N° 042 Traduire les œuvres littéraires d’Europe, pour un avenir commun

Excellent discours du ministre et qui va dans le sens de la  campagne que mène ICEO pour promouvoir les langues d’Europe.

Le discours du ministre de la Culture lors de Livre Paris a marqué les esprits, notamment par son intervention sur les directeurs de collection. L’annonce d’une mission prospective autour des artistes auteurs confiée à Bruno RACINE, très attendue, est désormais saluée par les organisations d’auteurs. Mais au cœur de son discours, se retrouvaient également les traducteurs.

Franck RIESTER

Dans un communiqué, l’Association des traducteurs littéraires de France se félicite du soutien exprimé par Frank RIESTER à la filière du livre et aux auteurs à l’occasion de son discours du 15 mars au salon Livre Paris. Et plus particulièrement de l’attention dont il a témoigné à l’égard de la traduction et des traducteurs littéraires.

La traduction, langue de l’Europe

En effet, Franck RIESTER a annoncé la création d’un grand prix de traduction en partenariat avec la Société des Gens de Lettres. Dans son discours, le ministre avait repris les propos d’Umberto ECO : «La langue de l’Europe, c’est la traduction. » Et d’ajouter : « Cette langue, il nous revient de la faire vivre. De renforcer et développer les budgets et les dispositifs consacrés à la traduction et aux traducteurs ; leur mobilité et leur formation ; la circulation de leurs œuvres, au sein de l’espace européen et des pays voisins. »

En 2018, les livres traduits représentaient près de 19 % de la production éditoriale française, une part en hausse constante au cours des dernières années. La France est sans doute l’un des pays qui traduisent le plus et qui offrent le plus grand choix de littératures du monde à leurs lecteurs.

« Cette richesse éditoriale ne pourrait exister sans dispositifs de soutien, telle l’action du Centre national du livre, qui subventionne très largement l’édition de livres traduits vers le français et du français vers les langues étrangères. Un soutien qui s’adresse aussi aux traducteurs littéraires, notamment par le biais de bourses », poursuit l’ATLF

L’annonce du renforcement de ces dispositifs, entre autres au travers d’un volet dédié au livre et à la traduction au sein du programme Europe Créative, ne peut que paraître essentiel dans un contexte où ces auteurs que sont les traducteurs littéraires sont soumis, comme leurs collègues écrivains, illustrateurs… à une précarité croissante, rendue plus préoccupante encore par les réformes sociales et fiscales en cours.

Œuvrer à améliorer ses conditions de travail, voilà qui envoie un signal fort et encourageant à une population d’auteurs parfois encore mal connue, mais dont le travail a gagné en visibilité ces dernières années, du fait de l’action conjointe d’associations professionnelles dédiées, l’ATLF et ATLAS.

Et de l’accueil que les librairies, les médiathèques, les festivals et salons littéraires réservent désormais aux traducteurs, qui y trouvent enfin la place qui leur revient : celle de contributeurs essentiels au patrimoine littéraire.

[Le 18 mars 2019, 16 H00, E. M., Montpellier] : Et ICEO de montrer l’exemple : en participant à la traduction du livre de Andreï Serafimovitch GRATCHEV (en russe : Андрей) : « Gorbatchev : le pari perdu ? De la perestroïka à l’implosion de l’URSS« , Armand Colin, 16 novembre 2011, 296 pages, (ISBN 978-2200275068) (traduction de l’édition originale en anglais Gorbachev’s Gamble, Polity Press, 2008 (ISBN 978-0745643458)) [Prix Gaillard 2012] – « Un livre passionnant qui remet Gorbatchev à sa vraie place. » Hubert VÉDRINE .

Traduit de l’anglais par Monique et Jean Poirel ICEO (Institut de coopération avec l’Europe Orientale, Montpellier)

[Le 17 mars 2019, 19 H10, JM. R., Béziers] : Excellent discours du ministre et qui va dans le sens de la  campagne que mène ICEO pour promouvoir les langues d’Europe et les valoriser sans qu’une monolangue dominante ne vienne les appauvrir et les déclasser.

[Le 17 mars 2019, 16 H00,  M. R., Nîmes] : La volonté de mettre en évidence le nom d’un traducteur (en espérant que tous puissent en bénéficier par la suite) est une excellente initiative. On a beau die que les traducteurs sont auteurs de traductions, les lecteurs ne les mentionnent guère dans la critique qu’ils font éventuellement des ouvrages traduits.