N° 193 Peut-on encore euphémiser la pandémie au covid-19 ?

« Si nous investissons maintenant (…) nous avons une chance réaliste de stopper cette épidémie ». [OMS : 11 février 2020]

« Si nous investissons maintenant (…) nous avons une chance réaliste de stopper cette épidémie ».

C’est ce que déclarait, au cours d’une conférence de presse à Genève, où siège l’OMS, le 11 février 2020, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom  GHEBREYESUS.

Aujourd’hui, 4 avril, on sait que pour voir stopper cette pandémie il va falloir s’armer de patience et faire preuve de beaucoup de discipline et de lucidité.

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 plus de la moitié (54%) est due aux 10 causes suivantes.

1 Les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux sont les principales causes de mortalité dans le monde, responsables de 15,2 millions de décès au total en 2016.

2 Les bronchopneumopathies obstructives chroniques ont fait 3 millions de morts en 2016, tandis que les cancers pulmonaires (avec ceux de la trachée et des bronches) ont provoqué 1,7 million de décès.

3 Les infections des voies respiratoires inférieures sont la maladie transmissible la plus mortelle, à l’origine de 3 millions de décès dans le monde en 2016.

Organisation mondiale de la santé, le 24 mai 2018 : Les 10 principales causes de mortalité (article)

Après 138 jours, peut-on encore oser banaliser cette pandémie ?

Avant la fin du mois de mars, lorsque la vidéo ci-dessus a été mise en ligne, on pouvait penser que certains épidémiologistes cédaient à la panique. À la lumière des données épidémiologiques chinoises, on pouvait en effet avoir la tentation de minimiser la gravité de la pandémie au covid-19.

Mais depuis que l’épidémie se développe en Europe et aux États-Unis, on ne peut qu’être inquiet. En effet, l’accroissement du nombre de cas confirmés et de décès donne de plus en plus raison à tous ceux qui ont sonné le tocsin, notamment ceux qui ont suspecté les Chinois d’avoir maquillé leurs données sanitaires dès le début. Qui peut croire aujourd’hui que dans un pays de 1,4 milliards d’habitants, foyer d’origine de la pandémie, il y aura officiellement beaucoup moins de décès comptabilisés qu’en France, pays dont la population est 20 fois moins nombreuse ?

Du 23 mars 3 avril, le nombre total de décès a été multiplié par 3,4.

On peut voir sur le tableau ci-dessus que, même si la pandémie ne se développe pas plus vite, avec un facteur d’accroissement restant à 3,4 tous les 11 jours, en 6 mois la pandémie au covid-19 tuera en 2020, 2 fois plus que l’ensemble des maladies respiratoires.

 

En France seule, l’évolution du nombre de décès pour la même période est pire.

Le nombre de décès a été multiplié par 8, passant de 674 à 5 398.

D’où, faute de mieux, la nécessité absolue du confinement.

N° 187 De la mondialisation heureuse à la mondialisation honteuse !

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Données de la pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020

actualisées en continu (clic)

[Le 4 avril 2020, 19 H10, A. B., Uzès] : Cette analyse est intéressante, ni alarmiste ni inconséquente.