N° 258 La terre a tremblé une fois encore en Turquie

De force 7 sur l’échelle de Richter, le séisme qui a touché la ville d’Izmir le vendredi 30 octobre, a fait plus de 100 morts et plus de 1000 blessés,

 

Après le séisme, la colère gronde à Izmir contre les entrepreneurs

Le séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter est survenu vendredi 30 octobre à 14.51, au large de la ville de Kusadasi sur la côte égéenne. La mégapole d’Izmir, à quelque 70 kilomètres de l’épicentre, a été fortement touchée.

 

Izmir, troisième ville du pays avec 4,2 millions d’habitants, cité portuaire de la côte égéenne vient de connaître l’un des séismes les plus meurtriers de ces dernières décennies.

La colère gronde : « Nous avons soi-disant des législations pour contrôler la résistance des bâtiments, mais ce ne sont que des murs de sable ».

À l’annonce du tremblement de terre à Izmir, les responsables d’ICEO ont une nouvelle fois vécu de longue minutes d’inquiétude. En 30 ans, c’est le quatrième séisme d’une magnitude supérieure à 6,6 qui secoue la Turquie.

Fort heureusement les correspondants et amis d‘ICEO, à Istanbul, à Eskisehir et à Izmir sont indemnes

 Séisme de 2020 en mer Égée

31 octobre 2020–  Izmir – magnitude 7115 morts – 1 034 blessés.

Séisme de 2020 d’Elâzığ

24 janvier 2020Elâzığ – magnitude 6,741 morts – 1 706 blessés.

Séisme de 2011 dans la province de Van

23 octobre 2011Van – magnitude 7,2604 morts – ?? blessés

 Séisme de 2011 à Kütahya

19 mai 2011Kütahya – magnitude 5,92 morts – 122 blessés.

Séisme de 2010 d’Elâzığ

8 mars 2010Elâzığ – magnitude 5,951 morts – 70 blessés.

Séisme de 1999 à Izmit

17 août 1999Izmit – magnitude 7,617 400 morts – 23 780 blessés – 10 000 disparus

Séisme de 1983 à Erzurum

30 octobre 1983Erzurum – magnitude 6,91 155 morts –

Séisme de 1939 à Erzincan

27 décembre 1939Erzincan – magnitude 8,233 000 morts –

Séisme de 1509 à Constantinople

10 septembre 1509Constantinople -magnitude 7,25 000 morts –

[Le 14 novembre 2020, 11 H55, G. R., Montpellier] : Je viens de prendre connaissance du dernier article concernant les tremblements de terre en Turquie. A quoi sont ils dus? Deux hypothèses, suggérées par votre article: le défaut des constructions et celle [d’un commentaire] d’une vengeance d’Allah. Pour la première, je pense qu’elle est en partie vrais, la seconde quelque peu farfelue.

Une troisième hypothèse peut compléter votre première hypothèse. Étudiant en science de la terre et biologie, il y a 40 ans, la question des tremblements de terre  était à l’ordre du jour dans cette région du monde. L’enfoncement du continent africain sous le continent européen qui devait à terme faire disparaitre la méditerranée, avec une série de séisme et le volcanisme depuis la Turquie en passant par la Grèce, l’Italie la France et devant remonter via le couloir Rhodanien (avec L’évolution des massifs alpin et pyrénéen).

Ainsi nous devrions être face à un phénomène géologique irréversible ou l’homme n’a aucune possibilité d’intervention. De plus la vie s’est organisée en Turquie dans des zones basses avec des cours d’eau favorisant le commerce et les échanges, et donc le plus grand nombre d’habitants, il semble naturel que ce soient ces régions qui soient amenées à subir les plus graves désolations. Que faut il en penser? Merci des éclaircissements que pourront m’apporter les spécialistes de cette question à ICEO.

[Le 14 novembre 2020, 11 H10, A. C., Castelnau-le-Lez] : Ces communiqués sont intéressants. Ce serait bien qu’ils soient nominativement signés par leurs auteurs. De même on parle ici des ‘correspondants’ d’ICEO en Turquie sans les nommer. Merci de fournir ces informations essentielles pour les échanges de correspondance. Cordialement:

[Le 14 novembre 2020, 11 H45,  ICEO, Montpellier] : Pour ce qui est de la signature des articles, nous avons opté depuis plusieurs années, pour l’anonymat des articles. Non pas parce que les auteurs ont honte de ce qu’ils écrivent, mais pour les protéger des pirates et des « justiciers » qui sévissent masqués sur la toile. Tous ceux qui souhaitent connaître leurs noms peuvent les demander à ICEO par courriel. Vous remarquerez que, pour la même raison, les légendes sous les photos ne font le plus souvent état, pour les adhérents et amis d’ICEO, que des initiales de leurs noms et prénoms. Pour ce qui est de nos amis et correspondants en Turquie, francophiles et francophones, même discrétion et même recommandation pour les connaître.  Istanbul (S. Ö.), Eskisehir (G. T. et J-C. R.) et Izmir (P. M.)

[Le 13 novembre 2020, 22 H10, J-M. R., Alet-les-Bains] : Nous ne pouvons, en toute charité que compatir aux malheurs du peuple turc, victime de ces tremblements de terre successifs et dont le dernier sur Izmir semble le plus violent depuis longtemps. Nous plaignons les victimes innocentes dramatiquement frappées : celles qui ont perdu la vie, celles qui souffrent de blessures plus ou moins graves, celles qui ont perdu des proches ou leurs biens et qui sont plongées dans le désespoir. Nous les assurons sincèrement de notre compassion.

 
Mais Izmir, c’est bien l’ancienne Smyrne, une ville autrefois peuplée de Grecs depuis des millénaires, depuis l’époque où cette terre était la Grande Grèce et plus tard le cœur de l’empire byzantin, avec Constantinople convertie en Istanbul après la conquête et Ste Sophie en mosquée. Ces Grecs en ont été chassés, pour ceux qui ont survécu aux massacres, tout comme ceux de l’Anatolie qui la peuplaient en partie, avec les Arméniens qui en peuplaient la partie sud-est, eux-mêmes massacrés ou chassés de leur terre quand ils ont pu fuir.
 
Si j’étais Turc et croyant, pour qui Dieu sanctionne et puni ceux qui transgressent ses volontés, je me poserais sérieusement la question : après ces tristes épisodes d’un passé relativement récent, ponctués de séismes de plus en plus fréquents, ce dernier séisme ne serait-il pas le signe de la désapprobation manifeste d’Allah face à la politique de plus en plus intolérante d’Erdogan sur le plan intérieur et à sa politique de plus en plus impérialiste et expansionniste sur le plan extérieur ? Oui, à la place du peuple turc et de son dirigeant si sûr de lui qui se rêve en nouveau sultan, je me poserais sérieusement la question. Car, comme dit la sentence : nous sommes dans la main de Dieu !

[Le 5 novembre 2020, 12 H00, P. M., Izmir] : Pas trop de dégâts en ville.