu’ils mangeaient tout ce qui passait à portée de leur fourchette, et qu’ils buvaient tout ce qui pouvait remplir leurs verres, FRÊCHE (exclu du PS le 27 janvier 2007) et CHEVALLET (démissionnaire du PS en 1991) prirent un évident plaisir à discuter, à se chicaner gentiment, et à dire beaucoup de mal du Parti socialiste, juste pour le plaisir d’avoir eu raison parmi les premiers.

Lorsque le membre d’ICEO, qui avait assisté le 17 septembre 2010 à la longue inauguration des premières statues dressées sur la Place des grands Hommes sur le site de l’Odysseum, fit remarquer au professeur d’Histoire du droit que ses exposés brillants manquèrent de rigueur historique, notamment lorsqu’il évoqua le débarquement en Normandie, Georges, goguenard, lui répondit : «mon pauvre ami, à part des mecs comme toi qui peut relever mes erreurs». En entendant ces propos Pierre CHEVALLET comprit mieux pourquoi, tout en reconnaissant ses dons d’orateurs, les collègues de Georges FRÊCHE souriaient un peu lorsqu’on s’extasiait devant eux pour sa grande érudition.

Vers 23 heures, l’arrivée de Vassil, et de son ami, mit fin aux débats entre Montpelliérains. Les deux jeunes habitants de Sofia, tous deux parfaitement francophones pour avoir été longuement scolarisés en Algérie, firent une forte impression sur le président de région : « mais tu les sors d’où ces deux là ? ».  Lorsque Vassil commença à parler rugby, FRÊCHE tout espanté répéta : « mais tu le sors d’où celui-là ? »

Georges commit alors malheureusement une erreur qui lui fut dommageable, il tint absolument à accompagner les Bulgares en buvant avec eux de la Rakjia.

Le 6 octobre 2010 à Sofia, au restaurant arménien Egur Egur

Georges FRÊCHE et Pierre CHEVALLET se cherchent et se retrouvent après une séparation de 19 ans

Vassil, le correspondant d’ICEO en Bulgarie, son ami, et Jean-Pierre FOUBERT sont témoins de l’évènement

Le 9 octobre, des engagements tenus au-delà de la mort

Le samedi matin, Georges FRÊCHE a fortement insisté pour revoir cet « emmerdeur de CHEVALLET », avant de s’envoler pour la Chine. Cette demande pressante s’explique à l’évidence par la forte impression que la soirée du 6 octobre au restaurant arménien avait produite sur lui.

Ce soir là en effet, au cours du dîner, et plus encore lorsque Vassil et son ami ont débarqué au restaurant pour finir la soirée avec les trois Français, comme il avait été convenu, l’animal politique qui était resté maire de Montpellier pendant plus de 27 ans, a pris pleinement conscience de l’erreur qu’il avait commise en se privant délibérément des conseils et de l’assistance des experts confirmés d’ICEO en matière de coopération internationale, notamment dans les pays de l’Europe orientale.

Avant de quitter Sofia en fin de matinée, au bar de l’hôtel Sheraton, en buvant un dernier café, Pierre CHEVALLET eut la grande satisfaction d’entendre Georges FRÊCHE lui confirmer la ferme volonté qu’il avait de tenir rapidement les engagements qu’il avait pris vis à vis de Mikhaïl GORBATCHEV et d’ICEO :

  • Premier semestre 2011: sortie et présentation, dans un grand amphithéâtre universitaire, de la version française du livre d’Andreï GRATCHEV : Gorbatchev’s gamble .
  • Second semestre 2011: accueil par la Région Languedoc-Roussillon d’une prochaine conférence du New Policy Forum, ayant pour thème : L’Islam, l’Union européenne et la Russie.
  • Enfin, dés que possible, organisation d’un match de rugby à XV en Languedoc contre les joueurs du club parrainé par Vassil.

Georges FRÊCHE prit soin d’ajouter que ces évènements seraient organisés en collaboration avec ICEO (Institut de Collaboration avec l’Europe Orientale).

Il faut noter qu’après la mort brutale du président de la Région, son successeur a tenu les deux engagements majeurs de son prédécesseur : New Policy Forum à Montpellier 24-25 novembre 2011

Merci  à Jean-Pierre FOUBERT, grâce à qui les engagements de Georges FRÊCHE pris à Sofia en 2010 ont pu être tenus.

23 octobre 2010,  un article qui mérite d’être commenté

6, 7, 8, 9 octobre 2010,  un article qui mérite d’être complété

À Sofia comment ?

Seul un rappel chronologique détaillé des circonstances qui ont fait que cette rencontre ait pu avoir lieu permet de comprendre combien il a fallu faire preuve de constance et d’obstination pour rendre possible en 2010 l’entretien de Georges FRÊCHE à Sofia avec le président Mikhaïl GORBATCHEV, et pour qu’en 2011 l’ancien président de l’URSS fasse le cadeau aux étudiants de la Faculté de droit de Montpellier d’une visite surprise : N° 412 Le président Mikhaïl GORBATCHEV à la Faculté de droit de  Montpellier le 25 novembre 2011, comment cela fut-il possible?

Il faut noter aussi l’importance des collaborations et des complémentarités : il eut suffi qu’un seul intermédiaire fasse défaut pour que ces événements ne puissent avoir lieu.

À Sofia pour quoi faire et avec qui ?

Réunion du New Policy Forum à Sofia programme et liste des participants

Exposé de Pierre CHEVALLET  jeudi 7 octobre  vers 12 heures (temps accordé 15 minutes)

Exposé de Georges FRÊCHE  vendredi 8 octobre vers 17 heures (temps effectif 30 minutes)

ICEO à Sofia pour quoi dire ?

Le jeudi 7 octobre en fin de matinée, Pierre CHEVALLET, secrétaire général d’ICEO (Institut de coopération avec l’Europe orientale) a présenté un résumé des travaux – L’Union européenne et les États de droit pris au mot à l’école des Roms – que cet institut a effectué à la suite de la polémique sur l’expulsion des Roms vivant en France en situation irrégulière : L’Union européenne et les États de droit pris aux mots à l’école des Roms

Cette intervention musclée n’a pas laissé l’auditoire indifférent. Au cours du déjeuner, de nombreux auditeurs ont sollicité un tiré à part de la communication. Citons notamment la demande de Ion ILLIESCU, l’ancien président de la Roumanie. Celui-ci a souscrit à l’esprit du résumé présenté, et fait remarquer qu’à la chute de CEAUCESCU la Roumanie comptait dix millions d’emplois salariés et qu’aujourd’hui elle n’en a plus que la moitié. Selon lui, la politique ultra libérale imposée après le changement de régime est une des causes de la misère dans laquelle de nombreux Roms se trouvent aujourd’hui.

Le président Ion ILLIESCU et Pierre CHEVALLET qui se sont rencontrés plusieurs fois depuis janvier 1990

Le vendredi 8 octobre en fin d’après-midi, Georges FRÊCHE prit la parole à son tour (voir le paragraphe ci-après)

7 et 8 octobre 2010, à Sofia, deux intervenants montpelliérains.

Jean-Pierre FOUBERT respire et sourit, Georges FRÊCHE  va prendre la parole

8 octobre 2010,  un article qui mérite d’être corrigé

Le vendredi 8 octobre en fin d’après-midi, Georges FRÊCHE, Président de la région du Languedoc-Roussillon, a fait son intervention devant un auditoire particulièrement attentif, curieux d’entendre l’animal politique dont la réputation aujourd’hui dépasse les frontières.  Fidèle à lui-même, il n’a pu s’empêcher de dépasser le temps qui lui était imparti. Le modérateur s’est montré tolérant et compréhensif, sans doute lui-même bluffé par la verve et la force de conviction de l’orateur. Il faut dire que le plaidoyer de Georges FRÊCHE en faveur de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ne pouvait laisser personne indifférent, ni dans la forme ni dans le fond. Retracer l’histoire des Turcs, de l’empire Ottoman et de ses relations avec le monde arabe en moins de trente minutes, il fallait le faire. Bravo l’artiste !

Le 9 octobre

Georges FRÊCHE a été invité à prendre la parole le vendredi  8 octobre en fin d’après-midi, comme prévu dans le programme. Le samedi 9 octobre après-midi il avait quitté Sofia.

donne une conférence

Comme tous les intervenants, Georges FRÊCHE  a eu droit à un quart d’heure pour faire son exposé. Bien qu’il ait parlé deux fois plus longtemps que les autres orateurs, on ne peut pas qualifier de conférence son intervention, aussi brillante fut-elle.

ERDOGAN n’est pas encore au pouvoir

Maire d’Istanbul de 1994 à 1998, premier ministre de 2003 à 2014, président de la République depuis 2014, Recep Tayyip ERDOĞAN, était en 2010 un compagnon de route des Frères musulmans bien connu depuis plus de 30 ans.

contre la montée de l’islamisme

En 2022, les Européens ont compris que d’avoir essayé de faire rentrer la Turquie dans l’Union européenne était une folie. Ceux qui y avaient été toujours opposés parce qu’ils connaissaient bien et depuis longtemps la Turquie eurent beaucoup de mal à calmer les idiots utiles d’un nouvel Empire ottoman et de l’islamisme.

Il demande à le voir en privé

Écrire que GORBATCHEV a demandé à voir Georges FRÊCHE en privé est cocasse, puisque pour leur entretien, comme pour un mariage, les bans avaient été publiés depuis longtemps.

l’a décidé ce jour là

Après leur première rencontre en décembre 2009 à l’hôtel de région du Languedoc-Roussillon à Montpellier, Andreï GRATCHEV  et  Jean-Pierre FOUBERT avaient développé des liens suffisamment étroits pour savoir précisément qu’elles étaient les attentes et les demandes de l’autre.

GORBATCHEV avait accepté

C’est pourquoi lorsque Georges FRÊCHE instruit par Jean-Pierre FOUBERT, et le président GORBATCHEV, informé par Andreï GRATCHEV, se retrouvèrent face à face à Sofia, ils savaient que leur entrevue était convenue, et que leur échange serait sans surprise, et leur agrément sans problème, puisque convenu largement à l’avance.

Sens de l’anticipation

À la lumière de son intervention au Forum de Sofia, on peut facilement imaginer que Georges FRÊCHE aurait, commis le même contresens que la plupart des observateurs occidentaux, qui ont cru que les printemps arabes annonçaient l’avancée de la démocratie, alors que ce sont les islamistes qui ont failli partout prendre le pouvoir et le garder.

27 octobre 2010, FRÊCHE a aimé les Montpelliérains comme les Montpelliérains l’ont aimé : passionnément !

Les obsèques de Georges FRÊCHE ont eu lieu dans la matinée du 27 octobre 2010, à la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier, où près de 5 000 personnes sont venues lui rendre un dernier hommage. Plusieurs dizaines d’élus du Languedoc-Roussillon et de toute la France, de la majorité comme de l’opposition étaient présents, dont de nombreux socialistes dûment encartés.

Pour ouvrir la cérémonie qu’il présidait, l’évêque auxiliaire de Montpellier, monseigneur Claude AZÉMA prononça une brève homélie dont le défunt aurait certainement apprécié les premiers mots. En pointant le cercueil du doigt il dit : « Georges FRÊCHE a souvent manifesté son désaccord avec l’Église, mais aujourd’hui cela n’est plus important, car il est là ».

[le 29 octobre 2022, 16 H15, J. M., Montpellier] : J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre récit du rocambolesque dernier voyage de Georges FRËCHE. Cette relation me parait plus conforme à la réalité que celle de Jean-Pierre FOUBERT. Dans la version publiée par Midi Libre il évoque l’intense émotion de FRÊCHE devant l’hôtel qui l’abritait pendant son stage HEC à Simferopol. Cette histoire de stage est totalement bidon. Je le raconte dans mon « bourquin » (sic, lapsus calami amusant) sur FRÊCHE sur la base du témoignage de sa première épouse, Geneviève FAURÉ qui, elle, était en vacances avec lui à Simferopol  avec lui !

Autre arrangement avec la réalité. Un jour FOUBERT raconte à deux amis l’esclandre  de FRÊCHE à Yalta. Franchissant le cordon de sécurité et bousculant le gardien qui s’interposait, il avait tenu à aller  s’asseoir quelques minutes à la table autour de laquelle  Staline, Churchill et Roosevelt se partagèrent le monde. J’ai téléphoné à FOUBERT pour avoir confirmation. Mais probablement dans le souci de préserver l’image de FRÊCHE il m’a assuré que l’Imperator avait été, au contraire,  sage comme une image;. Considérant comme authentique son premier récit, c’est celui que bien entendu j’ai retenu.

[ICEO] Lire deux extraits du livre de Jacques MOLÉNAT publié en 2020 :

Georges FRÊCHE le monarque aux 80 visages

[Le 29 octobre 2022, 9 H35, JM. R., Alet-les-Bains] : Excellent article pour l’Histoire, la grande et la petite voire l’anecdotique, dont tous les détails sont éclairants sur la personnalité du bonhomme, en qualités et en défauts et nous font revivre l’atmosphère gargantuesque de cette rencontre privée avant la publique.

[le 27 octobre 2022, 11 H55, J-C. G., Montpellier] : Je tiens à dire que j’ai lu votre texte avec le plus grand intérêt car c’est un témoignage de première main et donc un document précieux pour la vérité historique.

 

[Le 24 octobre 2022, 15 H35, J. M., Collioure] : Merci pour toutes ces précisions.  Quel dommage que l’ancien  maire de Montpellier ne soit pas là pour nous donner son point de vue. On sait qu’il considérait que leTibet était chinois. Que dirait-il pour la Crimée ?