
N° 528* Charles PÉGUY : un exemple à suivre pour tous nos jeunes dirigeants.
L’Allemagne a déclaré la guerre à la France le 3 août 1914. Immédiatement, Charles PÉGUY, officier de réserve, s’est porté volontaire pour partir au front. Il aimait très fort la France. Il est mort pour elle le 5 septembre, à 41 ans.
Temps total de lecture : 55 minutes
Pays agressé

Camp du Bien
Le 24 février 2023

Pays agresseur

Camp du Mal
Ceci est un fait, reste à trouver les raisons du mal, pour l’endiguer
L’Ukraine a mal à la Russie, et la Russie à mal à l’Ukraine
Pour espérer soigner les deux malades il est urgent d’ouvrir les carnets de santé de chacun d’eux, et les livres d’Histoire.
Le carnet de santé de la Russie, de l’Ukraine, et des pays de l’OTAN.
Il décida de les retirer du front et les assigna à résidence à l’arrière, notamment dans la 12e région militaire, dont la capitale était Limoges. De cet épisode est né le terme « limogeage ».
Devenu président du Conseil des ministres et Ministre de la Guerre du 16 novembre 1917 au 18 janvier 1920, seulement 360 jours avant l’armistice, Georges CLEMENCEAU, porta lui aussi un regard très critique sur les chefs de l’Armée. On lui prête ainsi cette phrase assassine : « La guerre est une chose trop grave pour la confier aux militaires. »
Comprendre de cette phrase, que CLEMENCEAU voulait dire que c’était aux hommes politiques de diriger la guerre plutôt qu’à ceux dont le métier était de se battre sur le champ de bataille, est à coup sûr une erreur, car ce médecin-journaliste était aussi sévère avec les civils qu’avec les militaires.
Il pensait simplement comme NAPOLÉON que : « La plus grande des immoralités est de faire un métier qu’on ne sait pas ». Il haïssait rien plus que l’incompétence, l’inconséquence, et la lâcheté, où qu’on les trouve.
En 2025, on cherche en vain un nouveau CLEMENCEAU pour « gagner » la guerre en Ukraine, en revanche pour ce qui est des incompétents, des inconséquents et des lâches, on n’a souvent que l’embarras du choix.
Depuis l’élection de Donald TRUMP, depuis qu’il applique le programme sur lequel il s’est fait élire, depuis qu’il abandonne l’Union européenne à son sort, les dirigeants européens veulent mobiliser 800 milliards d’euros pour bâtir dans l’urgence la Communauté Européenne de Défense dont ils parlent depuis 70 ans.
Les médias, notamment ceux du service public, et Thierry BRETON, lui-même, semblent avoir oublié que les Commissaires européens ne sont pas nommés à vie. En effet, dans la période géopolitique particulièrement mouvementée que traversent les Européens, les journalistes interrogent l’ancien Commissaire au Marché intérieur de décembre 2019 à septembre 2024, et lui leur répond, comme s’il était toujours en poste, et comme s’il était un expert omniscient.
Dépité par l’abandon militaire dont les États-Unis du président TRUMP menacent l’Union européenne, Thierry BRETON, s’appuyant sur des données chiffrées, exhorte les Européens, à éloigner la peur qui les assaille, à se ressaisir, et à mobiliser toutes leurs forces, qui, selon lui, sont très grandes.
Nombre de militaires d’active dans les pays de l’Union européenne et au Royaume-Uni

Effectifs militaires des pays de l’Union européenne et du Royaume-Uni
comparés à ceux des États-Unis, de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Ukraine.

Plus encore, les matériels, et moyens de les mettre en œuvre, sont très souvent considérés comme étant parmi les plus performants dans le monde.
La situation n’est donc quantitativement nullement aussi alarmante que ce que les marchands d’armes avancent.
En matière de défense, il faut malheureusement se méfier des chiffres, et d’une simple vision comptable des problèmes.
Les 27 pays de l’Union européenne, plus le Royaume-Uni, rassemblent un effectif total de plus de 1,6 million de personnes.
En France, le pays le moins mal loti de toute l’Europe, qui annonce un effectif total de 200 mille personnes, le Ministère de la défense a indiqué que l’armée de Terre ne pouvait actuellement rassembler en urgence, au maximum, que 8 mille hommes. Si tous les pays d’Europe réunis pouvaient aligner le même pourcentage de militaires en état de combattre éventuellement, cela ne représenterait en tout, au mieux, que 64 mille soldats.
Face aux centaines de milliers de combattants russes, comme au côté des centaines de milliers de combattant ukrainiens, aguerris par 3 ans d’affrontements des plus sanglants, les troupes que certains dirigeants de l’Union européenne envisagent très gravement de déployer sur le sol ukrainien, boots on the ground, représentent donc, dans la situation militaire actuelle, telle qu’elle est réellement, plus un risque de faire durer le conflit, voire de l’élargir, qu’une chance d’aider à trouver un chemin vers la paix, ou au moins une trêve durable.
Pour les spécialistes militaires, qui se sont formés sur le terrain, qui connaissent la capacité opérationnelle réelle de l’armée de Terre, de la Marine, et de l’armée de l’Air, de chacun des pays européens de l’OTAN, les chiffres ne doivent pas faire illusion.
Dans les deux pays qui restent relativement les moins mal armés en Europe, France et Royaume-Uni, la répartition des effectifs est sensiblement la même : armée de Terre un peu plus de 55 %, Marine environ 20 %, armée de l’Air environ 20 %.
Dans les deux pays les capacités réelles en moyens et matériels, chars qui peuvent se déplacer, avions et hélicoptères qui peuvent voler, sont aussi éloignées des valeurs officielles annoncées.
Il est triste qu’il ait fallu que les États-Unis annoncent l’éventualité de leur désengagement militaire en Europe, pour que les Européens ouvrent les yeux sur leur puissance militaire collective, plus imaginaire que réelle, notamment en ce qui concerne l’armée de Terre.
En novembre 2024, les dirigeants du Royaume-Uni savaient que, chaque mois, les forces britanniques perdent 300 militaires de plus qu’elles n’en recrutent, cela ne les a nullement empêchés de continuer à faire à l’Ukraine des promesses d’assistance militaire de plus en plus aventureuses, voire carrément malhonnêtes.
On pouvait lire dans Le Monde daté du 5 mars : La Commission européenne a dévoilé, mardi 4 mars 2025, un plan baptisé « réarmer l’Europe » qui ambitionne de mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense et fournir une aide immédiate à l’Ukraine.
Défense de l’Europe ou défense de la Commission européenne ? Outre le fait que la phrase du journal de « référence » est problématique d’un point de vue grammatical, elle est triste, car elle montre que les dirigeants européens gardent la faiblesse de croire que la solution du drame ukrainien est de nature principalement financière. Comme s’il suffisait d’aligner beaucoup de sous pour acquérir la victoire et acheter la paix.
Depuis 3 ans la Russie de POUTINE est comparée à l’Union soviétique de STALINE et/ou à l’Allemagne de HITLER.
Les historiens savent aujourd’hui que les éclatantes victoires allemandes de 1940 cachaient une économie aux abois. Tout manquait, l’essence, les armes, les matières premières, la nourriture, les devises. Les nazis durent organiser un immense pillage dans les pays envahis, pour pouvoir continuer à faire la guerre pendant plus de 5 ans. La seule chose qui ne manquait pas aux Allemands c’est l’aveuglement idéologique de leurs soldats et de la population toute entière.
Fort heureusement, l’exceptionnelle force mentale des soldats Allemands n’a pas suffi à leur apporter la victoire. Grâce à l’effort humain de l’Union soviétique, conjugué à la puissance industrielle de toutes les forces alliées contre les nazis et les Japonais, l’Allemagne puis le Japon ont pu être vaincus.
La quantité et la qualité des armes sont importantes, mais tout aussi importante est la force morale des combattants qui sont amenés à les utiliser.
La Russie cherche à envahir tout ou partie de l’Ukraine depuis 3 ans.
Les Européens se déclarent de plus en plus persuadés que POUTINE ne compte pas s’arrêter à l’Ukraine. La présidente Ursula von der LEYEN vient de déclarer : « L’Europe fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte ».
Si, comme on peut l’espérer, les craintes de la présidente de la Commission européenne sont justifiées et fondées, les dirigeants français qui partagent sa vision de la situation internationale doivent en tirer immédiatement toutes les conséquences, notamment que : avant de penser à augmenter ses dépenses militaires, un pays doit penser à préserver ses défenses immunitaires.
Quand un gouvernement responsable envoie ses soldats à la guerre, il doit tout faire pour le moral de ses troupes, tout pour que ceux qui risquent leur vie pour la patrie conservent la ferme envie de le faire. Il prend soin de prendre en compte rapidement, de classer, et d’affronter dans l’ordre toutes les menaces urgentes et graves qui existent pour le pays.
Pour réunir dans l’Union européenne les moyens militaires nécessaires pour dissuader sérieusement la Russie d’avancer vers l’Ouest, il faut compter, des années pour les matériels, et pour les personnels des dizaines d’années. Pour former un colonel il faut prévoir jusqu’à 20 ans.
Chas FREEMAN, ancien secrétaire à la défense des États-Unis, a récemment déclaré, dans une très instructive vidéo, que pour espérer voir une défense européenne plus ou moins autonome crédible il faudrait attendre des années, des décennies. Il a précisé qu’il avait été interloqué d’apprendre de ses collaborateurs militaires, que pour former dans une armée une division pleinement opérationnelle il fallait prévoir environ 20 ans, parce que tout repose sur la formation, le moral, l’esprit, l’équipement, et la maîtrise de son utilisation, toutes choses qui ne peuvent s’acquérir que dans un temps long.
Fort heureusement, la France n’est en guerre ni avec la Russie ni avec l’Algérie, mais ses relations avec les deux pays tendent à se détériorer de conserve, à un point tel, qu’on peut sérieusement craindre le pire. Non pas la guerre, mais, horresco referens, des émeutes et des sabotages, menant à une guerre civile provoquée de l’extérieur et/ou de l’intérieur. La haine en France et la haine de la France a fini par faire des ravages.
Pour forger dans les armées de l’Union européenne la force morale dont elles ont besoin pour faire face à l’adversité, le maintien de la cohésion nationale dans chacun des pays est un impératif absolu. Or en France, en raison de politiques migratoires inconséquentes menées par les gouvernements depuis plus de 50 ans, minée par le multiculturalisme et le salafisme, un dramatique délitement de l’unité nationale ne cesse de s’aggraver.
La division de la société française a atteint un niveau tel en 2025 qu’elle représente la première menace existentielle pour le pays. Fort heureusement la fracturation du pays ne se retrouve pas dans l’armée, dont les instructeurs arrivent miraculeusement à faire encore aimer la France à des jeunes qui, pour certains, n’avaient entendu en dire que du mal.
Malheureusement la société civile est, elle, si fracturée que les autorités françaises restent paralysées par la peur des émeutes, et que les responsables politiques de la gauche extrême sont de plus en plus persuadés que l’heure du grand Khaos libérateur de toutes les énergies révolutionnaires ne saurait tarder à arriver. Pour le philosophe Raphaël LIOGIER, dans l’Antiquité, le grec khaos, qui a donné chaos en latin, désignait le vide : un vide positif, plein de potentialités, quelque chose de trop grand pour être limité par une représentation.
Les Occidentaux, attirés par le vide, habités par la haine ?
À l’occasion de la pandémie de la covid 19 et à l’occasion de la guerre en Ukraine, on a vu les dirigeants européens chercher à régler des problèmes, qu’ils n’avaient absolument pas anticipés, à partir de données dont ils ne se sont jamais donné la peine de vérifier sérieusement la solidité.
Or, il est impossible de résoudre un problème dont les données sont incomplètes, voire totalement fausses.
Dès le lendemain de la bataille de Waterloo, le Royaume-Uni s’est mis à développer contre la Russie, son allié dans la guerre contre Napoléon, une animosité dans les mots, aussi vive que soudaine, jusqu’à ce que la guerre de Crimée éclate en 1853.
Les historiens savent aujourd’hui que les relations entre les deux pays se sont tendues, dès 1817, pour des raisons économiques et impériales, à la suite de la publication par la presse britannique du « testament de Pierre le Grand », document apocryphe créé de toutes pièces par la France en 1812 pour justifier sa guerre contre la Russie.


La formation de la Russie de 1689 à 1900 (21,8 millions de kilomètres carrés)
En 2025, la superficie du Royaume-Uni est de 243 610 kilomètres carrés et celle de la France métropolitaine de 550 000 kilomètres carrés. Les Anglais ont donc réussi l’exploit d’étendre leur souveraineté sur un empire 138 fois plus grand que leur Royaume, et 259 fois plus grand que l’Angleterre. La France, elle, n’a réussi à se rêver qu’à la tête d’un empire colonial éphémère 61 fois plus grand qu’elle.
Ceci pourrait expliquer pourquoi, bien que les Français aient été les seuls à être entrés dans Moscou, les relations entre le Royaume-Uni et la Russie ont été beaucoup plus conflictuelles au cours des siècles que les relations entre la France et la Russie.
Vingt ans après la défaite de 1870 et surtout après l’unification de l’Allemagne, sous la forme d’un État-nation, qui eut officiellement lieu le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, la France redécouvrit soudain, en 1892, tout l’intérêt qu’elle avait à se faire de la Russie un solide allié, culturel, économique, et surtout militaire.
Face à la menace Allemande croissante le Royaume-Uni finit par sortir de son « splendide isolement » en signant la convention anglo-russe, datée du 31 août 1907.
Durant plus de 2 siècles, en dehors de très brèves périodes, 1907-1917, et 1941-1945, contrairement aux Français qui ont été très longuement slavophiles puis soviétophiles, les Anglais ont affiché une russophobie constante, qui n’a fait que se renforcer et s’enraciner profondément durant la période soviétique.
La russophobie est une pathologie très contagieuse, provenant d’une jalousie maladive. Elle est probablement née à Londres au 10 downing street, dans la tête d’un Premier ministre britannique acceptant mal que les tsars de la dynastie Romanov (1613–1917) aient réussi à bâtir si vite leur immense empire, longtemps seule puissance territoriale à pouvoir rivaliser avec celle des monarques du Royaume-Uni. À la veille de la Révolution d’Octobre, la Russie avait atteint sa superficie optimale, passant en 16 ans, de 21,8 en 1900 à 22,8 millions de kilomètres carrés en 1916.
En 2025, la Russie est redevenue le plus grand des États du monde, une fédération constituée de 85 ou 89 subdivisions, dénommées en français sujets de la fédération de Russie, possédant d’immenses richesses agricoles, énergétiques et minières. Un pays très faiblement peuplé, avec une densité de population inférieure à 9 habitants au kilomètre carré.
L’Angleterre possède, elle, le 4e plus grand nombre d’habitants d’Europe de l’Ouest, et le 25e dans le monde. Avec une densité de 422 habitants au kilomètre carré, c’est l’un des territoires les plus densément peuplés d’Europe, rien d’étonnant donc que la Russie n’ait jamais cessé d’aiguiser la jalousie et la convoitise des Anglais.
Ceci explique en grande partie pourquoi, dès le lendemain de la chute du Mur de Berlin, et plus encore après l’éclatement de l’Union soviétique, les Anglo-saxons furent les premiers et les plus nombreux à se ruer vers l’Est, en Russie et en Ukraine notamment, pour piller et accaparer, avec l’aide des autochtones qui avaient l’irrépressible désir de devenir milliardaires, tout ce qui avait pu prendre et garder de la valeur malgré 70 ans de communisme.
Tous les pays du bloc communiste ont privatisé leur économie de la même façon, les oligarques russes et ukrainiens ne sont pas nés par génération spontanée.
Dès 1994, sous la présidence de Boris ELSTINE, aveugle et/ou complice, des Russes et des Ukrainiens, qui n’avaient encore rien créé ni rien inventé, ont réussi à devenir soudainement, quasi miraculeusement, milliardaires. On sait aujourd’hui que les Occidentaux n’y furent pas pour rien.
Les grands gagnants de la ruée vers l’Est, comme les grands gagnants de la ruée vers l’Ouest, furent ceux qui acquirent les premiers, de conserve, la force de conviction que donne le revolver, la complicité des greffiers, les prêts des banques nationales, et surtout les prêts « généreux » des banques internationales les moins regardantes.
Depuis la guerre en Ukraine, les journalistes français, censés être des spécialistes des anciens pays de l’Est, semblent découvrir pourquoi et comment l’Ukraine a abandonné son arsenal nucléaire en 1994. Ceux qui s’offusquent aujourd’hui que la Russie ait hérité de l’entièreté de la force nucléaire de l’Union soviétique, après sa dissolution, ont visiblement perdu la mémoire. Ils oublient en effet que c’est dans le but d’éviter la prolifération des armes nucléaires, que les Anglais et les Américains acceptèrent, avec un grand soulagement, de cosigner le mémorandum de Budapest le 5 décembre 1994.
De même qu’il est impossible de résoudre un problème sans connaître toutes ses données, il est impossible de porter un jugement valable sur les termes d’un accord, en méconnaissant les conditions dans lesquelles il a été signé. En 1994, l’urgence n’était pas d’offrir à l’Ukraine les moyens de sa future défense, face à une éventuelle invasion venant de Russie, mais d’éviter « à tout prix » que les ogives nucléaires de l’Empire soviétique échappent à tout contrôle et deviennent l’objet de transactions avec des États voyous ou/et terroristes. Les Occidentaux redoutaient surtout alors la dispersion nucléaire, et fantasmaient sur le trafic de produits radioactifs réels, ou inventés, comme le mercure rouge.
Alors que l’URSS est née dans un bain de sang, le 30 décembre 1922, la dislocation du bloc soviétique, puis la dissolution de l’Union soviétique le 26 décembre 1991, se sont produites avec peu de morts grâce au sens unique des responsabilités de Mikhaïl GORBATCHEV. Très peu de morts violentes en effet, mais en raison des conditions effroyables dans lesquelles les populations durent survivre dans les années 90, les démographes ont vite enregistré une augmentation de la mortalité, provoquant entre 1991 (68,47 ans) et 1994 (64,47 ans) la plus forte baisse de l’espérance de vie à la naissance en Russie, et provoquant entre 1991 (69,30 ans) et 1995 (66,74 ans) une forte baisse de l’espérance de vie à la naissance en Ukraine.
Espérances de vie à la naissance de 1960 à 2022 :
Depuis la chute du Mur de Berlin, il est de bon ton parmi les experts de vanter les mérites de l’auteur du livre qui a prédit la fin du premier régime communiste de l’Histoire. Chez certains, qui se présentent comme savants, on ne sait si les louanges qu’ils tressent à Emmanuel TODD visent à rappeler un exploit singulier, ou ont surtout pour but de faire oublier qu’il a été le seul à voir clairement ce que tout le monde pouvait voir.
Car la forme des graphiques montrant l’évolution de l’espérance de vie à la naissance dans un pays, durant 60 ans, donne l’image précise de son passé et permet de diagnostiquer son avenir le plus probable.
En comparant les courbes établies avec les données de 3 pays communistes, URSS, Chine et Corée du Nord, on comprend pourquoi le système soviétique s’est écroulé, alors que la Chine et la Corée du Nord sont restés communistes, malgré des périodes économiques, culturelles et politiques, très mouvementées.
Les courbes établies avec les données de la Russie, de l’Ukraine, des pays baltes et du Kazakhstan montrent que la maladie qui a terrassé l’Union soviétique était trop avancée au moment de l’arrivée de GORBATCHEV au pouvoir pour arriver à l’arrêter. L’amélioration que l’on note dans tous les pays, de 1984 à 1989, fut le chant du cygne pour la démographie de tous.
À l’exception notable du Kazahkstan, dans tous ces pays l’effondrement du système communiste provoqua un brutal effondrement démographique inédit, que l’on ne rencontre habituellement qu’en période de guerre.

54,05 (1960) – Corée du Nord – 73,58 (2022)

33,27 (1960) – Chine – 78,59 (2022)

64,47 ans (1994) – Russie – 73,08 ans (2019)

66,74 ans (1995) – Ukraine – 71,83 ans (2019)

– Estonie –

– Lituanie –

– Lettonie –

– Kazahkstan –

69,77 ans (1960) – États-Unis – 78,84 ans (2014)

69,87 ans (1960) – France – 82,83 ans (2019)

Comparaison des États-Unis, et de la France avec la Russie et l’Ukraine
En 1960, entre l’espérance de vie en Ukraine et celle en France, l’écart était très faible (- 0,38) et cette fois encore à l’avantage de la France. Mais en 1984, cet écart s’était déjà énormément creusé (- 6,49) pour atteindre en 2021, l’année d’avant la guerre, un écart important de (- 12,67).
En 1960, entre l’espérance de vie en Ukraine et celle en Russie, l’écart était de (- 2,02) à l’avantage de l’Ukraine. En 1984, cet écart a commencé à légèrement diminuer (- 1,31) et est resté faible jusqu’à la fin de l’URSS, la preuve que la Russie et l’Ukraine souffraient des mêmes maux. Après avoir atteint en 1994 la valeur maximale de (- 3,07), l’écart entre les deux pays s’est de nouveau resserré et s’est inversé en 2019 en passant à + 1,25, juste trois ans avant la guerre. En 2022, l’écart entre les deux pays a atteint près de 4 ans en défaveur de l’Ukraine, à cause bien évidemment de la guerre.
On doit aussi noter que de 1994 à 2019, à la veille de l’arrivée de la covid-19, l’espérance de vie à la naissance a crû en Russie de 8,61 ans, tandis que de 1995 à 2019, elle n’a crû en Ukraine que de 5,09 ans. Dans les deux pays elle n’a dépassé sa valeur optimale de 1988 en Russie et de 1989 en Ukraine qu’en 2011.
De 1987 à 1999, le nombre des naissances est passé, en Russie, de 2,5 millions par an à 1,2 million. Le taux de natalité est resté longuement en-dessous du taux de reproduction (2,1 enfants par femme) de 1963 à 1984, puis de 1988 jusqu’à aujourd’hui. Seules les premières années des réformes engagées par Mikhail GORBATCHEV, durant la Perestroïka, ont eu des conséquences positives sur les naissances en faisant passer le taux de fertilité au-dessus du taux de reproduction.
L’effondrement économique et le désordre indescriptible survenus en Russie, en Ukraine, et dans les pays baltes immédiatement après la fin de l’Union soviétique ont engendré en Russie, en dix ans, une chute de plus de moitié de la natalité, et en trois ans, une baisse brutale de l’espérance de vie à la naissance dans ces 5 nouveaux pays, de même forme et de même ampleur.
Russie-Ukraine : tous les oligarques frères de sang
Les oligarques qui soutiennent POUTINE sont décrits comme des individus sans foi ni loi appartenant au camp des collabos, en revanche, ceux qui, en Ukraine ou à Londres, s’opposent à lui sont décrits comme des personnalités devenues soudain éprises de démocratie, respectueuses des droits de l’homme, appartenant au camp des résistants.
Le nombre de milliardaires en Russie ne cesse d’augmenter malgré la guerre. En 2022 le magazine Forbes en comptait 83, en 2023 il en annonçait 105, et dès avril 2024 il en comptabilisait 120.
Dans le classement établi par Forbes en 2023 : Quels sont les pays avec le plus de milliardaires ?, la Russie est classée cinquième, tandis que l’Ukraine n’appartient pas au club fermé des 20 pays ayant le plus de gens immensément fortunés. Il n’y a donc pas en Ukraine aujourd’hui plus de 30 milliardaires, et à cause de la guerre ce nombre ne devrait que diminuer.
Jusqu’en 2008, les conditions dans lesquelles les oligarques ont construit leur fortune et les moyens qu’ils ont utilisés pour l’accumuler, furent quasiment identiques en Russie et en Ukraine. Jusqu’à cette date, le nombre de milliardaires par habitant dans les deux pays a donc été lui aussi identique. Jusqu’en 2022, les oligarques qui avaient presque tous le même profil délinquant, et pour beaucoup le même passé criminel, ceux qui avaient réussi à survivre à la révolution de Maïdan en Ukraine, et ceux qui en Russie avaient accepté de laisser au président POUTINE le privilège de diriger le pays, pouvaient espérer conserver, voire faire fructifier, tous leurs biens mal acquis.
En 2014, les oligarques ukrainiens ont été obligés de choisir leur camp, de choisir entre l’Europe ou la Russie. Ils auraient certainement préféré continuer à jouer sur les deux tableaux, comme la structure de leurs industries les poussait économiquement à le faire, mais l’Union européenne a refusé l’accord de coopération trilatérale à laquelle le président Viktor IANOUKOVYTCH aspirait, comme la plupart de ses électeurs qui étaient pour l’immense majorité d’entre eux russophones.
Des centaines de Russes et d’Ukrainiens ont perdu la vie en cherchant à devenir milliardaires. La guerre que les oligarques se sont faite pour asseoir leur pouvoir économique et politique fut une guerre violente et sanglante. Elle fit des centaines de morts parmi eux, mais aussi des centaines de milliers de morts parmi les millions de Russes et d’Ukrainiens les plus modestes, victimes des effroyables conditions matérielles et psychologiques dans lesquelles ils durent affronter la misère et la honte.
Un économiste de l’université de Harvard, Jeffrey SACHS, inventeur d’une méthode pour conduire un pays entier au capitalisme, une thérapie de choc qu’il avait testée en Bolivie et venait de lancer en Pologne, réussit à convaincre Boris ELSTINE d’appliquer son remède de cheval à la toute nouvelle fédération de Russie, dont il venait de devenir président.
Mikhaïl KHODORKOVSKI, avait réussi à créer en 1988, à l’âge de 25 ans, une banque en URSS, alors que cela venait juste d’être autorisé. Il fut ainsi en 1992 le tout premier à pouvoir bénéficier pleinement des réformes mises en œuvre sur les conseils de Jeffrey SACHS, ce qui lui permit de devenir très rapidement milliardaire, le premier milliardaire de Russie.
Dans les chapitres 4, 5 et 6 de l’étude « Les oligarques ont disparu », publiée en 2024 sur le site internet de la revue Kometa, notamment dans celui intitulé : l’ascension du premier oligarque russe, on apprend comment le premier milliardaire russe a bâti sa fortune, et comment Vladimir POUTINE a procédé pour mettre fin à ses ambitions politiques, lorsqu’elles sont devenues vraiment trop dérangeantes pour lui.
L’étude complète qui ne concerne que la Russie, étrille sévèrement les oligarques russes et le régime de POUTINE. Après la lecture des 6 chapitres, il est difficile de garder de la sympathie pour la Haute Société russe, corrompue jusqu’à l’os.
Pour toutes les raisons que nous avons indiquées supra, la même étude faite pour l’Ukraine, avant 2014, aurait peint le même tableau de la Haute Société ukrainienne.
Depuis le 24 février 2022, rappeler que les oligarques russes et ukrainiens sortent tous du même moule, s’est s’exposer au risque d’être accusé de relativisme, d’être accusé de vouloir mettre sur un pied d’égalité les agresseurs et les agressés.
Dans son livre La guerre avant la guerre, publié en mars 2023 et le 18 avril 2023 sur Sud Radio, Thierry MARIGNAC fut un des rares auteurs à oser la comparaison : Ukraine : la société mafieuse avant la guerre. Ni son livre lorsqu’il est sorti, ni son entretien lorsqu’il fut diffusé, ne furent salués par les critiques, à la hauteur du travail d’enquête remarquable effectué par cet écrivain russophone, traducteur de plus de 20 ouvrages publiés en russe.
Pour rappeler ses confrères à leur éthique professionnelle, André BERCOFF, répète une citation qu’il affectionne tout particulièrement : Le but du journalisme n’est ni de déplaire ni de complaire. C’est de remuer la plume dans la plaie. C’est certainement pourquoi il fut quasiment le seul à refuser d’ignorer délibérément la sortie de La guerre avant la guerre.
En 2023, l’invasion russe avait déjà fait trop de morts en Ukraine, il était alors devenu impensable de faire la publicité d’un livre risquant de ternir la mémoire des Ukrainiens disparus, en combattant pour une noble cause.
Paradoxalement ce sont souvent les Américains qui ont été les premiers à dénoncer fermement les crimes et les mauvaises pratiques de leur société et de leurs propres gouvernements.
Les bons journalistes européens savent, et rappellent souvent, que c’est en 1961, en quittant la présidence des États-Unis, que le président Dwight David EISENHOWER tint à avertir solennellement ses compatriotes des graves dangers que la puissance croissante du complexe militaro-industriel américain faisait peser sur la politique du pays. Comme si avant cette date, il n’y avait pas eu de coups tordus fomentés pour de biens sombres raisons, comme si les lobbies n’étaient pas encore à la manœuvre.
Certes, c’est l’avertissement de l’ancien général en chef de l’US Army qui eut le plus grand retentissement mais il ne fut ni le premier, ni le plus percutant.
War Is a Racket, le livre autobiographique publié en 1935 par le général américain du corps des US marines, Smedley Darlington BUTLER, est certainement le témoignage le plus à charge contre la politique étrangère des États-Unis au début du XXe siècle.
Cette fois encore ce sont des Américains qui ont contredit les premiers, et le plus nettement, le récit officiel qu’ont fait les Occidentaux, et que les Européens tiennent à continuer à faire en 2025, pour expliquer et justifier leur indéfectible soutien militaire et économique à l’Ukraine, et au président ZELENSKY.
Le récit officiel a le mérite de la simplicité. Selon ce récit, Vladimir POUTINE aurait décidé d’envahir toute l’UKRAINE pour entamer la restauration de l’Empire soviétique, voire retrouver la Russie impériale, jusqu’à Varsovie. Comme le fit HITLER en 1939 en Tchécoslovaquie, il se serait lancé dans une guerre non provoquée pour annexer tout ou partie de l’Ukraine, la partie russophone à minima.
Les lecteurs, les auditeurs, et les téléspectateurs, sont ainsi censés accepter qu’il s’agirait de la première guerre de l’histoire sans antécédents historiques ni motifs économiques, une guerre entièrement basée sur la psychologie d’un seul homme.
Le 24 avril 2019, la Rand corporation a publié le plan, «Overextending and Unbalancing Russia», dans lequel la société de conseil de l’armée américaine expliquait comment les États-Unis devaient opérer pour arriver à déstabiliser la Russie. En ce qui concerne l’Ukraine, tout était écrit dans le plan de la Rand Corp.
Deux jours avant l’entrée de l’armée russe en Ukraine, le 22 février 2022, l’ancien ambassadeur des États-Unis en URSS de 1987 à 1991, Jack MATLOCK, russophile et parfait russophone, témoin de l’effondrement de l’Union soviétique, publia un article prémonitoire, La crise ukrainienne, dans lequel il mettait en garde les dirigeants de son pays sur ce qu’il ne fallait surtout pas faire, au risque de déclencher une nouvelle guerre, moins d’un an après le retrait des GI’S d’Afghanistan. Lorsque son article fut publié, il était trop tard pour arrêter la machine infernale.
Mikhaïl GORBATCHEV est mort le 30 août 2022 sans que personne ne sache dire s’il avait approuvé ou condamné l’« opération militaire spéciale ». Selon le journal Libération du 8 avril 2022, un mois après l’invasion, il ne s’était toujours pas exprimé sur ce sujet, très douloureux pour lui. Si l’ex-président GORBATCHEV ne s’est pas exprimé le lendemain de l’opération, il s’est clairement exprimé deux mois avant, confer ses déclarations du 24 décembre 2022, rappelées par Libération.
Quand on a eu la chance et l’honneur de participer au New Policy Forum organisé à Montpellier, les 24 et 25 novembre 2011, la chance de constater la joie manifeste que Mikhaïl GORBATCHEV et Jack MATLOCK avaient de se retrouver une nouvelle fois, on ne peut douter de la complicité intellectuelle et de la communion de pensée, qu’ils avaient forgée en mettant fin ensemble à la guerre froide.
Rien donc d’étonnant, à ce que le 21 mars 2014, Jack MATLOCK ait affiché un point de vue identique à celui de Mikhaïl GORBATCHEV, après que la Crimée a rejoint la Russie : Crimée : la Russie répond à l’élargissement de l’OTAN vers l’Est.
Depuis 1991, il était clair que si les Criméens étaient contraints de choisir entre l’Ukraine et la Russie, ils choisiraient la Russie. Dès lors, comment expliquer que tant de chroniqueurs aient pu croire à la « libération » militaire de la Crimée annoncée par ZELENSKY ? Comme si les habitants de la presqu’île attendaient avec impatience l’arrivée des soldats ukrainiens pour pouvoir les embrasser.
Il était difficile d’accuser GORBATCHEV d’être poutiniste, poutinien, ou poutinolâtre. La meilleure façon de combattre ses idées était donc de les ignorer, et de l’ignorer. Les journalistes qui ont participé à cette omerta furent soit incompétents, soit malhonnêtes, et dans tous les cas coupables d’une grave faute professionnelle : ils ont délibérément arrêté de faire leur métier qui est de « dire ce que l’on voit, voir ce que l’on voit » (Charles PÉGUY).
L’équipe TRUMP, arrivée au pouvoir, veut sortir au plus vite du bourbier ukrainien. Les Européens n’imaginaient pas que le changement à la tête des États-Unis serait si rapide et si brutal. Pourtant, les déclarations que la plupart des futurs collaborateurs du futur président avaient faites avant leur entrée à la Maison Blanche étaient on ne peut plus claires. Le futur vice-président J. D. VANCE avait été le plus direct vis à vis des Européens et le plus sévère vis à vis de ZELENSKY. On pourrait résumer sa pensée en quelques mots : Les Européens, s’ils veulent continuer à faire la guerre avec ZELENSKY, qu’ils la fassent, mais ce sera sans nous.
Après le début de la guerre en Ukraine, contrairement aux médias européens qui sont devenus de plus en plus bellicistes, les médias américains sont vite devenus de plus en plus réalistes, et ont donné très tôt et très largement la parole à ceux qui considéraient que les États-Unis se fourvoyaient une nouvelle fois en s’engageant dans un conflit qui ne pouvait que mal se terminer pour les Ukrainiens.
Après trois ans de guerre, contrairement aux militaires européens, les militaires américains estiment que les États-Unis doivent désormais se désengager, si possible au plus vite, sans tenir sérieusement compte des intérêts des Ukrainiens : « America first again ! ».
Au cours de l’exposé de trois-quarts d’heure qu’il a fait au Parlement européen le 19 février 2025 dernier, le professeur Jeffrey SACHS a rappelé la célèbre citation attribuée àHenry KISSINGER : « Être un ennemi des États-Unis est dangereux, mais être leur ami est fatal ».
Un an avant, le 21 février 2024, sur le site Neutrality Studies, l’ancien ambassadeur des États-Unis en URSS, Jack MATLOCK, avait tenu à révéler et dénoncer la doctrine d’hégémonie des USA. Révélations qui n’en étaient pas pour les Occidentaux connaissant bien la politique des dirigeants américains.
Les propos de Jeffrey SACHS et ceux de Jack MATLOCK sont majoritairement rejetés, et contestés quand ils arrivent difficilement à émerger, dans la plupart des médias européens. En revanche, dans les médias américains leurs propos recueillent un écho positif, notamment de la part d’anciens militaires, las de perdre toutes leurs guerres.
C’est pourquoi, les plus hauts gradés du Pentagone n’hésitent plus à faire savoir que, pour eux, l’affaire est pliée militairement, et ce depuis longtemps : l’armée ukrainienne peut arriver à ralentir l’avancée de l’armée russe, mais elle n’a aucune chance de pouvoir reprendre les territoires perdus dans un proche avenir.
Conclusion : les Américains n’ont rien à gagner à la poursuite de cette guerre. Ce qu’ils pouvaient en espérer de mieux a été obtenu dès le 22 septembre 2022, le jour où le sabotage des gazoducs Nord Stream a eu lieu, privant ainsi l’Allemagne d’une énergie très bon marché, un avantage concurrentiel insupportable, et « intolérable », pour l’économie américaine.
La veille de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 23 février 2022, Ségolène ROYAL fut quasiment la seule à oser tenir sur LCI des propos « iconoclastes », parler de paix : crise en Ukraine, l’Europe et la France first. Elle a continué crânement pendant plusieurs mois à se démarquer de la doxa officielle, et à condamner avec virulence le bellicisme inconséquent des Occidentaux. En septembre 2022, l’ancienne ministre socialiste a même osé questionner la réalité des crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine. Dénonçant « une propagande de guerre par la peur » de la part du président ukrainien, Volodymyr ZELENSKY.
Durant toute la durée du mandat de Joe BIDEN, même lorsqu’à l’évidence il avait perdu le sens des mots, les dirigeants européens n’ont jamais manifesté le moindre désaccord avec ses prises de position sur la crise ukrainienne, et se sont efforcés de répondre au mieux aux appels à l’aide répétés du président ZELENSKY, à hauteur de leur capacité économique et militaire. Comme les États-Unis, les Européens n’ont jamais cherché à faire pression sur le président de l’Ukraine pour qu’il accepte de reconnaître la défaite de son armée, malgré la vaillance exceptionnelle de ses soldats,
Aux États-Unis, il y a un nouveau shérif
En comparant longuement POUTINE et HITLER, les Occidentaux ont cru aider l’Ukraine à marcher plus vite vers la victoire, en continuant aujourd’hui à le faire, alors que les Américains ont décidé de relativiser la menace russe, les Européens la condamnent à une défaite de plus en plus lourde, et de plus en plus coûteuse en vies humaines.
Le 14 février 2025 sur RTL, Ségolène ROYAL a rappelé aux journalistes jusqu’au-boutistes qui lui faisaient face que « La guerre ne s’arrête pas avec la guerre ».
Le 30 mars 2025 sur SwissBox Conversation, l’ancien colonel du renseignement helvétique, Jacques BAUD, dont les analyses, détaillées dans ses livres, se sont toutes avérées pertinentes, a rappelé toutes les erreurs commises par les Occidentaux. L’analyste stratégique suisse, reproche sévèrement aux Anglo-saxons et aux Européens d’avoir cherché lâchement à faire la guerre à la Russie, cyniquement, jusqu’au dernier ukrainien.
Les Européens se sont beaucoup moqués de la faillite des services de renseignement russes qui a fait échouer l’ »opération militaire spéciale », conçue pour être foudroyante. Il n’aura fallu que quelques mois pour que les Russes puissent à leur tour se moquer des services de renseignements occidentaux, qui avaient, eux, sous-estimé la résilience de l’économie de la Russie, sous-estimé sa capacité industrielle en matière d’armement, et surestimé son isolement en cas de crise diplomatique.
On ne peut que regretter les toutes récentes déclarations martiales de la présidente de la Commission européenne, reprises par le président français, qui prouvent que les principaux dirigeants européens n’ont toujours pas compris l’impasse ukrainienne dans laquelle ils se sont engagés, et dans laquelle ils semblent tout faire pour rester.
On peut espérer au moins que les dirigeants européens ne croient pas sérieusement à la menace qu’ils agitent pour justifier l’aide de leur pays à l’Ukraine. Sinon, comme le fait remarquer en riant Emmanuel TODD, il faut créer d’urgence dans les facultés de Médecine en Europe des chaires de Géo-psychiatrie. Imaginer que la Russie pourrait vouloir envahir un des pays baltes, membres de l’OTAN, dès que l’Ukraine aurait accepté sa finlandisation, montre bien que la russophobie est une vraie maladie. À moins d’admettre que toutes les armées des 32 pays de l’OTAN sont des armées Potemkine, justes bonnes à faire de la figuration dans les films.

Sauf pour l’artillerie et les sous-marins, la Russie est loin de paraître une menace pour l’OTAN

Les plus hauts gradés du Pentagone, qui n’ont pas gagné leurs galons derrière un bureau, savent d’expérience que les chiffres sont menteurs. C’est pour cette raison, que dès les premiers jours de l’ »opération militaire spéciale », les généraux les plus chevronnés ont alerté la Maison Blanche sur les dangers de la guerre en Ukraine qui, selon eux, pouvait faire rapidement courir aux États-Unis un risque d’escalade, le risque de devenir cobelligérants à l’insu de leur plein grès.
Dans le climat d’hystérie belliciste omniprésent dans les médias des pays occidentaux, la prudence et la modération, à laquelle les responsables du Pentagone n’ont cessé d’inviter le président BIDEN, ont paru singulièrement excessives aux yeux de nombreux chroniqueurs, spécialistes des problèmes de défense, souvent autoproclamés.
Il ne faut pas dénoncer, comme une forme de lâcheté, les réserves que les généraux***** du Pentagone ont émises, sur un engagement trop poussé des États-Unis dans la guerre en Ukraine, mais les saluer comme apportant la preuve de leur grande lucidité. À Paris, sur les plateaux de télévisions on s’est beaucoup moqué, on a beaucoup ri, en évoquant la supériorité dont se vantent les Russes dans le domaine des missiles hypersoniques. Au Pentagone, les missiles hypersoniques russes n’ont jamais fait rire personne.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la guerre en Ukraine est la première guerre de haute intensité à laquelle, par Ukrainiens interposés, les armées de l’OTAN participent.
La Russie, qui devait, selon les stratèges occidentaux, être ruinée économiquement et saignée militairement, a réussi à contourner toutes les sanctions économiques qui lui ont été imposées. Après trois ans de guerre les responsables de l’OTAN mesurent combien ils ont été méprisants, et inconscients de la puissance potentielle mobilisable de cet immense pays.
Dans l’armée russe, comme dans toutes les armées du monde, entre les nombres qui figurent sur les fiches d’inventaires, et les moyens parfaitement opérationnels, qui sont prêts à entrer en activité, à fournir le résultat optimal voulu, il y a souvent un énorme écart. À cette notable différence près que l’armée russe bénéficie d’une profondeur stratégique inégalée, et de ressources naturelles presqu’inépuisables, lui permettant de pouvoir produire en masse et réparer en quantité tout ce dont elle a besoin.
Les Européens ont aujourd’hui l’inconséquence de croire qu’en réunissant toutes leurs forces, si d’aventure les États-Unis les laissaient seuls pour régler leurs problèmes de défenses, ils arriveraient à les résoudre. Ayant perdu pour nombre d’entre eux le sens des réalités, ils ont la faiblesse de croire qu’il suffit qu’ils mobilisent beaucoup d’argent et qu’ils forment rapidement de nombreux soldats, pour pouvoir enfin créer la communauté européenne de défense dont certains rêvent depuis plus de 70 ans.
Les Américains ont dépensé et continuent à dépenser des fortunes pour leur défense. En 2023, le budget militaire des États-Unis a même atteint un nouveau record : environ 916 milliards, soit 3,4 % du PIB américain. Ainsi, les sommes que Washington affecte à la défense représentent plus du tiers (37 %) des dépenses de défense dans le monde entier.
La Chine est deuxième avec 296 milliards de dollars environ 1,7 % de son PIB. La Russie est troisième avec 109 milliards de dollars (l’équivalent de 5,9 % de son PIB). La Russie représente 4,5 % des dépenses militaires mondiales.
Ainsi, les États-Unis consacrent pour leur budget de la défense 2 678 $ par habitant, la Russie et la Chine consacrent pour le leur, respectivement 744 $ par habitant et 208 $ par habitant.
Malgré cela, l’armée américaine fait de moins en moins peur à ceux qui ont décidé de l’affronter. En regardant sur internet le bulletin spécial n°3 : les forces armées américaines, mis en ligne le 25 mars 2025 sur le site veille stratégique on comprend aisément pourquoi.
Pour trouver des soldats qui puissent physiquement se battre et qui aient la force morale de le faire, les États-Unis sont obligés d’engager de plus en plus d’étrangers. Ceci explique que le niveau de recrutement des jeunes citoyens américains soit si faible physiquement (problème d’obésité généralisée) et intellectuellement (problème lié au wokisme). Les élites américaines ne se précipitent pas dans les centres de recrutement. Si elles ont jamais eu tendance à le faire ?
Soldat est un métier en tension aux États-Unis. Le département de la Défense américain, qui chapeaute les départements de la Marine (US Navy et Corps des Marines), de l’Armée (US Army) et de la Force aérienne (US Air Force et US Space Force), éprouve de plus en plus de difficulté à trouver des jeunes prêts à s’engager.
Soldat : un métier en tension dans toute l’Europe.
En mai 2024, le site ENDERI (ENtreprises DEfense & Relations Internationales) tentait d’expliquer pourquoi les Armées françaises [étaient] en difficulté de recrutement depuis plusieurs années.
Si, en France, le ministère des Armées peine à respecter son schéma d’emplois en raison d’un flux de départs trop important, son homologue britannique connaît une situation encore plus délicate. Et c’est sans doute en partie pour cette raison qu’il a dû se résoudre à annoncer, récemment, le désarmement prématuré des deux derniers navires d’assaut amphibie de la Royal Navy, quitte à poser une hypothèque sur l’avenir du corps des Royal Marines. Le cas de la British Army est encore plus préoccupant.
En Europe, le Royaume-Uni et la France ne sont pas les seuls pays affectés par la désaffection de leurs jeunes pour le métier des armes.
En mars 2024, le journal Les Échos signalait que la Bundeswehr était confrontée à « un énorme problème de personnel », elle aussi : l’armée allemande peine à séduire les jeunes.
En avril 2024, le journal L’Opinion titrait : En Italie, l’armée «n’a pas assez d’hommes» pour faire face à ses engagements.
En mars 2024, dans Le Figaro : Loi sur les trans en Espagne : des soldats changent de genre… pour augmenter leur salaire.
En février 2025, sur le site Euro Créative on apprenait que la Pologne connaît des difficultés de recrutement : alors que la situation démographique du pays reste morose avec un taux de fécondité particulièrement bas, les armées polonaises pourraient ne pas réussir à recruter et fidéliser suffisamment de citoyens pour porter leurs effectifs aux niveaux envisagés : Pologne : la future première armée d’Europe ?
Au début du XXIe siècle, la plupart des pays européens avaient mis fin à la conscription, (service militaire obligatoire). En 2025, on ne compte plus que quatre pays à l’avoir conservée, la Norvège, la Finlande, la Suisse (pays toujours neutre) et l’Autriche (pays toujours neutre), et un pays qui l’a réintroduite en 2016, la Suède. Il faut noter que 4 de ces 5 pays sont restés neutres jusqu’en 2023, année où la Finlande et la Suède ont rejoint l’OTAN. Ceci signifie que, en dehors des militaires professionnels, un nombre très mince d’Européens ont approché une arme dans leur vie. Et moins nombreux encore sont ceux qui ont connu sérieusement l’épreuve du feu. Paradoxalement, c’est dans les pays neutres, notamment en Suisse, où tous les hommes gardent leur arme individuelle à la maison, que le pourcentage d’hommes en arme mobilisables, on pourrait dire sur pied de guerre, est le plus élevé de toute l’Europe. On doit noter que, depuis Napoléon, depuis plus de deux siècles, la Suisse n’a pas été envahie, et n’a cherché à envahir nul autre pays.
L’Union européenne demande aujourd’hui à tous ses pays membres d’augmenter leur budget de la défense, et d’acheter des armes, beaucoup d’armes. En dehors des 5 pays les plus peuplés d’Europe membres de l’OTAN, Allemagne, France, Espagne, Italie, Pologne et Royaume-Uni, quelle est l’utilité pour la défense de l’Europe de pousser tous les pays à acheter massivement des armes, les mêmes armes ? Pour en faire quoi ?
Depuis que les Européens ont pris conscience que les États-Unis envisageaient sérieusement de les quitter, ils ne savent plus quoi faire pour les retenir. Surtout ils ne savent plus comment faire face à la menace de la Russie, qu’ils sont les seuls désormais à rester persuadés qu’elle est inéluctable, voire imminente.
Après que le président TRUMP a fait sa déclaration de guerre à la terre entière en matière de droits de douanes, les Européens sont désemparés.
Aujourd’hui, l’Union européenne se retrouve donc face à deux « guerres », sans compter celles que lui font les narcotrafiquants et les islamistes depuis plus d’un quart de siècle, en s’étant évidemment gardés de les lui déclarer. Deux guerres qu’elle est en passe de perdre, faute d’avoir voulu les dénoncer, et faute d’avoir fourbi à temps les armes indispensables pour espérer les gagner.
Quand il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres.
Inédite la pandémie à la covid-19 survenue au début de l’année 2020, inédite l’invasion de l’Ukraine par la Russie au début de l’année 2022, et aujourd’hui inédite la guerre des taxes douanières que le président TRUMP vient de déclarer au monde entier, aux pays les plus fidèles alliés des États-Unis y compris.
Ministre fédérale allemande de la Défense, de décembre 2013 à juillet 2019, la présidente a laissé en quittant son ministère un souvenir impérissable dans les rangs de la troupe, non pas pour les qualités de son administration, mais pour son incompétence en matière de gestion, devenue rapidement légendaire.
Lorsqu’elle a quitté son ministère elle l’a laissé dans le triste état où elle l’avait trouvé. Pendant plus de 70 ans, les Allemands ont réussi la prouesse difficilement dépassable, de dépenser des sommes considérables pour entretenir une armée techniquement et moralement inapte au combat.
Comme tous ceux qui ont présidé avant elle la Commission européenne, Ursula von der LEYEN a été désignée à la suite du commun accord des gouvernements des États membres. Les dirigeants l’ont choisie précisément pour ses capacités à diriger limitées, en espérant pouvoir préserver les compétences qui leur restent, croyant naïvement qu’elle n’était pas du tout taillée pour les déposséder de leurs dernières prérogatives.
C’était sans compter sur ses ambitions cachées, et sans compter sur le désir des Commissaires européens d’élargir sans limite leur pouvoir, en vue de bâtir l’Europe fédérale dont ils n’ont jamais abandonné le projet.
Depuis 2020, et plus encore depuis 2022, bien que les politiques de santé et les politiques de défense relèvent toujours officiellement de la compétence unique de tous les États membres, la Commission européenne plaide pour le regroupement « volontaire obligatoire » des moyens et des forces disponibles de chacun des pays.
A chaque nouvel élargissement de l’Union européenne, les dirigeants ont expliqué que les nouvelles adhésions représentaient une grande chance pour tous les habitants des anciens pays membres, la chance d’appartenir à un club très sélect envié dans le monde entier, la chance de pouvoir faire ses achats dans le plus grand marché du monde, la chance de vivre au « paradis des consommateurs ».
Malgré la crise des subprimes survenue en 2008, à la suite des 4 élargissements faisant passer l’Union européenne, entre 1995 et 2013, de 15 à 28 membres, les dirigeants ont cru pouvoir continuer à faire rêver les Européens d’une Europe puissance, d’une Europe de la paix et de la croissance économique.
Le 5 mai 2016, dans la salle même où fut signé le traité de Rome en 1957, Martin SCHULZ, président du parlement européen, intervint en faisant sensation : «L’Europe est une promesse qui n’a pas été tenue». Il avait compris le premier que le rêve d’Europe était brisé chez de nombreux Européens, notamment chez ceux qui avaient perdu leur emploi, pour cause de mondialisation heureuse.
Le 23 juin 2016, à la question « Should the United Kingdom remain a member of the European Union or leave the European Union? »), les 72 % de votants répondirent à 51,89 % « Quitter l’Union européenne ». C’était la première fois que la population d’un État membre se prononçait en faveur de la sortie de l’Union européenne.
À Bruxelles et à Strasbourg ce fut la stupéfaction. Personne n’imaginait que les Britanniques voteraient comme ils ont voté, et encore moins qu’ils mettraient leur vote à exécution quatre après, en 2020.
Le Brexit fut un signal que les dirigeants Européens ne pouvaient pas entendre en 2016, et ne peuvent malheureusement toujours pas entendre en 2025, car ils restent persuadés que seule la taille critique, que seule la force collective qu’est supposée apporter un groupe, peuvent donner la richesse et conduire à la puissance qui l’accompagne.
Pour quelles raisons l’Islande, le Lichtenstein, la Norvège et la Suisse, pourquoi ces 4 pays ne sont-ils pas devenus membres de l’Union européenne, avant que le Royaume-Uni ne vote de la quitter ? Pourquoi n’envisagent-t-ils toujours pas de le faire ?
À Bruxelles comme à Strasbourg cette question reste souvent sans réponse, à cause de la grande gêne qu’elle provoque. En comparant, dans les tableaux ci-dessous, le PIB par habitant de chacun de ces 4 pays, à la valeur moyenne des PIB par habitant des 27 pays de l’UE en 2021, ainsi qu’à la valeur moyenne des PIB par habitant des 28 pays dans l’UE en 2016, on comprend facilement les raisons d’un malaise chez certaines des personnes interrogées : valeur moyenne des PIB par habitant des pays de l’UE : 32 700 € en 2021 contre 29 000 € en 2016.

On note aussi que les trois premiers pays du classement en 2021 sont régulièrement accusés d’être des paradis fiscaux. Ceci explique sûrement en partie cela.
La Suisse, bien peu regardante pendant de nombreuses années sur l’origine de l’argent déposé dans ses banques, a été un grand paradis fiscal, et le reste en partie. C’est pourquoi les Européens qui la jaugent avec jalousie pensent qu’elle est trop riche pour être honnête.
Les raisons pour lesquelles les Suisses obtiennent tant de succès sont liées à leur culture montagnarde. Ils savent dès l’enfance qu’une cordée trop nombreuse, mal équipée, peu motivée, et mal guidée, a peu de chance d’arriver à gravir de hauts sommets.
Au lieu de regarder les Suisses de haut, en raison de leur faible nombre d’habitants, les dirigeants Européens seraient bien inspirés d’étudier comment un si petit pays peut afficher tant de réussites dans tant de domaines.
La Suisse est une confédération riche de sa diversité linguistique et riche de ses deux grands principes majeurs : votation et subsidiarité. Presque tout le contraire de ce que cherche à faire l’Union européenne depuis le traité de Maastricht.
Le pays et l’Union européenne entretiennent des relations étroites compte tenu de leur histoire commune et de la géographie, notamment des relations économiques, objets de nombreux accords bilatéraux. La Suisse répond à de nombreuses exigences de l’UE, pour avoir accès au grand marché européen, mais elle n’a jamais voulu cesser de contrôler les marchandises qu’elle importe, ceci explique pourquoi le pays n’a jamais conclu d’union douanière avec l’Union européenne. La Suisse est une exception au milieu de l’Europe.
Dans le tableau complet des droits de douanes imposés par les États-Unis on note qu’il est prévu 31 % pour la Suisse, pour le Royaume-Uni seulement 10 %, et 20 % pour l’Union européenne. À Washington aussi la Suisse est une exception.
En novembre 2024, l’industrie représentait en Suisse près de 25 % du PIB, presque trois fois plus qu’en France. L’agriculture qui représente moins de 1 % arrive à garantir l’autosuffisance alimentaire du pays pour de nombreux produits. Au cours des siècles les Suisses ont appris l’importance de la souveraineté alimentaire, c’est pourquoi ils veillent à la sauvegarder le plus possible. Pas question d’importer des pommes produites à l’étranger alors que les pommes suisses risqueraient de rester invendues.
L’histoire de la Suisse sous domination française, a vacciné ses habitants de l’envie de faire partie d’un grand empire. Ils gardent très présent à l’esprit qu’il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres.
Quand l’Europe, se rêve un avenir d’hyper marché
Sur le site officiel de l’Union européenne on peut lire que l’UE est une des plus grandes économies au monde.
On peut craindre qu’il faille écrire bientôt l’UE était une des plus grandes économies au monde.
En effet, en 2008, la zone euro et les États-Unis avaient un produit intérieur brut (PIB) à prix courants équivalent de 14 200 milliards et 14 800 milliards de dollars respectivement (13 082 milliards et 13 635 milliards d’euros). Quinze ans après, celui des Européens était à peine au-dessus de 15 000 milliards, tandis que celui des États-Unis s’était envolé à 26 900 milliards.
L’auteur de la chronique publiée le 5 septembre 2023 qui apportait ces informations, Arnaud LEPARMENTIER, correspondant du journal Le Monde à New York, avait titré son article « L’écart de PIB est désormais de 80 % entre l’Europe et les États-Unis » et l’avait sous-titré « L’Europe décroche depuis le Covid-19, comme elle le fait après chaque crise ».
Ce qui signifie, si on sait lire ce qui est écrit, que l’Union européenne n’est pas armée, ou est mal armée, pour traverser les crises.
On pouvait trouver dans l’article mis en ligne sur le site toutel’europ, avant l’arrivée de Donald TRUMP à la Maison Blanche, quelques raisons de se rassurer : [Comparatif] UE/États-Unis : forces et faiblesses de deux géants économiques. Mais depuis le 3 avril, depuis que le président des États-Unis a déclaré une guerre économique mondiale, qui semble dirigée contre les concurrents européens en priorité, on ne peut que s’inquiéter.
À chaque nouvelle crise les dirigeants européens reproduisent le même discours rassurant, qui à force d’être entendu devient de moins en moins de nature à rassurer. Des discours quasi identiques faits pour relativiser les difficultés et les échecs, contenant des arguments qu’on peut résumer en quelques mots : si chacun des pays avait dû affronter seul les problèmes que pose cette crise, il y aurait forcément moins bien répondu, car une crise grave ne peut se régler efficacement qu’au niveau de l’Union européenne. Et d’ajouter, aucun pays n’est de taille à faire face seul.
1° Pour créer leur grand marché les Européens ont accueilli des pays d’autant plus enclins à adhérer à l’Union européenne qu’ils recevaient de l’argent pour le faire. L’Union européenne est ainsi le seul club sélect qui non seulement n’a pas fait payer leur entrée à certains nouveaux membres, mais leur a offert beaucoup d’argent s’ils consentaient à le faire.
2° Le principe qui prévaut dans le cas de l’UE est le principe de l’égalité entre les États, quel que soit le poids politique ou économique de ces États. Ce principe vise à empêcher le retour au rapport de force qui a dominé les relations intra-européennes auparavant.
3° L’Instrumentalisation de la notion d’État de droits et le dévoiement des droits de l’homme dans l’Union européenne ont permis aux groupes mafieux et aux trafiquants d’imposer leur loi, après avoir annihilé le travail de policiers épuisés et de juges submergés.
Pour ces trois raisons, plus l’Union européenne s’est élargie, croyant se renforcer, plus elle s’est affaiblie, devenue de moins en moins apte à affronter les crises.
La taille critique, un concept piégé économiquement, mais bien plus encore politiquement, diplomatiquement et militairement.
La question que Henry KISSINGER posait avec ironie il y a 55 ans : « L’Europe, très bien, mais quel numéro de téléphone ?» reste plus que jamais d’actualité. Il suffit de la formuler en ajoutant juste un mot : L’Europe, .., mais quel numéro de téléphone portable ?
Crise économique des plus délicates : En ce qui concerne les droits de douanes, l’Union européenne a annoncé qu’elle ne voulait négocier avec l’administration des États-Unis que d’une seule voix, au nom des 27 États membres. Il est malheureusement fort improbable que les plus grands groupes qui ont maintenu leur siège social en Europe délèguent leur pouvoir de négociation à quiconque. Les 27 pays ont des intérêts si divergents qu’il sera sûrement facile à l’administration américaine de diviser pour gagner. L’Allemagne, la France et l’Italie, les trois principaux pays de l’UE, membres du G7, auront les plus grandes difficultés à négocier de concert. Il sera encore bien plus difficile pour les 24 autres pays de l’UE d’essayer de défendre au mieux leurs intérêts.
Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques, en mémoire d’Alfred NOBEL, communément surnommé « prix Nobel d’économie », est une distinction qui récompense chaque année, une ou plusieurs personnes, pour leur contribution exceptionnelle dans le domaine des sciences économiques.
Créé et doté par la Banque de Suède en 1968, à l’occasion de son 300e anniversaire, le prix fut décerné pour la première fois en 1969, soit 68 ans après les 5 premiers prix.
L’existence et l’intitulé de ce prix, (sciences économiques), sont toujours très discutés. Car, parmi la centaine de personnes récompensées depuis 1969, on compte trois quarts d’Américains, et une énorme proportion d’économistes indéfectiblement partisans de l’économie néolibérale.
En 2024, le budget des États-Unis était estimé à 6 750 milliards de dollars, et la dette publique de l’État fédéral estimée à 35 294 milliards de dollars. Si les cordonniers sont les plus mal chaussés, l’État le plus « nobélisé » en Économie est le plus mal géré. On peut noter que ce pays qui compte aussi le plus de prix Nobel de Médecine par habitant, qui dépense le plus pour la santé, obtient en terme de santé publique, les résultats parmi les plus médiocres des pays développés.
La Médecine est une science à part, très à part. Au-delà des erreurs médicales les plus grossières, on sait que la Médecine n’est pas une science exacte, et qu’elle ne peut pas l’être. Tous les traitements ont des effets secondaires, et ces effets secondaires varient selon les patients.
De même, les sciences économiques n’ont de sciences que le nom. En Chimie ou en Physique quand on reproduit exactement le même protocole, en respectant strictement les mêmes conditions, on obtient le même résultat.
En Économie, comme en Médecine, il est impossible de répondre à ces exigences. Chaque patient a un patrimoine génétique et un dossier médical singulier. De même, chaque pays a une histoire, une géographie, une démographie, une culture, ainsi qu’un niveau de développement scientifique et industriel, qui imposent à ses dirigeants de faire preuve de beaucoup de discernement. La politique économique d’un État impose d’être faite sur mesure, elle ne peut se satisfaire de prêt à porter.
Regardant attendris, la carte mondiale des routes maritimes et celle des vieilles voies marchandes, les partisans de la mondialisation commerciale ne doutaient pas qu’elle serait heureuse, et qu’elle serait vertueuse.
Pascal LAMY, commissaire européen pour le commerce de 1999 à 2004 et directeur général de l‘Organisation mondiale du commerce de 2005 à 2013, pourrait être traduit devant les tribunaux pour haute trahison et pour intelligence avec l’ennemi, tant ses décisions furent finalement désarmantes, au sens propre du terme, pour l’économie, l’industrie, et la défense de l’Union européenne.
Totalement inconséquents, en délocalisant massivement les industries qui avaient fait leur richesse, les Occidentaux, qui pensaient présomptueusement pouvoir tirer indéfiniment les ficelles de la globalisation à leur profit, ont offert aux peuples humiliés et colonisés la revanche que certains attendaient depuis plusieurs siècles.
Alors que tous les bons historiens savent que la guerre commerciale mène presque toujours à la guerre tout court, les Européens ont cru naïvement que, abrités sous le parapluie nucléaire américain à des coûts défiant toute concurrence, ils allaient pouvoir continuer à bâtir le plus grand marché du monde, en achetant à tous ceux qui vendaient aux meilleurs prix.
Il aura fallu la crise de la covid-19 et la crise ukrainienne pour que les Européens réalisent enfin qu’ils avaient fait fausse route, une fois encore au sens littéral du terme. Plus un grand marché de revendeurs que de vendeurs, l’Union européenne est devenue de plus en plus dépendante de la sureté de ses voies d’approvisionnement, notamment en énergie, et de la bonne circulation marchande des produits qu’elle fabrique encore.
L’Allemagne a perdu la Première et la Seconde Guerre mondiales faute d’avoir pu aller chercher, par voie terrestre, les ressources énergétiques dont son économie et son armée avaient un besoin vital.
En août 1914, grâce au chemin de fer de Berlin-Bagdad, les stratèges allemands croyaient pouvoir s’affranchir des importations de pétrole américain et continuer à s’approvisionner dans l’Empire Ottoman, malgré le blocus maritime que venait de mettre en place le Royaume-Uni. Dès mars 1917, après la chute de Bagdad aux mains des britanniques, les stratèges allemands, restés lucides, savaient qu’ils ne pouvaient plus gagner la guerre.
En 1943, lorsque qu’il fut clair que les armées allemandes n’arriveraient jamais à prendre Bakou, il fut tout aussi clair qu’Adolf HITLER ne pouvait plus gagner « sa » guerre.
Quand le « doux commerce » peut vite mener à des conflits

L’avenir de Berlin passait par Bagdad
Première Guerre mondiale

L’avenir de Berlin passait par Bakou
Deuxième Guerre mondiale

Saint Pétersbourg – Moscou – Bombaï
Par où passe l’avenir de Moscou ?
En économie comme au poker difficile de jouer sans revolver
Les puissances nucléaires ne peuvent plus se faire la guerre à l’ancienne, le risque est évident, et surtout trop grand. Le fait que les deux premiers États dotés de l’arme atomique aient tout fait pour éviter de s’affronter directement a masqué le fait que les guerres mondiales n’avaient jamais vraiment cessé depuis la découverte de l’Amérique. Ces guerres ont toujours été faites pour le même motif, l’accaparement des richesses de la terre.
Après la guerre pour l’or avant hier, la guerre pour l’or noir hier, on voit se profiler aujourd’hui la guerre pour les terres rares. Lorsque les intérêts commerciaux existentiels d’un pays sont en jeu, l’histoire nous a enseigné que les guerres commerciales finissent inéluctablement en guerres militaires. L’attaque de Pearl Harbor en fut la plus claire des démonstrations.
Ceux qui ont voulu croire, et faire croire, que le commerce mondial généralisé allait adoucir les mœurs diplomatiques, et faire de concert progresser la démocratie, ont dû très vite se rendre à la réalité et admettre que la concurrence libre et non faussée ne pouvait s’entendre que dans un monde parfait, paradisiaque, un monde qui n’existe pas, et n’est pas près d’exister.
En économie comme au poker, pour ne pas perdre la partie, les mauvais joueurs n’ont souvent d’autre choix que de tricher, ou de renverser la table.
Une grande majorité des chroniqueurs occidentaux ne cesse de se montrer indignés, par la brutalité du régime de Vladimir POUTINE et par la grossièreté de Donald TRUMP, comme si la turpitude, la méchanceté et/ou la bêtise de ces deux chefs d’États étaient devenues l’apanage des russes et des républicains américains.
Jusqu’au 7 octobre 2023, l’invasion de l’Ukraine, a souvent totalement monopolisé le temps d’antenne de certaines chaînes d’informations en continu, laissant à leurs téléspectateurs le sentiment que ce conflit était le seul qui mérite leur attention et le seul condamnable. Un conflit facile à commenter pour les journalistes, surtout pour ceux qui ont appris à distinguer les bombardements criminels de ceux qui ne le sont pas.
Les Européens qui font de la lutte contre toute discrimination raciale une de leur valeur cardinale, savent facilement tourner le regard quand les morts ne sont pas blancs. C’est pourquoi, les morts en Afrique, notamment au Soudan, ou au Moyen-Orient, ne pèsent pas le même poids que les morts en Ukraine.
En 30 ans, plus de 10 millions de morts, plus de 500 000 femmes violées, en République Démocratique du Congo, sous le silence et l’inaction de la communauté internationale. Pourquoi une telle omerta de l’Union européenne ? Très tristement parce que les Congolais ont la malchance d’avoir trop de minerais rares sous les pieds. Des minerais qui passent par le Rwanda de Paul KAGAME.

Le 25 avril à Washington, Mark RUBIO, Secrétaire d’État des États-Unis, a donné
à la RDC et au Rwanda jusqu’au 2 mai pour parvenir à un projet d’accord de paix.
La réélection de Donald TRUMP a rendu le métier de commentateur politique plus délicat que jamais, tant les initiatives politiques et commerciales du président américain, dans la forme et dans le fond, contreviennent aux règles et aux usages jusqu’alors communément et hypocritement respectés.
En entendant le discours du président russe, qui achevait alors son deuxième mandat consécutif, les Européens et les Américains, non seulement ne prirent pas au sérieux ses remarques, mais crurent pouvoir passer outre ses avertissements, pourtant on ne peut plus explicites.
Alors que les États-Unis avaient promis à Mikhaïl GORBATCHEV en 1991, qu’après la réunification de l’Allemagne l’OTAN ne s’étendrait plus d’un pouce à l’Est, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque sont devenus pays membres dès 1999, l’année même où Boris ELSTINE laissait la présidence de la Russie à Vladimir POUTINE.
Les interventions des forces de l’OTAN sans mandat de l’ONU, au Kosovo en mars 1999 et en Irak en 2003, apportèrent deux nouvelles fois la preuve aux dirigeants Russes du peu de cas que les Occidentaux faisaient de la Russie.
Dès 2004, tous les anciens pays du pacte de Varsovie avaient été accueillis par l’OTAN, avec en plus les 3 pays baltes, bien que ceux-ci aient fait longtemps partie de la Russie et de l’URSS, bien que dans deux de ces pays demeurent de fortes minorités russophones, souvent restées très attachées à la Russie.
Ces 3 dernières adhésions, furent les trois adhésions de trop, celles qui firent comprendre aux dirigeants russes que les Américains avaient l’intention de placer le développement de leur pays, le plus grand pays du monde, sous leur étroite et « bienveillante » surveillance.
En 1997, le PIB de chacun des pays membres du G7 était connu avec précision, Canada (655), Italie (1 243), France (1 455), Royaume-Uni (1 562), Allemagne (2 215), Japon (4 492), États-Unis (8 578). Le PIB de l’Union européenne (7 730), pour la première année depuis la fin de l’Union soviétique, était redevenu inférieur à celui des USA.
En 1997, le PIB de la Russie (434) n’avait pas encore fini de décliner, minimum (278) atteint en 2000, le pays n’avait pas encore fini d’être dépecé par les oligarques, l’économie russe était en lambeaux. Quant à la démocratie, disons qu’elle continuait à se chercher. On pouvait vraiment dire à l’époque que la Russie n’était qu’une pompe à essence avec un PIB inférieur à celui de l’Espagne (589).
Pour quelle raison le groupe des pays constituant le G7, créé en 1975, décida-t-il de faire entrer la Russie dans ses rangs en 1997, pourquoi un premier sommet du G8 en 1998, juste un an avant la création du G20 en 1999 ?
On peut sérieusement soupçonner les chefs d’États qui ont invité le président Boris ELSTINE à participer au 23èmesommet du G7, d’avoir lu la pièce Le Dîner de cons, avant d’aller à la réunion organisée en juin 1997 à Denver aux États-Unis.
On peut en effet se demander si le président de la Russie n’avait pas été invité que pour le plaisir de le voir faire le pitre, comme il avait si bien su le faire en 1995, devant le président des États-Unis de 1993 à 2001, Bill CLINTON, mort de rire. La presse internationale attendait un nouveau numéro, un autre fou rire de Bill CLINTON et Boris ELTSINE.
Les Européens : des tigres de papier forcés d’ouvrir les yeux
Bill CLINTON, Tony BLAIR et Helmut KOHL, à l’imitation du président français, ont justifié l’invitation historique faite à la Russie de se joindre au groupe des 7 pays alors les plus riches du monde, comme étant un geste géopolitique symbolique, la confirmation de la fin de la guerre froide.
Les Anglosaxons avaient certes, comme la France, des préoccupations géopolitiques, mais ils avaient aussi, et surtout, des préoccupations géologiques. En 1997, et cela le deviendra encore plus après, associer la Russie au club fermé des pays au PIB les plus élevés du monde, était difficilement économiquement justifiable. En 2000, le PIB de la Russie (278) la classait au 20ème rang, entre la Suisse (279) et la Turquie (274).
Les 7 n’associèrent pas la Russie à leur club pour l’aider à se hisser à leur hauteur, mais pour la mettre le plus sûrement possible sous leur tutelle.
En 1997, il était inconcevable de laisser accréditer l’idée que les Occidentaux avaient une telle arrière-pensée. En 2025, les Américains affichent sans vergogne leurs ambitions de conquêtes territoriales et économiques, ce qu’ils ont toujours fait dans leur histoire. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler l’évolution territoriale des États-Unis.
Les 7 patienteront jusqu’en 2014, jusqu’au rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie, pour mettre un terme au G8.
Depuis 1992, les Occidentaux s’étaient pris à rêver avec FUKUYAMA à la fin de l’histoire. C’est pourquoi ils avaient vécu la création de l’Organisation Mondiale du Commerce en 1995 comme la victoire définitive de leur modèle économique et politique, voire culturel. Ils laissaient aux États-Unis, dont la puissance économique et militaire était alors incontestée, le soin de faire le gendarme du monde, trop heureux et trop pressés de pouvoir toucher les dividendes de la paix, trop heureux et trop pressés de pouvoir faire fabriquer et produire sur la terre tout ce dont ils avaient besoin pour commercer et consommer, en totale inconséquence écologique, économique, sociale, industrielle, culturelle, et finalement militaire.
Les BRICS ne deviendront tous membres de l’OMC qu’en 2012, Brésil, Inde et Afrique du Sud dès 1995, Chine en 2001 et Russie en 2012. En 2024, quatre des cinq pays qui ont rejoint les BRICS pour former les BRICS+, étaient membres de l’OMC depuis longtemps, Indonésie (1995), Égypte (1995), Émirats Arabes Unis (1996), Iran (1996), seule l’Éthiopie attend depuis 2003.
La Russie a dû attendre 18 ans avant de pouvoir faire son entrée à l’OMC. De tous les grands pays c’est donc celui qui aura attendu le plus longtemps. Les règles qui imposent que tous les adhérents précédents doivent donner leur accord a bien sûr retardé le processus, en 2012 ils étaient 155 – ils sont aujourd’hui 166, mais les Occidentaux n’ont rien fait pour le hâter, bien au contraire. Comment expliquer sinon qu’un membre du G8 ait dû tant patienter ?
Jusqu’à l’arrivée de Vladimir POUTINE au pouvoir, les Occidentaux ont cru qu’en Russie on pouvait tout acheter, en commençant par le président Boris ELSTINE, suivi de la plupart des oligarques. Dès que les ONG internationales qui s’étaient implantées en Russie ont compris qu’avec le nouveau président les règles du jeu avaient changé, elles ont immédiatement lancé contre lui une virulente campagne l’accusant d’être un horrible tyran, dans l’espoir de faire revenir à la tête de l’État un « démocrate », ouvert au monde des affaires, ouvert au monde de leurs affaires.
Ce que les Occidentaux n’avaient pas prévu c’est que les Russes attendaient, avant tout, avec impatience l’arrivée au pouvoir de l’homme fort, capable de remettre de l’ordre dans les 17 millions de kilomètres carrés que compte le pays, un chef d’État qui leur fasse oublier la misère et la honte qu’ils connaissaient depuis la fin de l’Union soviétique.
Alors qu’en Europe et aux États-Unis les taux d’abstentions aux élections peuvent atteindre des valeurs très élevées, les principaux médias occidentaux persistent à diffuser l’idée que tous les hommes sur terre n’aspirent qu’à pouvoir mettre un bulletin dans une urne.
Selon les médias d’outre-Atlantique, les Américains, qui acceptent que ne puissent accéder à la Maison Blanche que des candidats soutenus par des milliardaires, ou des candidats milliardaires eux-mêmes, seraient indignés par la façon dont se déroulent les élections en Russie.
Les Russes n’ont connu dans toute leur histoire que des élections truquées, du temps des tsars comme du temps de l’URSS. Ils n’ont donc pas attendu les Occidentaux pour apprendre que le résultat des élections en Russie était couramment insincère.
En revanche, depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir POUTINE, ils ont appris que les Occidentaux avaient des indignations très sélectives, dans l’espace et dans le temps.
Ils sont certainement heureux d’apprendre que les Occidentaux sont si préoccupés par la bonne marche de la démocratie dans l’immense Fédération de Russie, mais ils ne sont absolument pas dupes des raisons pour lesquelles ils portent soudain une attention aussi particulière au bon déroulement des consultations électorales dans leur pays.
En matière d’élections, ils gardent en mémoire la bienveillance dont a bénéficié Boris ELSTINE de la part des mêmes médias occidentaux, surtout lorsqu’il se montrait peu regardant avec les « investisseurs » venus de l’Ouest. Les femmes russes, elles, goutent particulièrement mal les leçons de morale venues de Paris et de Washington, capitales où sont accueillis très chaleureusement depuis des dizaines d’années les dirigeants des pires régimes. Pour les droits de l’homme : l’Arabie Saoudite : une dictature acceptable ?
Depuis l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie en 2014, et plus encore après le début de l’ »opération militaire spéciale » lancée en Ukraine en février 2002, les médias français s’échinent à expliquer à longueur d’antenne que Vladimir POUTINE n’est qu’un vil kleptocrate qui a fait main basse sur le pouvoir à Moscou, en bande organisée.
De façon cocasse, ce sont les journalistes qui ont été les plus complaisants avec le pouvoir algérien, lors de l’élection du président Abdelmadjid TEBBOUNE, qui continuent à vouloir refuser absolument toute légitimité démocratique au pouvoir russe actuel.
En 2025, de très nombreux Occidentaux restent convaincus que les Russes n’ont pu voter à plus de 75 % pour Vladimir POUTINE lors de l’élection présidentielle russe en mars 2024, que parce qu’il les a manipulés, envoutés, depuis le premier jour de son arrivée au Kremlin, le 31 décembre 1999.
De Marseille à Bruxelles, en passant par Rennes ou Dijon, la DZ Mafia n’en finit plus d’étendre son emprise dans la France entière et en Europe. Malgré sa très forte détermination, le ministre de l’Intérieur tarde à mettre un terme aux nombreux crimes de ce groupe narcoterroriste.
Lorsque POUTINE est arrivé au pouvoir, il y avait en Russie des centaines de groupes mafieux, travaillant pour eux-mêmes ou pour des oligarques, dont tous les Russes savaient parfaitement comment ils avaient construit leur fortune.
Il est triste et comique d’entendre aujourd’hui les Occidentaux reprocher à POUTINE de n’avoir pas respecté les principes de l’État de droit, pour redresser son pays et pour arrêter les voleurs, alors qu’en Russie l’État avait presque totalement disparu.
Les anciens qui ont réussi à survivre à l’effroyable crise économique et sociale qu’a traversé pendant plus de dix ans la Russie, dès le lendemain de la disparition de l’Union soviétique, n’ont pas oublié ce que l’arrivée de POUTINE au pouvoir a rapidement changé dans leur vie personnelle et dans la vie de l’État.
En février 2018, on pouvait lire dans la Nouvelle République que : « Pour une écrasante majorité de Russes, Vladimir Vladmirovitch est celui qui a restauré l’ordre et la stabilité dans ce pays continent. Son autoritarisme, vu d’Occident, est d’abord associé en Russie à une évidente amélioration des conditions de vie. Un exemple : les retraites sont indexées à l’inflation et les salaires versés à temps. La formidable croissance russe alimentée par la rente pétro-gazière y a évidemment contribué, mais c’est un immense progrès par rapport aux dérives des années ELTSINE. Au plan politique, POUTINE a su d’autre part garantir la stabilité des institutions en verrouillant le système. »
De 2000 à 2006, le PIB de la Russie a été multiplié par près de 4. Et de 2006 à 2013 il a encore été multiplié par plus de 2. Tandis qu’en France il n’a augmenté pour cette même période d’à peine plus de 20 %, et qu’au Royaume-Uni il n’a augmenté que de 3 %.
Les Français et les Anglais qui mettent en doute la popularité dont a longtemps bénéficié POUTINE, n’ont certainement jamais connu la vraie misère.
Les Européens qui continuent à mépriser les Russes en raison de la faiblesse du PIB de leur pays, feraient bien de s’interroger sur la validité de cette indicateur économique, et sur la viabilité à terme de leur modèle économique.
Lorsque la Chine a fait son entrée à l’OMC en 2001, Pascal LAMY n’eut pas de mots assez durs pour exprimer tout son mépris à l’égard de ceux qui annonçaient les conséquences dramatiques que cela ne manquerait pas d’avoir, notamment pour l’industrie des pays occidentaux.
Aujourd’hui, il est intéressant de connaître le regard que porte l’ancien directeur général de l’OMC sur les tableaux ci-dessous.
Les Occidentaux face aux BRIC : PIB de 2006 à 2021

Les PIB sont exprimés en milliards de dollars US
Source Wikipédia : Liste des pays par PIB nominal

Les PIB par habitant sont exprimés en dollars US
Cette évolution a donné à la Chine la chance de créer une classe moyenne, et une classe moyenne supérieure, et a donné à de nombreux Chinois, ambitieux et opportunistes, la possibilité de devenir milliardaires, sans tuer personne.
Malheureusement, la croissance chinoise s’est faite au prix de la fermeture de nombreuses usines dans tous les pays occidentaux, aux États-Unis et dans les pays de l’Union européenne jusqu’alors parmi les plus industrialisés.
Les ouvriers européens les moins qualifiés ont compris en premier, et rapidement, qu’ils étaient les grands perdants de la mondialisation généralisée mise en œuvre par l’OMC. Ce qu’ils ont mis plus de temps à comprendre c’est le profond mépris que leurs dirigeants avaient pour eux, accusés d’être nuls, incapables de changer de métier.
Les Occidentaux face aux BRIC : PIB de 2006 à 2024

Les PIB sont exprimés en milliards de dollars US
Source : Classement des pays avec le PIB le plus élevé dans le monde en 2024
De 2013 à 2021 pour les BRIC l’augmentation n’a plus été que de 50 %, à peine supérieure à celles des grandes puissances occidentales, proche de 30 %.
PIB PPA (Parité de Pouvoir d’achat) et PIB en 2024

Les PIB PPA et les PIB sont exprimés en milliards de dollars US
Source : Les 10 premiers pays en termes de PIB (PPA – Parité de Pouvoir d’Achat)
En 1848, pour occuper les nombreux travailleurs sans emploi, on leur faisait creuser des trous qu’ils devaient reboucher le lendemain. Comme les chiffres des ateliers nationaux créés après la révolution de février pour faire baisser le chômage à Paris, les valeurs des PIB peuvent faire illusion, suivant les données retenues, suivant la façon de compter.
Leurs PIB étant beaucoup plus élevés que celui de la Russie, les pays de l’OTAN ne doutaient pas de la supériorité de leurs forces. À peine plus de 2 % du PIB mondial pour la Russie contre plus de 40 % pour les pays de l’OTAN.
Après 3 ans de guerre en Ukraine, les Atlantistes ont le regret de constater que, bien qu’ils aient des PIB élevés, ils restent incapables de relever le défi que la Russie leur a lancé en matière d’armement.
Les Occidentaux ont follement délocalisé une très grande part de leurs industries, et dans les usines d’armement qu’ils ont eu la sagesse de conserver les coûts de production sont beaucoup plus élevés qu’en Russie.
La supériorité apparente des Occidentaux en terme de PIB, diminue notablement en terme de PIB PPA, de PIB en Parité de Pouvoir d’achat.

Pascal LAMY, avait su être si convaincant, que la gauche et la droite de concert accueillirent presque avec enthousiasme la nouvelle de l’adhésion de la Chine à l’OMC.
Tous ceux qui s’inquiétaient des conséquences néfastes que, selon eux, cette adhésion ne manquerait d’avoir pour l’industrie européenne, recevaient la même réponse. Certes, l’arrivée sur le marché européen d’articles chinois, produits à très faible valeur ajoutée, vendus à des prix imbattables, allait contraindre les entreprises en Europe à mettre à l’arrêt certaines fabrications, mais la possibilité de vendre sur l’immense marché chinois des produits à très forte valeur ajoutée compenserait largement ces « petits problèmes ».
Sans aucune gêne, Pascal LAMY annonçait clairement la couleur, pour pouvoir vendre des avions et des TGV à la Chine il fallait accepter d’acheter des grille-pains, ou même des téléviseurs, made in China.
À la toute fin du XXe siècle, les économistes avaient réussi à convaincre tous les dirigeants occidentaux qu’il ne fallait plus fabriquer soi-même ce qu’on pouvait faire fabriquer ailleurs, à un coût inférieur, fut-ce à l’autre bout du monde.
Les écologistes européens, préoccupés par leur confort personnel et la qualité de leur environnement, furent les premiers satisfaits que les industries les plus polluantes puissent être promptement délocalisées.
En Europe, rares furent ceux qui s’offusquèrent de cette répartition des tâches, moralement, socialement, écologiquement, indigne, et qui plus est, militairement totalement inconséquente.
En 2001, de nombreux Européens rêvaient d’un monde sans usine, les cerveaux en Europe, et les petites mains partout dans le reste du monde. Incroyablement alors, cette vision on ne peut plus racisée et méprisante du travail n’eut nullement l’heur de scandaliser la gauche antiraciste et égalitariste.
En mai 2005, ni Pascal LAMY, resté seul en lice pour le poste de directeur général de l’OMC, ni les banquiers centraux qui étudiaient les niveaux d’échanges entre la zone euro et la Chine ne voyaient venir de sérieux motifs d’inquiétude.





Les PIB sont exprimés en milliards de dollars US
Depuis avril 1978 la CEE puis l’Union européenne n’ont jamais pu résister longtemps à l’attrait qu’offre la possibilité de pouvoir réaliser des gains faciles en Chine, fut-ce au prix de petits et de grands arrangements avec la morale.
En 1980, deux ans après le premier accord commercial qu’elle avait signé avec la CEE, la Chine avait un PIB correspondant à 3 % du PIB mondial. En quarante an son PIB a cru de près de 6 fois, et est devenu équivalent à celui de l’Union européenne dès 2021. La croissance chinoise a eu un coût social et politique très élevé dans les pays occidentaux les plus touchés économiquement et surtout industriellement. La montée des votes dits populistes et l’élection de Donald TRUMP proviennent indéniablement de là.
En 2020 le syndicat FO dénonça à son tour le long cheminement des délocalisations entamées par la France dés 1970.

Dans l’article qu’il a mis en ligne le 9 décembre 2021, intitulé commerce : comment la Chine nous a trompés l’auteur, Richard HIAULT, décrit, lui, comment les Occidentaux partisans à tout crin de la mondialisation se sont économiquement totalement fourvoyés.
Commerce : comment la Chine nous a trompés
Extrait de l’article de Richard HIAULT
C’était il y a vingt ans, une éternité. L’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) fait alors souffler un vent d’euphorie dans les capitales occidentales : « La Chine a accepté de jouer les mêmes règles commerciales que nous, applaudit le président américain de l’époque, Bill CLINTON. C’est un bon accord pour l’Amérique. Nos produits y gagneront un meilleur accès au marché chinois, de l’agriculture aux télécommunications en passant par l’automobile. […] C’est bon pour nos fermiers, nos entreprises manufacturières et nos investisseurs »… Vingt ans après, le constat est amer.
C’est un climat de guerre commerciale qui règne entre la Chine et ses partenaires, à commencer par les États-Unis. Les pays occidentaux constatent les dégâts sur certaines de leurs industries, aujourd’hui disparues. Que ce soit pour l’Oncle Sam ou l’Union européenne, l’heure est à la désillusion plutôt qu’à l’enchantement. La Chine est au banc des accusés pour ses pratiques commerciales. Elle aurait triché pour devenir le premier pays exportateur mondial, et le deuxième importateur derrière les États-Unis.
L’intégration de la Chine à l’OMC ne s’est pas traduite par un accroissement de la production des entreprises localisée sur le sol américain. Au contraire, nous avons assisté à une hausse de la production européenne et américaine sur le sol chinois.
« Aucune entreprise n’a pu résister à l’eldorado chinois avec de faibles coûts de main-d’oeuvre […] et un accès à plus de 1 milliard de consommateurs. La Chine s’est trouvée en position de force pour capter une part prépondérante de certaines chaînes de valeurs »,
« Il faut donner à l’Ukraine les moyens de gagner cette guerre ! »
Pour utiliser un ton aussi martial, après avoir vu la veille l’impressionnant défilé de l’armée russe à Moscou, après avoir vu des soldats chinois participer à la cérémonie sur la place Rouge, devant leur président, il faut soit avoir perdu le sens des réalités, soit être gravement aveuglé par la haine, soit les deux.
On peut regretter le manque de lucidité et l’inconscience de ce philosophe politique, désormais très connu pour avoir été invité depuis trois ans très régulièrement sur les chaînes d’information en continu, mais on ne peut pas lui reprocher un manque de constance, ou un manque de fidélité à ses idées.
Le 15 juin 2022, sur France 24 il avait en effet déclaré pareillement, presque mot pour mot : « Il faut vraiment donner les moyens à l’Ukraine de gagner totalement cette guerre ».
Dans son intervention sur Europe 1, il salue le déplacement des quatre dirigeants européens venus à Kiev apporter leur soutien à l’Ukraine, pour qu’elle obtienne enfin la trêve de 30 jours qu’elle réclame, pour qu’elle puisse faire un premier pas vers la fin des combats. On croit comprendre qu’il veut la paix. Mais aussitôt il poursuit, il martèle qu’il est hors de question de céder le moindre pouce de terrain à la Russie, le pays envahisseur.
Cette intransigeance est extrêmement problématique dans la situation économique et militaire actuelle, car elle semble malheureusement très partagée dans l’Union européenne, surtout par tous ceux qui savent qu’ils n’auront jamais à porter les armes.
Selon les bons experts, c’est-à-dire selon les spécialistes qui n’évacuent pas les faits, les possibilités pour l’Ukraine de reprendre très prochainement les territoires actuellement occupés par les soldats russes sont très faibles, voire nulles, même avec l’aide des États-Unis.
Le président TRUMP veut la paix. Pour y arriver il veut absolument contraindre le président ZELENSKY à accepter les concessions exigées par la Russie. Malheureusement pour la paix, le président ukrainien ne peut rien céder, sous peine de se faire assassiner par tous les profiteurs de guerre qui l’entourent.
Marta HAVRYSHKO, ukrainienne originaire de la région de Lviv, s’est réfugiée récemment aux États-Unis pour sa sécurité. Professeure assistante invitée en études sur l’Holocauste et les génocides, elle est également spécialiste du rôle des nationalistes radicaux en Ukraine, de petites minorités qui ont acquis un pouvoir immense. Le 8 mai, sur le site web du professeur Glenn DIESEN, elle a expliqué comment les nationalistes radicaux ont pris le contrôle de l’Ukraine.
Le président MACRON, ainsi que les Premiers ministres de l’Allemagne, de la Pologne et du Royaume-Uni, semblent ne pas vouloir savoir, ce que Marta HAVRYSHKO affirme de façon très argumentée.
Ce que Marta HAVRYSHKO décrit de façon détaillée et documentée est parfaitement connu des Russes et des russophones ukrainiens. Il n’y a donc aucune chance que les dirigeants russes acceptent de négocier avec le président ukrainien en place, tant que celui-ci honorera, ou laissera honorer, comme il le fait actuellement, la mémoire des soldats ukrainiens morts sous l’uniforme SS, dans la 14e division SS (galicienne no 1).
Le 6 janvier 2025 sur LCI, la chaîne d’information en continu que certains tiennent à appeler LCU, tant elle relaye les informations de façon favorable à l’Ukraine, le philosophe Luc FERRY, ancien ministre de l’Éducation nationale a longuement expliqué pourquoi, pour lui, « Cette guerre est la plus bête de l’histoire des guerres ».
Le 15 avril sur la même chaîne il allait jusqu’à déclarer : « Je pense que c’est l’Ukraine qui a déclenché cette guerre ».
Très bizarrement les propos « scandaleux » de Luc FERRY, ne lui ont valu aucun lynchage médiatique.
Les journalistes préférant sans doute ignorer ses propos, pour ne pas attirer l’attention sur eux, pour ne pas faire remarquer que depuis plus de trois ans ils ne cherchent pas la vérité, et qu’ils ne font toujours pas grand-chose pour essayer de la trouver.
Depuis l’arrivée de TRUMP à la présidence, les propos de Luc FERRY ne pourraient plus choquer personne aux États-Unis, tant ils ressemblent à ceux proférés dans l’entourage du futur président pendant sa campagne.
Les Européens veulent forcer les Américains à soutenir les dirigeants ukrainiens jusqu’au bout. Jusqu’au bout de quoi ? Ce jusqu’au-boutisme des Européens peut très vite conduire à la catastrophe.
Soutenir de façon inconditionnelle un président ukrainien qui agit sous la menace avérée de Pravy Sektor et/ou du bataillon Azov, des organisations dans lesquelles certains engagés célèbrent la naissance d’Adolf HITLER, est une pure folie.
Depuis le dimanche 11 mai, depuis que Vladimir POUTINE a proposé des négociations directes avec l’Ukraine, les médias français, presque unanimes, félicitent le président MACRON. Ils considèrent en effet que c’est grâce à son voyage accompagné à Kiev que l’attitude du président russe et celle du président américain ont pu brusquement changer.
S’il est indéniable que Donald TRUMP a une nouvelle fois changé de discours en un temps record, il est difficile d’en dire autant dans le cas de Vladimir POUTINE, car il a déclaré que la Russie était prête à rouvrir les négociations à Istanbul dès le jeudi 15 mai, là même où les Ukrainiens les avaient interrompues en mars 2022.
Il semble que la chaîne BFMTV soit la seule à avoir tenu à rapporter les mots exacts du président de la Russie :
Le 19 mars 2022, Le Monde a publié les cartes de la guerre en Ukraine, depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022. La dernière modification des cartes de cet article est datée du 4 mai 2025.

Le 27 février 2022

Le 27 mars 2022

Le 8 septembre 2024

Le 13 mars 2022

Le 24 avril 2022

Le 4 mai 2025
Les nombreux Occidentaux qui jouent les bravaches en mai 2025 ont visiblement oublié la grande peur qui les a étreints lorsqu’ils ont vu les chars russes arriver dans la banlieue de Kiev.
Le président ZELENSKY, lui, n’a certainement pas pu perdre le souvenir des heures terribles qu’il a passées en février 2022. Comment pourrait-il avoir oublié l’affolement qui a saisi tout son entourage proche, comment pourrait-il avoir effacé de sa mémoire le visage de tous ceux qui l’ont poussé à accepter de négocier avec la Russie, trois jours seulement après le début de l’opération militaire ?
Entamées le 27 février en Biélorussie, les négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine se sont poursuivies au cours de plusieurs rencontres qui ont eu lieu jusqu’à la fin du mois de mars.
Après la publication dans le New York Times, le 15 juin 2024, d’un document faisant état de l’avancée des travaux des délégations de la Russie et de l’Ukraine réunies à Istanbul du 28 au 30 mars 2022, on sait que les négociations étaient presque sur le point d’aboutir à un accord en 11 points.
En proposant au président ukrainien de rouvrir les négociations là où elles en étaient en 2002, le président POUTINE cherche à l’évidence à placer un coin entre ceux qui sont restés jusqu’au-boutistes et ceux qui sont devenus réalistes, aussi bien en Ukraine et que dans les pays qui ont poussé les Ukrainiens à continuer à faire la guerre.
On sait aujourd’hui comment, surpris par la capacité de défense héroïque des soldats ukrainiens, le Premier ministre britannique, non seulement n’a pas invité les Ukrainiens à vite signer le protocole élaboré à Istanbul en mars 2022, ce qui aurait peut-être permis de limiter les pertes territoriales, et très sûrement les pertes en hommes, mais les a tout au contraire poussé à continuer la guerre, en les faisant rêver de victoire.
Les mères porteuses ukrainiennes ont largement contribué à la banalisation en Europe de la GPA (Gestation Pour Autrui). Les soldats ukrainiens viennent d’apporter pendant trois ans leur contribution à la banalisation d’une autre forme de GPA, la Guerre Pour Autrui.
Pendant trois ans, les pays de l’OTAN ont donné aux Ukrainiens les moyens défensifs suffisants pour contenir l’invasion russe, mais ils ne leur ont jamais fourni les armements offensifs indispensables pour qu’ils puissent espérer reprendre à la Russie, tout ou partie des territoires conquis, de peur d’être entrainés dans la guerre, de peur de passer du statut de spectateur à celui d’acteur.
Pendant des mois, les dirigeants ukrainiens ont commis l’erreur de croire aux promesses qui leur ont été faites, de sous-estimer leur adversaire, et surtout de surestimer l’adhésion de la population à leur guerre.
Ce dernier point est resté jusqu’à maintenant tabou. Le 18 août 2022, TF1 indiquait que selon l’ONU ou selon les autorités russes, le nombre d’Ukrainiens réfugiés en Russie s’élevait déjà à 2 ou 3 millions.
Que des russophones se soient réfugiés en Russie dès le début de la guerre ne fut pas pour étonner les plus nationalistes des ukrainiens, qui n’ont jamais caché qu’ils tenaient tous ceux qui persistent à vouloir parler russe pour des traitres à l’Ukraine, en puissance.
Après l’annexion de l’Alsace-Moselle à l’Empire allemand en 1870, plus de 10 % de la population est venue se réfugier en France.
À la fin de l’année 2024, la population de l’Ukraine n’était plus estimée qu’à 33,6 millions d’habitants, contre 44,30 millions en 2021, et 52,35 millions en 1993. Ce qui signifie, qu’en 30 ans, près d’un tiers des Ukrainiens ont quitté leur pays de naissance.
Non seulement l’armée Ukrainienne n’a pas reçu les armements dont elle avait besoin pour espérer atteindre les objectifs qu’elle avait définis avec le président du comité militaire de l’OTAN, son « entraineur », mais celui-ci, cynique ou mal inspiré, a fort mal honoré sa fonction de haut conseiller.
Un entraineur qui se respecte, qui se sent responsable de la vie de son champion, qui garde de l’estime, voire de l’affection pour lui, n’hésite pas à jeter l’éponge dès qu’il mesure que son poulain n’a plus aucune chance de vaincre l’adversaire.
Lorsque le 2 novembre 2023 le général en chef ukrainien Valeri ZALOUJNY a reconnu officiellement l’échec de la contre-offensive qu’il avait lancée en juin, les experts militaires, qui avaient su ne jamais prendre les rêves des médias pour des réalités, ne furent nullement étonnés. Que l’Ukraine n’ait pas réussi à vaincre la Russie ne fut pas du tout pour eux une surprise, encore moins pour les officiers généraux de l’OTAN.
En effet, contrairement à ce qu’ils cherchaient à faire accroire quand ils étaient interrogés dans les médias, ils approuvaient totalement la déclaration faite en juin 2022 par le président MACRON : « Il ne faut pas humilier la Russie, pour que le jour où les combat cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques ».
Gardant en mémoire l’Irak et la Lybie, le Pentagone et l’OTAN n’envisageaient absolument pas non plus de tuer POUTINE physiquement, mais avaient pour ambition de le contraindre à négocier, pour des raisons de politique intérieure.
Ils s’étaient persuadés que les sanctions économiques infligées à la Russie, et les difficultés militaires rencontrées sur le terrain, suffiraient pour que Vladimir POUTINE s’assoie rapidement à la table des négociations.
L’exercice était délicat et très périlleux, car il fallait faire beaucoup de mal à la Russie pour la contraindre, mais pas trop, pour éviter de déclencher la Troisième Guerre mondiale.
En 2022, les Européens ont commis la grave erreur de croire, qu’avec l’appui des Américains, ils étaient en position de force, diplomatiquement, économiquement et militairement, par rapport à la Russie.
En 2025, Les Européens commettent une nouvelle erreur, celle de croire, que sans l’appui des Américains, ils peuvent imposer leurs vues à la Russie.
Jeudi 14 octobre à Istanbul, un premier pas vers la paix pourrait être franchi ? Les Européens seraient bien inspirés de ne rien faire qui puisse retarder l’ouverture de négociations.
Les dirigeants européens, les dirigeants français notamment, continuent à vouloir parler au monde comme s’ils avaient des leçons à donner à la terre entière dans tous les domaines.
Le monde les regarde et les voit tels ils sont devenus, déclassés, impuissants, totalement incapables de faire respecter l’ordre et la loi, en commençant par l’école, la rue, et …
1914 : en 3 mois, les Européens ont mis le feu à la terre entière
2025 : Il ne faudrait pas qu’ils réitèrent leur « exploit » !

L’UE : une vieille, endormie sur ses lauriers, qui rêve encore de gloire.

Le youtuber allemand filmant et tendant complaisamment son micro à des voyous, à Nîmes
Les journalistes qui relayent la pensée des dirigeants de l’Union européenne, ou plus exactement qui traduisent complaisamment leurs arrière-pensées, martèlent depuis le 24 février 2022 que si l’autocrate Vladimir POUTINE ne dirigeait pas la Russie d’une main de fer, les Russes adopteraient promptement le mode de vie et les valeurs des Européens, valeurs supposées les faire rêver depuis toujours.
Cinquante ans après l’abandon forcé de la totalité de leurs immenses possessions coloniales, les Européens restent convaincus que tous les habitants de la planète les envient et n’aspirent qu’à vivre comme eux.
En Europe les anciens ont oublié, et les jeunes n’ont jamais pu mesurer, l’immensité de l’Imperium Europaeorum que leurs ancêtres avaient bâti au XIXe siècle. Nous avons rappelé supra l’immensité des empires britanniques et français à leur apogée, mais nous n’avons pas évoqué les autres empires coloniaux.
Les 6 continents ont une superficie totale de 148 millions de kilomètres carrés, soit 29 % de la surface de la terre. La superficie totale des pays d’Europe ayant succombé à l’aventure coloniale est inférieure à 5 millions de kilomètres carrés, soit moins de 1% de la surface du globe.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la somme des superficies des territoires colonisés par les Européens avait atteint, comprenant la quasi totalité de l’Afrique, de l’Océanie, et une grande partie de l’Asie, 80 millions de kilomètres carrés environ.
Les Européens, originaires de pays représentant à peine plus de 3 % des terres émergés, ont ainsi réussi à se croire tout puissants, pendant près d’un demi-siècle, sur plus de la moitié des terres du globe.

En 2025, les jeunes Français ont du mal à ne pas faire un contre-sens historique. Comment pourraient-ils imaginer que celui qui fut le plus chaud partisan de l’expansion coloniale, n’avait jamais cessé d’appartenir au camp républicain laïc le plus progressiste, quand il fit le 28 juillet 1885 cette scandaleuse déclaration à l’Assemblée nationale : « Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. (…) Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »
Comment au début XXIe, pourraient-ils penser immédiatement à attribuer à Jules FERRY ces mots devenus aujourd’hui inaudibles ?
Difficile en effet d’imaginer que celui qui fut le principal artisan de l’aventure coloniale française à la fin du XIXe siècle, a toujours siégé sur les bancs de gauche à l’Assemblée nationale, et qu’il venait d’être reçu franc-maçon dans une loge du Grand Orient, en même temps qu’Émile LITTRÉ, le 8 juillet 1875, quand il proclama le devoir qu’avaient les « races supérieures » à coloniser sur la planète les « races inférieures ».
En découvrant l’intervention que fit Luc FERRY en juillet 1885, les jeunes Français pourraient être amenés à faire un second contre-sens, en déduire que les Français furent les pires des colonisateurs. Malheureusement pour les peuples colonisés par d’autres, les Français furent loin d’être les pires colonisateurs.
On peut noter de nombreuses différences selon les pays, mais tous les Européens ont colonisé, avec la même assurance de la supériorité de leur culture et de leur civilisation. Personne à l’époque ne pouvait imaginer que l’héritage helléno-romain et judéo-chrétien de l’Europe puisse être un jour remis en question.
On peut noter de nombreuses différences selon les pays, mais les Européens ont tous bâti leur empire colonial, avec la même assurance de la supériorité de leur culture et de leur civilisation, et avec la même certitude des racines helléno-romaines et judéo-chrétiennes de leur vieux continent.
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale les Européens avaient toutes les raisons de croire être les seigneurs du monde, non par chance, mais par prédestination. Les théories raciales ne sont pas sorties du cerveau de personnes de type europoïde par hasard, mais par erreur d’appréciation, par confusion entre corrélation et lien de causalité. Après plus de cinq siècles d’omnipotence sur la planète, les Européens se sont convaincus qu’ils étaient supérieurs par essence, et non pour des raisons de circonstances.
Ce ne sont pas les Européens qui ont inventé la poudre noire, mais ce sont eux qui les premiers découvrirent les meilleurs moyens de pouvoir en user et en abuser. On fait remonter l’apparition du premier fusil à poudre noire au XIVe siècle. Porteur du même nom et du même prénom, à une lettre près, que l’inventeur de l’imprimerie, ce serait un certain Johann GUTENBERG qui aurait écrit la première page de la longue histoire des armes à feu.
À sa mort en 1468, Johannes GUTENBERG, a laissé aux Européens un trésor dont ils furent les premiers, et longtemps les seuls à pouvoir bénéficier. Grâce à l’imprimerie, les nouvelles découvertes ont pu être diffusées largement et rapidement dans toute l’Europe. Les Européens furent ainsi les premiers et longtemps les seuls à pouvoir recevoir et acquérir très rapidement la force et la richesse d’une pensée collective.
Alors que tant de découvertes ont été faites dans le monde arabo-musulman, le fait que l’imprimerie ne s’y soit développée qu’au XIXe siècle, explique en grande partie le retard scientifique et technique pris par l’Empire Ottoman face au monde occidental : l’imprimerie dans le monde arabe : une lente révolution culturelle et technique.
Jusqu’en 1914, les Européens avaient toutes les raisons de se croire supérieurs, militairement, scientifiquement et techniquement, parce qu’alors ils l’étaient vraiment dans presque tous les domaines.
À la lecture de la liste des grandes inventions depuis 1600, de la liste des récipiendaires du prix Nobel, et de la liste des lauréats du prix Nobel par pays, on comprend aisément pourquoi, jusqu’en 1939, une large majorité des Européens ont voulu croire à la supériorité de leur culture, voire de la soit disant race blanche à laquelle ils se montraient si fiers d’appartenir.
Avant 1915, 90 % des prix Nobel avaient été décernés à des Européens.
Avant 1940, plus de 85 % des prix avaient décernés à des Européens.
En 2024, sur un total d’un peu moins d’un millier, on comptait encore plus de 50 % des prix décernés à des Européens, et près de 40 % décernés à des Américains, dont la plupart étaient européens d’origine.
En raison de la hauteur de leurs PIB et en raison du nombre de leurs prix Nobel, les pays Occidentaux en général, et les pays européens en particulier, ont accueilli la mondialisation du commerce sans craintes, persuadés d’être toujours, pour toujours, les mieux armés pour affronter la concurrence internationale.
La hauteur du PIB et le nombre de prix Nobel, sont des indicateurs trompeurs pour juger d’un pays.

CHINE
1 425 000 000 habitants en 2024
1 263 000 000 habitants en 2000

INDE
1 428 000 000 habitants en 2024
1 058 000 000 habitants en 2020
Chine : 3 autres prix – Inde : 5 autres prix
Publications, peut-on encore se fier aux grandes revues ?
Qui peut croire qu’avant 2015 aucun Chinois ne méritait de recevoir le prix Nobel de Médecine ?
Comment expliquer qu’en 125 ans, les Chinois et les Indiens n’aient mérité de recevoir que 9 prix Nobel scientifique en tout et pour tout, alors qu’ils représentent en 2025 près du tiers de l’humanité, dix fois plus que les Américains ?
Comment expliquer que Dmitri MENDELEÏEV, n’ait pas reçu le prix Nobel avant sa mort en 1907, alors que ses travaux sur la classification périodique des éléments chimiques l’avaient rendu ultra célèbre depuis plus de 30 ans ?
La politique étrangère de la Suède pendant la première guerre mondiale apporte l’explication. Les Suédois furent fermement russophobes durant tout le XIXe siècle, ceci explique tout cela.
Comme un alcoolique repenti, qui veut arrêter tout le monde de boire le jour même où il a cessé de succomber à la boisson, Alfred NOBEL, marchand d’armes et… pacifiste, a créé le prix auquel il a donné son nom, pour se racheter de toutes ses fautes, et gratifier toutes les personnes censées œuvrer pour le bien de l’humanité.
En 2024, cette distinction créée par un Européen en 1901, n’a massivement distingué, que des mâles blancs européens, ou nord-américains, dont les ancêtres étaient européens.
À la mort d’Adolf HITLER, les théories raciales longuement installées parmi les Européens ont promptement miraculeusement disparus, pour faire place à la lutte radicale contre l’antisémitisme et le racisme. Plus question de parler publiquement de races inférieures et de races supérieures, malheureusement nombre d’Européens, qui avaient adhéré aux théories sur l’inégalité des races humaines, ont eu le plus grand mal à les abandonner totalement. Certains prix Nobel eux-mêmes sont restés convaincus que le prix qu’il leur avait été attribué était la preuve manifeste de l’inégalité des races : voir une liste non exhaustive de déclarations stupides de Prix Nobel.
Pourtant, depuis qu’on sait comment électrifier les vélos, chacun devrait pouvoir comprendre qu’un cycliste qui se présente au départ d’une course avec une bicyclette ordinaire n’a pratiquement aucune chance de la gagner, quelle que soit ses origines ethniques.
Pendant des siècles, les Européens ont voulu croire qu’ils étaient voués à, et les plus doués pour, diriger la planète. Au XIXe ils ont voulu croire qu’ils étaient génétiquement prédestinés à exceller dans tous les domaines. La recherche scientifique n’a malheureusement pas échappé à cet a priori idéologique.
Fort heureusement, les chercheurs, restés modestes parce que très intelligents et très expérimentés, ont su refuser de souscrire à ce roman fallacieux. Car ils avaient appris que les fulgurances géniales que l’on prête à certains scientifiques tiennent elles aussi souvent du roman.
Les tout jeunes chercheurs peuvent encore croire aujourd’hui qu’on peut arriver à révolutionner la science, seul et sans moyens. Les chercheurs qui ont de l’expérience savent, eux, qu’à de rares exceptions près dont on peut discuter le récit fait a posteriori, les grandes découvertes ont étaient faites par ceux qui ont acquis les premiers les moyens techniques indispensable pour pouvoir les faire,
Le classement de Shangaï des mille premières universités du monde en apporte chaque année la preuve.
Shanghai 2023 : les universités françaises progressent encore !

Depuis 2020, la France occupe la troisième position mondiale dans le Top 20 du classement, derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne. Cette année, la France conserve fièrement cette 3e place grâce à des établissements tricolores qui gagnent des places dans le classement !
Pour les grands gagnants, pas de surprise : ce sont les universités américaines qui gardent leur suprématie sur le classement de Shanghai : sur les 20 premières universités qui figurent au classement, 15 sont américaines, parmi lesquelles celle d’Harvard (toujours en pôle position), de Stanford (2e place) et le MIT l’institut de technologie du Massachusetts en 3e position. La 1re université européenne du classement est, comme l’année dernière, l’université de Cambridge, au Royaume Uni, qui se situe à la 4e place du palmarès, derrière le MIT.
Classée dans le Top 20 du classement depuis 2020, l’Université Paris-Saclay conserve son rang de première université française avec une 15e place mondiale (+1 par rapport à 2022). Elle demeure également le premier établissement d’Europe continentale, et permet à la France de conserver pour la quatrième année consécutive son 3e rang mondial, sur la base du nombre d’établissements dans le Top 20.
À la lecture du classement, Sylvie RETAILLEAU, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ne manqua pas de féliciter les 27 établissements français classés, satisfaite d’apprendre que plus des deux tiers d’entre eux étaient classés dans la première moitié du classement (Top 500).
Malheureusement, la bonne performance des universités françaises qui gagnent des places, ne signifie pas que l’école et l’université s’améliore en France, cela signifie très vraisemblablement et simplement, que le niveau y baisse moins vite que partout ailleurs dans le monde. Toutes les enquêtes montrent en effet que, dans les pays occidentaux notamment, les enfants et les étudiants ont de plus en plus de mal à apprendre et à étudier.
Le classement de Shangaï fait la fierté des établissements qui sont tout en haut de la liste. Mais il ne dit rien des performances et des mérites académiques réels des universités. Quand on voit le désordre qui règne à Harvard sur le campus et dans les têtes, on ne peut être que dubitatif.
Les étudiants de Harvard ont la faiblesse de croire que leur université est classée première, qu’elle est devenue très riche parce qu’elle a su former les plus grands génies dans toutes les disciplines.
La vérité historique est beaucoup plus prosaïque. Depuis sa privatisation en 1830, Harvard a bénéficié sans discontinuer de financements extraordinaires, ce qui en a fait rapidement l’université la plus riche du monde.
Comme pour les clubs sportifs, il existe pour les universités un lien de causalité évident entre leur place dans les classements et la taille de leur richesse.
Le classement de Shangaï est hautement contesté par tous ceux qui se sentent sous évalués, mais aussi par ceux qui considèrent que les critères choisis pour l’établir faussent les résultats, et ne dit rien de la valeur intrinsèque des équipes d’enseignement et de recherche, ni surtout rien sur les performances globales des pays en matière de recherche et d’enseignement.
Le classement par pays flatte l’orgueil des Français, mais il est particulièrement trompeur, et il les laisse se bercer d’illusions, se croire plus beau qu’ils ne sont en fait.
En 2023, sans surprise, les États-Unis sont classés 1er grâce à Harvard qui est encore et toujours à la première place.
Le Royaume-Uni est classé 2ème grâce à Cambridge qui est [4ème], la France arrive à la 3ème place grâce à Paris-Saclay [15ème], la Suisse est 4ème grâce à l’Institut technologique de Zurich [20ème], la Chine est 5ème grâce à son université classée [22ème], …, l’Allemagne n’arrive qu’à la 13ème place, avec l’Université de Heidelberg [55ème], et la Russie n’est que 18ème avec l’Université de Moscou classée dans le groupe [101-150].

Des critères d’évaluation faits par des Chinois pour complaire aux Anglo-Saxons
L’idée d’établir un classement mondial est peut-être née dans la plus ancienne université de Shangaï, mais cette idée n’a pu se réaliser sans l’aval de l’omnipotent pouvoir du Parti communiste chinois, réputé pour ne rien laisser faire par pur hasard.
Pour quelle raison l’Université de Shangaï a-t-elle été autorisée à diffuser un premier classement dans lequel les universités chinoises étaient si mal classées ? Comment ne pas s’étonner que le gouvernent chinois ait laissé paraître un document dans lequel la première université chinoise, l’Université Tsinghua située à Pékin, n’apparait qu’après le [200ème] rang, et dans lequel la Chine se situe à la 22ème place parmi les pays, juste derrière Taïwan 21ème ?
La Chine n’est devenue membre de l’OMC qu’en décembre 2001, qu’après 15 ans de négociations. Le premier classement de Shangaï a été publié en août 2003. Quel rapport ?
Le rapport est simple et il est très étonnant qu’il ait été si peu relevé.
L’arrivée de la Chine sur le marché mondial avait tout pour affoler, en Amérique de Nord et en Europe, tous ceux qui avait gardé un minimum de lucidité. Avant 2001, des pans entiers de l’industrie des pays occidentaux avaient déjà été délocalisés en Chine, avec des conséquences dramatiques au niveau de l’emploi. Il était donc évident que ce phénomène allait fortement empirer.
En Occident, pour rassurer les inquiets, les partisans de la globalisation des échanges marchands ont expliqué, comme Pascal LAMY ne cessa de le faire, que la Chine n’était pas en mesure de faire sérieusement concurrence, ni aux industries européennes ni aux industries de l’Amérique du Nord.
Pour les rassuristes, entre le niveau de développement scientifique et technique des pays occidentaux, et celui de la Chine, l’écart était si important, qu’il n’y avait pas lieu de s’affoler.
Les Chinois comprirent vite, dès 2002, que leur développement économique fulgurant deviendrait rapidement problématique, voire conflictuel. N’ayant jamais oublié les conseils prodigués par Sun Tzu il y a 2 500 ans, le gouvernement de Pékin prit les mesures préparant la Chine à la guerre économique inéluctable avec les Occidentaux.
La guerre économique est une guerre. C’est pourquoi les recommandations qu’a données le plus célèbre stratège chinois dans L’Art de la guerre ont été appliquées par le gouvernement chinois à la lettre : « Faire croire à l’ennemi qu’il a l’avantage et se montrer mauvais stratège est la meilleure façon de gagner des batailles; »
Le stratagème a parfaitement fonctionné. Les Occidentaux présomptueux ont mis 20 ans à prendre conscience que le classement de Shangaï les avait totalement abusés.
En 2023, les Chinois, comme les Français, ont gagné de nombreuses places au classement. Les Français ont tout fait pour, avec succès, les Chinois n’ont rien fait contre, puisqu’il ne leur servait plus à rien de cacher leurs progrès, tant ils étaient devenus visibles dans presque tous les domaines.

En 2003 la France était au 11ème rang, sa première université est 65ème .
Pour arriver à faire passer une des universités françaises dans le Top 15, le ministère de l’enseignement supérieur n’a pas eu besoin de faire preuve de beaucoup d’imagination. Pour qu’une université française entre dans ce club d’élite, il a juste fallu qu’un ministre ordonne à son administration centrale de revenir rapidement sur les réformes les plus inconséquentes et les plus stupides, mises en place après 1968.
L’Université de Montpellier, créée en 1289, a subi une partition en trois nouvelles universités en 1969, avant d’être heureusement partiellement réunifiée en 2015.

En 2024 la France est au 3ème rang, sa première université est 12ème .
L’université Paris-Saclay créée en novembre 2019, issue de la fusion de l’université Paris-Sud-XI et de la faculté des sciences d’Orsay, est entrée à la 14ème place du classement dès 2020.
De même, l’Université de Montpellier issue de la fusion en 2015 de deux des trois universités de Montpellier, Montpellier I et II, a rapidement réussi à dépasser le classement qui était celui de Montpellier II.

En 2014, l’Université Montpellier II seule classée

En 2016, l’Université de Montpellier classée pour la première fois, mal classée

En 2018, l’Université de Montpellier retrouve le classement de l’Université Montpellier II

En 2019, l’Université de Montpellier améliore son classement

En 2023, l’Université de Montpellier maintien sa place dans le classement
Le classement de Shangaï a été très critiqué au début par les Français, car ils lui reprochaient de faire la part vraiment trop belle aux Anglo-Saxons. Depuis 2020, depuis que la France campe à la troisième place des pays classés, et voit 3 de ses universités classées dans les 50 premières, les critiques se sont considérablement atténuées.
Les Français et les Occidentaux auraient bien tort de s’endormir sur leurs lauriers. Car il est d’ores et déjà évident que, comme pour le PIB, la Chine va rapidement rattraper, voire dépasser, tout le monde.
En 2003, la France comptait 8 universités classées dans les 200 premières, dont les 65ème et 72ème. Et la Chine n’en comptait aucune.
En 2023, la France comptait toujours 8 universités classées dans les 200 premières, dont 3 dans les 50 premières. Mais la Chine en comptait déjà 32, dont 4 dans les 50 premières.
En 2023, la France ne comptait toujours que 20 universités classées dans les 500 premières, et la Chine en comptait 65.
Conduire en état d’ivresse, est dangereux pour soi et pour les autres.
« Quand on tient à quelqu’un, on le retient ! »
Le slogan ci-dessus, lancé pour la première fois en décembre 2011 par le Conseil de la sécurité routière des Hauts-de-Seine, qui n’a cessé d’être repris à l’approche des fêtes de fin d année trop arrosées, mérite d’être rappelé en entier : « Quand on tient à quelqu’un, on le retient. Ne laissez pas quelqu’un qui a bu reprendre la route. »
Les campagnes de prévention des accidents de la route, appelant les proches à interdire à leurs amis de reprendre le volant alors qu’ils ne sont manifestement plus en état de conduire, ont eu des résultats extrêmement positifs.
L’amitié rend la vie belle et préserve des vies. Combien de fois un jeune combattant a-t-il dû sa vie sauve aux conseils du frère d’arme expérimenté, qui a su le convaincre de ne pas prendre des risques insensés, parce que devenus totalement inutiles ?
Dans le monde occidental individualiste malheureusement, l’amitié partagée est un trésor de plus en plus négligé, voire méprisé. On rencontre ainsi sur les réseaux sociaux une multitude d’internautes qui prétendent être très heureux de vivre seuls, de ne devoir rien à personne, avec pour seul et unique compagnon, leur chat.
Le 26 mai 2025, le journal SudOuest posait la question : à deux ans de l’élection, quels sont les candidats déjà (plus ou moins) déclarés ?
L’auteur de l’article arrive au nombre de 25, sans compter les rituelles candidatures de pur témoignage.
En avril 2022, pour les candidats à la candidature qui auraient oublié que Lionel JOSPIN a été éliminé dès le 1er tour à cause du nombre record de prétendants, 16, dont 9 censés pouvoir porter les espoirs de toute la gauche, le journal LesEchos avait publié une petite histoire des présidentielles en France depuis 1965.
Le premier tour des élections présidentielles qui a eu lieu le 10 avril 2022 a montré que l’article du journal LesEchos avait été mal lu, ou pas lu.
La primaire socialiste avait eu lieu le 14 octobre 2021, et contrairement aux deux précédents scrutins de 2012 et 2017, elle fut cette fois-là interne au parti.
Anne HIDALGO fut élue par 72,60 % des voix face à son unique adversaire Stéphane LE FOLL (27,40 %).
Comment expliquer dès lors que la candidate officielle du Part socialiste n’ait obtenu que 616 478 voix, soit 1,26 % des électeurs inscrits ?
Comment expliquer que la candidate officielle du parti, qui a gouverné la France entre 1981 et 2017 pendant 20 ans, ait obtenu un résultat aussi faible ?
La réponse est simple. Anne HIDALGO a fait un score lamentable parce qu’aucun membre de son proche entourage ne lui a fait l’amitié de l’empêcher de conduire une campagne dans une élection perdue d’avance, faute d’électeurs prêts à donner une nouvelle chance aux socialistes.
Un ami, un vrai, n’est pas celui qui vous accompagne dans toutes vos bêtises, mais celui qui fait tout pour vous empêcher de les faire. Le pire de tout est bien sûr de croire qu’on a des amis sur lesquels on pense pouvoir compter, mais qui ne sont pas là le seul jour où on a vraiment besoin d’eux.
En 2022, Anne HIDALGO a très cruellement manqué d’électeurs. Mais comment la maire de Paris pouvez-t-elle s’imaginer être la mieux qualifiée pour faire revenir au vote socialiste les millions d’électeurs des classes populaires que la gauche avait perdu, faute d’avoir su répondre à leurs attentes, faute de leur avoir témoigné un minimum de respect, et de considération, pendant tant des années ?
La réponse là encore est simple. Anne HIDALGO, a eu la folie de croire pouvoir réitérer l’exploit réalisé par François HOLLANDE en 2012, alors même que le président sortant venait de renoncer à se représenter, preuve de la totale inconscience et inconséquence de la maire de Paris.
Dernière question, la plus affligeante, comment Anne HIDALGO a-t-elle pu ne pas remettre instantanément sa démission à l’annonce de ses résultats à Paris ?
En avril 1969, s’estimant désavoué par les électeurs, alors que près de11 millions de Français avaient voté OUI au cours du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation, plus de 47 %, le général de GAULLE a immédiatement quitté le palais de l’Élysée.
En mai 2022, après n’avoir recueilli que 22 901 voix pour toute la ville dont elle était la première élue depuis 8 ans, Anne HIDALGO n’a jamais envisagé de quitter l’hôtel de ville de Paris.
Quel manque de dignité ! Quel manque de respect pour le suffrage universel ! Quel mépris pour le peuple !
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les travailleurs des champs et les travailleurs des villes n’ont cessé d’être maltraités par les intellectuels de gauche, et de droite, comme s’ils étaient coupables d’avoir laissé les Allemands défiler sur les Champs Élysées, comme s’ils étaient responsables de tout ce qui va mal en France.
À la fin du XVIIIe siècle, les petits paysans français ont été les premiers à apprendre qu’il était très dangereux, et qu’il pouvait être mortel, de contrarier les idéologues. Les paysans russes, ukrainiens, chinois et cambodgiens ont dû attendre le XXe siècle pour faire le même apprentissage douloureux.
Le siècle des Lumières, contrairement aux mérites qu’on lui prête encore aujourd’hui, fut d’une rare violence à l’encontre de ceux qui n’avaient, pour leur malheur, que leurs bras pour vivre.
Dans l’article publié dans Le Point en août 2012, intitulé La face cachée de VOLTAIRE, l’auteur n’a pu s’empêcher de faire l’éloge de celui qu’il reste convenu de considérer comme LE maître à penser le progrès, avant de lui reconnaître « quelques zones d’ombre ».
Contrairement à ce qu’affirmait Le Point, il n’y a jamais eu de face cachée de VOLTAIRE, par contre il y a toujours eu une face dissimulée, masquée par tous ceux qui ont instrumentalisé sa pensée et ses écrits, pour faire avancer leurs propres idées.
François-Marie AROUET, dit VOLTAIRE, a bénéficié pendant plus de deux siècles de l’image idéalisée que les républicains anticléricaux et antireligieux avaient dressée de lui pour pouvoir le faire entrer au Panthéon.
Le prétendu pionnier de la lutte contre l’injustice et de la lutte pour la dignité humaine haïssait le peuple. Pour ne pas le savoir il faut avoir voulu délibérément ne pas le savoir. Les bourgeois à la tête de la Révolution l’ont panthéonisé en pleine connaissance de ses écrits. Car ils pensaient, comme VOLTAIRE, que le peuple était le principal obstacle à l’avancée du progrès.
Depuis la Révolution française, la pensée de VOLTAIRE n’a cessé d’être tronquée, falsifiée et manipulée.
Quand on découvre ce que les admirateurs inconditionnels du philosophe ont tu savamment, on comprend pourquoi.
Jugez plutôt de ce qu’a écrit l’un des plus célèbres philosophes en pleine connaissance des mots :
« Les Français ne sont pas faits pour la liberté : ils en abuseraient. »
« Le peuple ressemble à des bœufs, à qui il faut un aiguillon, un joug, et du foin. »
« Ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire, c’est le BON BOURGEOIS, c’est l’habitant des villes : cette entreprise est assez forte et assez grande. (…) Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. »
Si VOLTAIRE repose au Panthéon depuis 1791, ce n’est donc ni par hasard ni par erreur. Comment les bourgeois, qui ont fait la révolution pour eux, auraient-ils pu omettre d’honorer un philosophe aussi bienveillant à leur égard, et aussi proche d’eux dans sa haine de la populace ?

2025 : Personnalités politiques âgées de moins de 55 ans, parmi les plus déterminées à stopper, voire repousser, l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’âge moyen des soldats ukrainiens est actuellement de 43 ans, alors qu’il était de 33 ans en mars 2022. De très nombreux soldats au front sont âgés de plus de 55 ans.

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