N° 320 Monténégro-France : 140 ans d’amitié

Après les Russes, les Français constituent le plus gros effectif de touristes au Monténégro, hors pays voisins. Il suffit de se rendre dans ce pays pour comprendre pourquoi.

Des liens historiques et amicaux anciens

En 2014, alors vice-président d’ICEO, Jean-Marie ROUSSIGNOL, a pris contact, pour le compte de l’Institut, avec Svetlana TCHOLAK-ANTICH, présidente d’AVENIR à Herceg Novi, Association des amis de la langue et de la culture françaises basée à Herceg-Novi, Monténégro.

Après plusieurs échanges de correspondance, la mise en route d’un partenariat s’est rapidement imposée aux deux interlocuteurs,  tant les centres d’intérêts et les finalités des associations dont ils sont responsables sont proches et complémentaires.

Aussitôt dit, aussitôt fait, depuis 7 ans, ICEO entretient avec AVENIR à Herceg-Novi des liens aussi fructueux qu’amicaux.

La prise de décision pour la mise en œuvre d’un partenariat étroit avec une association monténégrine a été facile à prendre pour les dirigeants d’ICEO, car pour plusieurs d’entre eux c’était juste revenir et rester fidèles à leurs premières et très anciennes amours balkaniques (voir les commentaires de Jean-Marie ROUSSIGNOL et de Pierre CHEVALLET).

L’ambassade de France a réalisé une vidéo présentant 140 ans de coopération entre la France et le Monténégro.

Nous vous invitons chaudement à la regarder.

14 juillet 2020 – vidéo diffusée par l’ambassade de France au Monténégro

[Le 6 juin 2021, 12 H00, J-M. R., Alet-les-Bains] :  J’ai découvert le Monténégro en septembre 2011. J’y étais allé, mandaté par notre ENA française, pour co-animer un séminaire-atelier (« seminar-workshop » dans le jargon de l’Union européenne) sur les politiques de décentralisation en Europe, dans une approche comparative qui m’avait conduit à produire un gros matériel de présentation et d’analyse de l’état de la question sur l’ensemble des pays de l’UE. La mission était au bénéfice de la ReSPA (Regional School of Public Administration) une institution créée et installée par l’UE au profit des « Balkans occidentaux » (autrement dit l’ex-Yougoslavie) dans la petite ville de Danilovgrad, à quelques 20 kms au nord-ouest de Podgorica, la capitale actuelle (ex-Titograd) pour la formation des cadres administratifs des pays résultant de l’éclatement de la fédération yougoslave.

Danilovgrad, (ainsi nommée en référence au prince Danilo Petrović Njegoš qui l’avait fondée et voulait en faire sa capitale) j’en garde le souvenir d’une petite ville calme, dominée par un ancien palais d’allure assez sévère, posé sur une colline et dans lequel avait été installée cette ReSPA.

Il était complété en contraste par un bâtiment blanc, moderne et de belle allure sur plusieurs niveaux, où se trouvaient le restaurant et les chambres réservés à l’accueil des stagiaires en formation et des experts intervenants sur les programmes desdites formations. Le matin, au petit-déjeuner en terrasse, on était gratifié du chant des coqs du voisinage et des meuglements de quelques vaches. Le soir, on entendait braire quelques ânes dans les fermes voisines. J’avais beaucoup aimé ce cadre bucolique qui agrémentait une activité plus austère.

Ces animaux parlaient pour leurs échanges respectifs une langue internationale qui leur était propre mais qui nous était aussi familière et n’avait pas besoin de l’anglais que l’UE nous imposait pour être comprise.

J’avais fait équipe avec un magistrat administratif français avec qui j’avais bien sympathisé et un expert macédonien également jovial et sympathique. De là, en marge du programme, nous avions eu droit à une brève visite de la capitale actuelle puis de Cetinje l’ancienne capitale, suivie d’une descente en bord de mer à Budva, dont la vieille ville fortifiée est devenue un site très touristique. Les moments les plus aléatoires furent les vols entre Vienne et Podgorica sur la compagnie aérienne nationale, où l’on était heureusement distrait, à l’arrivée comme au départ, par le survol des immenses vignobles de la compagnie  » Plantaže » (Plantaje) qui vont du sud de la ville presque jusqu’aux rives du Skadarsko Jezero, l’immense lac de Skadar.

Ce premier contact avec ce petit pays méconnu m’avait plu. C’est pourquoi lorsque plus tard, pour le compte d’ICEO je suis entré en relation avec Svetlana TCHOLAK-ANTICH, il m’a semblé utile et intéressant d’engager avec elle le partenariat maintenant bien établi que l’on sait, avec son association AVENIR à Herceg Novi, à l’entrée des Boka Kotorska, autre site magnifique du Monténégro.

Chacun à ICEO connait les suites de ce partenariat qui a donné lieu à d’autres visites et échanges réciproques. La vidéo que Svetlana nous a transmise et qui fait l’objet de cet article aidera nos lecteurs à mieux connaître l’histoire mouvementée de ce pays de montagnes qui conjugue des sites magnifiques avec d’autres plus austères qui ont forgé le caractère de ses habitants

[Le 6 juin 2021, 12 H00, P. C., Bagnols-les-Bains] : À Titograd [Podgorica] en 1965, j’ai eu la chance , avec deux amis, d’être accueilli dans une famille, dont le grand père avait combattu en 1912 pour chasser les soldats ottoman.  56 ans après je n’ai pas oublié ce dîner partagé. Je salue la mémoire de ce vétéran, humble et généreux, et  assure sa famille de toute ma reconnaissance.

23 juillet 1965 au matin – [4] à Titograd (Podgorica) – Le grand père, ancien officier qui a chassé les Turcs du Monténégro en 1912, accepte de se faire photographier à coté de son petit fils.  Il a tenu à revêtir sa tenue traditionnelle pour la photo.