
N° 540 Quel dommage que les Canadairs ne soient pas fabriqués aux États-Unis !
Défense : la part consacrée à l’achat de matériels de lutte contre les incendies de forêts devrait être la priorité des priorités. Pour reconstruire une ville il faut des ANNÉES, alors que pour reconstituer une forêt il faut des SIÈCLES.
Août 2025
Depuis l’élection de Donald TRUMP, depuis que le président des États-Unis applique le programme sur lequel il s’est fait élire, depuis qu’il menace d’abandonner l’Union européenne à son sort, les dirigeants européens veulent mobiliser des milliards d’euros pour bâtir dans l’urgence la Communauté Européenne de Défense dont ils parlent depuis 70 ans.
On pouvait lire dans Le Monde daté du 5 mars : La Commission européenne a dévoilé, mardi 4 mars 2025, un plan baptisé « réarmer l’Europe » qui ambitionne de mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense et fournir une aide immédiate à l’Ukraine.
Heureuse initiative, mais seulement si cette somme est intelligemment utilisée, et si elle est accompagnée des mesures cohérentes indispensables à prendre pour optimiser son emploi.
Bien que la politique de défense reste essentiellement une prérogative nationale, la présidente de la Communauté européenne, Ursula von der LEYEN, s’exprime comme si elle était chef d’une armée européenne. Le président MACRON, sûrement par courtoisie, n’a pas voulu lui rappeler que l’armée européenne n’est toujours qu’un projet, et que dans l’Union européenne, seule la France a gardé tous les savoir-faire permettant de reconstituer, mobiliser, instruire, équiper, une véritable force armée, en moins de 10 ans.
Pour la France, supposée avoir été reconnue officiellement comme adversaire principal par POUTINE est un « grand honneur », mais c’est aussi malheureusement un avertissement qui l’oblige à rester sur ses gardes, plus que tout autre pays d’Europe.
La France a, en valeur relative bien sûr, la force armée la plus forte d’Europe, mais elle est aussi le pays qui peut être le plus facilement déstabilisé par des troubles, des émeutes, des attentats terroristes, ou plus simplement des incendies criminels.
Le 8 juillet aux alentours de Marseille, un feu de broussailles provoqué par une voiture en flamme, a vite pris de l’ampleur et gagné les abords de la ville. Bilan, l’incendie a ravagé 750 hectares de végétation, détruit plus de 10 maisons et entrainé l’hospitalisation de plus de 15 personnes.
Aucun des propriétaires des maisons parties en fumée, n’a voulu accabler les soldats du feu, bien au contraire, par contre plusieurs d’entre eux ont déploré qu’on fasse passer l’achat d’importants moyens pour lutter contre une très hypothétique invasion russe du territoire français, avant l’achat des moyens aériens indispensables pour lutter contre les départs d’incendies, accidentels ou provoqués, dont la probabilité d’occurrence, dans le climat international et national actuel, ne peut malheureusement que fortement augmenter.
Selon les habitants du quartier sinistré, qui ont déjà vécu des situations semblables plusieurs fois, les secours auraient beaucoup plus tardé à intervenir que d’habitude. Plus de 3 heures au lieu d’une demi-heure, et surtout une intervention tardive et insuffisante, faute de moyens aériens disponibles immédiatement.
En 2022, à la suite de grands incendies en Gironde, le gouvernement s’était engagé à acheter deux nouveaux bombardiers d’eau pour renforcer la flottille vieillissante. Malheureusement, la société Canadair n’a pas pu livrer les avions cette année, parce qu’il y a au minimum 4 ans d’attente.
Depuis des années des forêts brûlent régulièrement, et de plus en plus, en Grèce, en Espagne, en Croatie, au Portugal, en France, entre autres. Malgré leur professionnalisme et leur courage, les pompiers de toute l’Europe sont très régulièrement dépassés par l’ampleur des incendies, faute de moyens aériens.
Les besoins en bombardiers d’eau ne peuvent que croître, avec le réchauffement climatique constaté depuis des années. La société Canadair ne produit plus, ou produit trop peu, d’avions par an pour satisfaire la demande mondiale.
Tous les pays de l’Union européenne s’apprêtent à augmenter leurs dépenses d’armements considérablement, pour faire face à une agression russe, pas impossible mais improbable.
Dans le budget de la défense des pays de l’OTAN, la part consacrée à l’achat de matériels de lutte contre les incendies de forêts devrait être la priorité des priorités. Pour reconstruire une ville il faut des années, alors que pour reconstituer une forêt il faut des siècles. D’autre part et surtout, les incendies représentent une des armes offensives et défensives les plus simples à mettre en œuvre dans l’art de la guerre. La Russie n’a pas hésité à mettre Moscou en flammes pour chasser l’armée française. Les Français devraient être les derniers à pouvoir l’oublier.
La présidente Ursula von der LEYEN rêve d’une CED (Communauté Européenne de la Défense) dont la création est toujours aussi illusoire, alors qu’elle pourrait créer dès demain une CUMI (Coopérative de Mutualisation de Matériels Incendie), qui pourrait être pleinement opérationnelle très rapidement. L’Union européenne pourrait acquérir une flotte importante de bombardiers d’eau, soit en les achetant, soit en les faisant fabriquer en Europe, après avoir acheté une licence de fabrication, soit en lançant un programme de création d’hydravions bombardiers d’eau européen.
En 2022, le prix unitaire d’un canadair neuf était de 35 millions d’euros.
Selon France Info, en septembre 2024, la France aurait dépensé environ 15,7 milliards d’euros en aides directes ou indirectes à l’Ukraine ou aux Ukrainiens, soit à peu près l’équivalant de 450 canadairs.
En 1939, les chars de GUDERIAN et les avions de GŒRING ont balayé l’armée française en 6 semaines.
En 2025, les rêves d’Europe puissance pourrait partir très facilement et très rapidement en fumée.
Malheureusement pour l’Europe et les Européens les Canadairs sont fabriqués au Canada et non aux États-Unis.
Août 2019
En raison de la persistance du réchauffement climatique, on ne peut espérer que l’occurrence des incendies de forêt diminue prochainement. Malgré toutes les mesures de prévention mises en œuvre, la probabilité de nouveaux incendies ne peut donc qu’augmenter.
Lorsqu’on ne peut pas prévenir les incendies, il faut se doter des moyens les plus efficaces pour pouvoir les combattre. Il est acquis que la rapidité d’intervention et la puissance des moyens mis en œuvres sont absolument déterminants. Depuis des dizaines d’années, les avions type « canadair » ont fait la preuve de leur incontournable utilité et de leur efficacité.
C’est pourquoi la façon la plus simple et la plus évidente de lutter contre les futurs incendies est d’augmenter le nombre d’escadrilles et le nombre de canadairs disponibles.
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Juin 2019
N° 100 Changement climatique “anthropique” oui ou non ?
Dans l’article publié dans wikipedia intitulé Controverse sur le réchauffement climatique on peut lire qu’ [En 2014, le GIEC estimait la « probabilité » que le réchauffement soit dû aux activités humaines « supérieure à 95 % »1. Tandis qu’une étude publiée en 2018 dans la revue Science, estime la probabilité que le changement climatique soit anthropique à plus de 99,99%2 La certitude est aujourd’hui quasi-unanime chez les climatologues mais reste encore l’objet de recherches faisant intervenir aussi bien des mesures et observations que des modélisations en climatologie.]
Cette façon d’aborder la question du réchauffement climatique est fort éloignée d’une démarche scientifique. D’autre part il est faux d’affirmer que les climatologues entérinent de façon quasi-unanime les conclusions des derniers rapport du GIEC. Il n’est pas difficile de trouver sur internet de nombreux scientifiques qui font état de leurs réserves les plus argumentées.
Dans une interview illustrée de nombreux documents scientifiques (vidéo ci-dessous), Étienne VERNAZ conteste les affirmations du discours ambiant sur la question. Étienne VERNAZ , docteur es Sciences de l’université de Montpellier, est un ancien Directeur de recherches au Commissariat à l’Énergie Atomique, Professeur à l’INSTN, Ingénieur INSA, spécialiste reconnu des déchets nucléaires et Lauréat du prix CEA 1979.
Que disent vraiment les données scientifiques ? La terre se réchauffe-t-elle ou sommes-nous juste dans une phase d’un cycle déjà vécu dans le passé ? Quelle est la part du CO2 dans les gaz à effets de serre ? Quelle est la part de l’activité humaine dans les émissions de CO2 ? Que se passe-t-il au pôle sud ?
À partir des rapports scientifiques (du GIEC) peut-on vraiment conclure à un réchauffement dû à l’activité humaine ?
La réponse à cette question est loin d’être simple et évidente. C’est pourquoi il est regrettable que les observations des scientifiques qui ne sont pas des spécialistes du climat soient si souvent rejetées ou caricaturées, avant même d’avoir été entendues.
À nos visiteurs de former leur propre jugement et de nous faire connaître leurs remarques.
Le changement climatique – Info ou Intox ?
Comme François BAYROU l’a rappelé en février 2002, « si on pense tous la même chose c’est qu’on ne pense plus rien ». D’où l’importance des débats et de la disputatio.

[Le 26 juillet 2019, 12 H45, J. C., Saint Clément de Rivière] : La vidéo de l’article N° 100 est intéressante, mais elle part un peu dans tous les sens. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas possible de “prouver” que le réchauffement climatique est entièrement dû à des causes humaines, car la source de CO2 anthropique n’est qu’une source de CO2 parmi les autres sources naturelles, qui sont abondantes.
Ce qui semble avéré, c’est que :
– le niveau des océans a monté de 3 mm par an durant le dernier siècle (effet de dilatation thermique);
– La concentration en CO2 a très nettement augmenté durant le dernier siècle;
– La température a aussi clairement augmenté, l’auteur dit que ces variations de 1–2 °C sont courantes à l’échelle de 100 ans sur les derniers millénaires, mais je ne pense pas que ce soit vrai sur la moyenne planétaire. Ce qui me gêne dans cette partie, c’est qu’il critique l’interprétation des données, mais il faudrait faire une analyse statistique plus élaborée pour voir s’il a raison. Mais là ou il a raison, c’est qu’il y a sans doute dans une partie de la communauté scientifique des gens qui plus ou moins inconsciemment croient absolument à la cause anthropique du réchauffement, et auront tendance à écarter les données qui iront à l’encontre de ce qui est devenu un postulat.
Si l’on regarde maintenant les courbes à l’échelle de 10 000 ans (Holocène), la remontée sur 100 ans s’inscrit dans un contexte de refroidissement long terme depuis 6 000 ans environ. En d’autres termes, on semblait s’acheminer vers un refroidissement global, il n’y a guère d’autre explication actuellement disponible que la cause anthropique : si on met du CO2 industriel dans l’atmosphère, l’effet de serre est immédiat et calculable (mais je ne sais pas combien ça fait).
Pour conclure, il ne faut pas se laisser enfermer dans la question climatique à propos du changement social. Les indices d’altération de la bio-diversité, de pollution industrielle, de politique énergétique, la concentration urbaine, de surpopulation, les problèmes de santé publique, indiquent que notre civilisation est dans l’impasse.
On se concentre sur le climat parce que ça peut se résumer à une courbe de température, et que ça touche tout le monde, mais c’est comme si l’on voulait diagnostiquer un malade avec seulement la température corporelle sans prendre en compte les autres symptômes. Aucun médecin généraliste ne ferait ça.
Juillet 2017
Une force européenne de Canadairs ? Et pourquoi pas !
C’est la proposition que vient de faire le président de la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) et député européen, Renaud MUSELIER, dans une lettre adressée au président français, Emmanuel MACRON. Il estime que la seule solution face aux risques accrus d’incendies et à la faiblesse des moyens aériens dans toute l’Europe (1), est de mettre en place une flotte aérienne européenne.
Une flotte limitée en nombre
La situation est, en effet difficile. La France a 12 avions Canadairs vieillissants (voir ci-dessous), l’Italie 13, l’Espagne 14 CL-215T et 4 CL-415 et la Grèce également une bonne dizaine (une flotte souvent très ancienne et usée au point que le nombre d’avions opérationnels est loin d’atteindre le chiffre officiel, le ministre Nikos DENDIAS disait déjà en 2014 combien ils « étaient vieux et sujets à des pannes mécaniques récurrentes », lire ici). Tandis que le Portugal n’en a aucun selon Renaud MUSELIER. On pourrait ajouter à cette liste, le Monténégro et la Slovénie qui n’ont, aucun avion à ma connaissance, travaillant surtout avec des hélicoptères. La Bulgarie et la Roumanie tous aussi exposés aux risques d’incendies et disposant d’assez peu de moyens. Dans la région des Balkans, c’est la Croatie qui est la plus équipée avec six CL-415. Dans la plupart des pays, ces avions dépendent ou sont utilisés par l’armée de l’air.
… et mise à rude épreuve
La flotte française d’avions anti-incendies, les 12 avions Canadair CL 415 notamment, devrait être bientôt renouvelée. Leur âge n’est pas immense – 23 ans pour le plus ancien – Mais la « durée de vie de tels appareils est considérablement réduite de par la multiplication des impacts avec l’eau ». Il faut « engager urgemment un renouvellement de notre flotte aérienne » plaide-t-il.
Se regrouper, une nécessité technologique
Une seule solution : se grouper à plusieurs pays. « L’entreprise Viking Air en charge de la commercialisation des bombardiers d’eau refuse de reprendre la production si une commande d’au moins 25 appareils ne lui est pas faite. » Soit un budget de plus d’un milliard d’euros. La seule solution qui s’impose.
… et une nécessité économique
« La France ne peut pas supporter toute seule un tel investissement, la seule solution est européenne via une politique communautaire de protection civile ambitieuse » plaide-t-il. « La France doit engager l’ensemble des pays du Sud de l’Europe dans une grande politique de renouvellement de la flotte aérienne d’intervention avec l’aide de la Commission européenne via le mécanisme européen de protection civile ».
Commentaire : cette solution parait complexe à mettre en œuvre. Mais elle parait aussi s’imposer. Chaque année, les Canadairs courent d’un pays à l’autre. Car aucun pays n’a les moyens suffisants pour faire face à ses propres incendies. Et plusieurs autres (les plus petits) sont dépourvus de vrais moyens de lutte. Il suffit que deux ou trois incendies majeurs se déclenchent en même temps. Et c’est la panne sèche. Une coopération renforcée en la matière s’impose donc. Elle rejoint ainsi le projet de Michel BARNIER d’une force européenne de protection civile.
(Nicolas GROS-VERHEYDE)
(Maj) Chiffres espagnols et grecs corrigés, les chiffres mentionnés dans la lettre de l’eurodéputé n’étant pas tous exacts.
Comme François BAYROU l’a rappelé en février 2002, « si on pense tous la même chose c’est qu’on ne pense plus rien ». D’où l’importance des débats et de la disputatio.

[Le 7 août 2025, 18 H00, C. D., Saint Malo] : Félicitations aux rédacteurs des articles d’ICEO pour leur perspicacité.